Avec « Je te promets », le réalisateur d’origine mexicaine Julio Hernández Cordón livre une critique sociale à l’esthétique soignée. Sélectionné pour la compétition internationale au festival de Locarno en 2015, « Je te promets » prend place à Mexico et raconte l’histoire de Miguel et Johnny, amants et meilleurs amis.
Miguel et Johnny partagent leurs journées entre rendez-vous amoureux, longues sessions de skate et prélèvements de sang en groupe au marché noir des urgences pour pouvoir gagner de l’argent. Pour un client inconnu et intimidant, ils réalisent un jour une transaction de plus grande ampleur demandant la participation de 50 volontaires. Lorsqu’ils prennent conscience que l’accord ne se déroulera pas comme prévu, Miguel et Johnny se retrouvent livrés à eux-mêmes, impliqués malgré eux dans un enlèvement de masse. Finalement séparés par la mère de Miguel, qui choisit d’éloigner son fils en l’envoyant au Texas, ils doivent, tous deux, faire face au futur.
Le film charme par ses détails : sur fond de cumbia et de rock alternatif, agrémenté de plans larges mettant en valeur les rues de Mexico et le mouvement du skate, « Je te promets » aborde les relations amoureuses sous une perspective évitant les clichés lisses, souvent servis dans les films mettant en scène de jeunes acteurs. Il y parvient en peignant par suggestions, sans pathos, ni « happy end » à l’américaine, l’horreur du trafic d’êtres humains auquel de nombreux Mexicains sont confrontés.
Servi par une photographie soignée, soutenu par un rythme lent et figuratif, « Je te promets » parvient à capturer sans jugement, les errances d’une génération qui ne sait vivre que dans l’instant présent.
Je te promets (Te Prometo Anarquìa)
Réalisé par Julio Hernández Cordón
Avec Diego Calva et Eduardo Eliseo Martinez
Distribué par Disques office