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jeudi, décembre 26, 2024
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Olivier Nakache : « Jean-Pierre Bacri cultive une certaine rareté et ne fait que ce qu’il aime tout en l’assumant totalement. »

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Olivier Nakache s’est livré avec plaisir et tranquillité quant au tournage du « Sens de la fête » devant le micro du Daily Movies. Il explique notamment pourquoi Jean-Pierre Bacri est arrivé dans l’aventure et pourquoi ils ont tenté d’ajouter une partie musicale Bollywood.

Vous travaillez depuis plus de 10 ans avec votre collègue et ami Eric Toledano. Mais pour cette idée de fête, aviez-vous la même approche et les mêmes visions que lui ?
Même si certaines de nos idées pouvaient être différentes, nous avons toujours été complémentaires. Que ce soit pour ce projet ou nos précédents films, notre association est si forte que du coup, nos inspirations pour les dialogues, pour les castings ou même les lieux de tournages nous permettent de nous élargir largement. Évidemment, le concept de base doit tous les deux nous intéresser, je dirais même plus nous passionner à 100%. Afin que nous puissions travailler communément bien sûr, mais aussi lorsque nous devons ou souhaitons défendre nos créations, nous puissions le faire avec aisance et assumer notre labeur.

Comment est née l’idée du projet ?
Elle a germé suite à plusieurs facteurs et envies identiques. Déjà, parce que nous désirions depuis un bon moment avoir Jean-Pierre Bacri (« La Vie très privée de Monsieur Sim ») dans un de nos films. Nous voulions aussi tourner avec un seul décor, beaucoup d’acteurs et de faire une pure comédie. Une autre de nos intentions claires était de pouvoir faire rire 300 personnes et d’entendre leurs échos juste en entrant dans la salle où ils se trouvent. Après une période un peu plus difficile pour nous, notre envie presque fraternelle, a été d’avancer à nouveau et de divertir des gens qu’on ne connaît même pas forcément.

Par rapport à vos précédents films, le casting et la figuration, notamment, étaient moins conséquents. Pourquoi vous être expandus ?
En fait, l’effet réel est inversé. Effectivement, dans les fêtes souvent de nombreux invité-e-s sont convié-e-s et participent. Mais pour « Le Sens de la fête », nous avons plus le sentiment d’être revenus à nos fondamentaux. Il y a un peu plus de 10 ans, nous avions fait « Nos jours heureux » dans un lieu précis, avec une ambiance de colonie de vacances et énormément de monde aussi. Avec « Le Sens de la fête », nous avions envie de nous sentir tout autant bien et de revenir à notre ADN pur qu’est la comédie. Cet attachement et motivation s’expliquent certainement parce qu’Eric et moi nous sommes connus en colonie de vacances. Il faut savoir que le cinéma est pour nous une continuité naturelle et quotidienne d’être 50 à table. Nous aimons les films chorals et créer une ambiance jubilatoire qui puisse se ressentir aux yeux du public. De plus, nous voulions créer une cadence particulière autour de l’acteur que nous admirons qu’est Jean-Pierre Bacri.

Mais justement et pour bien comprendre, finalement qui a choisi qui pour le premier rôle ?
C’est lui qui est venu vers nous. Et nous en étions ravis, car Jean-Pierre Bacri cultive une certaine rareté et ne fait que ce qu’il aime tout en l’assumant totalement. Donc nous savions très bien que s’il émettait son accord, c’est qu’il apprécie beaucoup notre travail et que nos échanges seraient mutuels.

Dans tous les cas, il était impliqué avant même nos écrits scénaristiques. Car nous l’avions approché en lui précisant que pour 2015 environ, nous envisagions de tourner notre prochain long-métrage avec lui en tête. C’est donc suite à son aval que nous nous sommes lancés dans ce qui allait devenir « Le Sens de la fête ».

Avec « Le Sens de la fête », Omar Sy est absent. Pour une raison particulière ?
Simplement parce que nous ne lui avions pas proposé de rôle pour ce film. Mais il a été dans les premiers à connaître nos ébauches scénaristiques, à voir en primeur les bouts du film ou à connaître qui jouera dans notre film. Il avait toutefois rapidement compris notre objectif et a très vite accepté de ne pas être impliqué dans notre projet. D’autant plus que lui-même évolue et tourne aussi énormément. De ce fait et une nouvelle fois, nous nous sommes compris réciproquement.

Ce qui est sûr, c’est que d’une part nous nous retrouverons pour un prochain projet et certainement encore plus motivés et ressourcés. Et de l’autre, en plus de nous comprendre rapidement les 3 nous partageons une fierté humble et commune d’avancer ainsi.

Par contre, cela fait plaisir de retrouver Jean-Paul Rouve sous votre direction.
Effectivement ! D’autant plus que ce dernier était déjà avec nous dans « Nos jours heureux » en 2006. Donc dès les premières secondes de nos retrouvailles, 10 ans après, la même complicité s’est installée entre nous d’emblée.

L’histoire de votre nouveau long-métrage se déroule dans un magnifique château. Mais comment l’avez-vous donc trouvé ?
Honnêtement, ce fut toute une aventure. À un moment durant notre écriture, la production nous demande où nous pourrions trouver un tel lieu libre pendant 4 mois. C’est-à-dire 3 mois de prises de vue et 1 mois de décoration. Car les endroits appropriés existent bien, mais ils se louent pour de véritables mariages. Ils nous étaient impossible de démarrer notre tournage, de s’arrêter pour laisser place à une union matriarcale puis de reprendre le tout et ainsi de suite. Après plusieurs recherches, on avait enfin trouvé un majestueux château classé, celui de Courances près de Fontainebleau.

Ce lieu appartient à une famille depuis plusieurs générations et lorsque nous étions arrivés pour leur expliquer notre projet, ils ont d’abord refusé. Mais depuis notre succès d’« Intouchables », on avait remarqué qu’il pouvait nous servir de passeport pour certains de nos projets plus audacieux. Finalement et sans abus de notre part, ce film nous facilite beaucoup d’ouvertures. Et c’est ainsi que nous nous sommes entendus finalement rapidement avec cette famille. À tel point qu’ils nous ont davantage aidé durant le tournage que ce que nous pensions. Donc merci à eux aussi.

Comment s’est passé le tournage en fin de compte ?
Tout en respectant les lieux du château, nous avions dû faire face à un mois de pluie intense et donc jongler entre les gouttes. Mais hormis la météo et quelques apports matériels supplémentaires comme un support en sus contre l’eau pour la verrière, tout s’est bien passé. Il faut savoir qu’à part un aménagement important pour cette dernière et la cuisine, rien n’a été ajouté pour notre long-métrage. Quant à l’espace de vie propre aux préparatifs gustatifs, nous voulions avant tout être conseillés par un traiteur professionnel afin de rendre plus réels cet endroit, et ce, conjointement avec les chefs décorateurs. En réalité et à la base, la pièce de la cuisine n’est absolument pas appropriée à un tel aménagement. Néanmoins, nous avons tout entrepris pour que le spectateur n’ait pas cette impression.

Mais alors avec tous ces petits ajouts et changements, est-ce que la cascade du comédien Benjamin Lavernhe était une difficulté supplémentaire ? Comment en avez-vous eu l’idée d’ailleurs ? Et surtout, ces séquences n’étaient-elles pas trop périlleuses ?
Oh, mais elles l’étaient parfois ! D’autant plus que Benjamin Lavernhe faisait lui-même les cascades. Il a été très téméraire et courageux, du reste nous l’en remercions également, car il a passé 4-5 nuit à l’extérieur pour nous permettre de tourner ce moment de comédie… Qui est aussi très proche d’une cascade. Venant de la Comédie française, il peut à présent aussi se féliciter d’avoir passé un moment différent et complexe par rapport à sa profession de base qu’est comédien. C’était vraiment épique comme expérience, et on en garde de bons souvenirs.

Pour répondre à votre question sur l’origine de cette idée folle, Eric et moi étions en pleine pérégrination dans un autre château que celui du tournage et avions vu une magnifique photo dans le bureau des propriétaires. Sa représentation, celle d’une chorégraphe et d’une bulle particulière, nous a d’emblée parlé. Après quelques réflexions et hypothèses, nous avons contacté l’équipe concernée pour leur parler de notre projet. Comme souvent, nous avons été pris pour des fous. Mais là encore, « Intouchables » a été notre visa et ouverture. Car dès le moment où ce titre s’est glissé dans nos échanges, tout le monde a été disposé à tenter l’expérience. La consternation de base s’est donc mue en un plaisir professionnel partagé.

Certaines astuces pour ce genre d’évènements sont dévoilées au cours de l’histoire. Si une partie de ces dernières existent réellement, comment aviez-vous fait pour en être informés ?
Avec Eric, nous avons une méthode qui nous semble imparable. Dès nos premiers écris, et peu importe notre entreprise, nous partons toujours enquêter sur le terrain. Du coup, cette fois-ci, nous avons suivi différentes brigades de serveurs-euses pendant des mariages afin de mieux nous imprégner de leurs méthodes de travail et fonctionnement. Au travers de ces approches, notre sensibilité et nos oreilles nous amènent rapidement à mieux comprendre ces procédés, à en retranscrire une partie pour notre histoire et à piocher toujours avec un fond de vérité. Nous essayons constamment de faire une comédie en restant au plus proche du vécu des gens. Et ce, avec un fond social permanent.

Durant « Le Sens de la fête », vous présentez la nourriture sous différents angles et rapports. Pourquoi plutôt exposer, par exemple, le soufflé au lieu de l’apéritif ?
Nous savions d’avance que bon nombre de spectateurs connaîtraient la pièce montée lors d’un mariage. Car dans la réalité, beaucoup de personnes ont déjà participé à un évènement heureux du genre. Notre volonté était donc de montrer, ce que nous voulions et avec respect, le point de vue des cuisines. Le choix scénaristique s’est donc porté, d’une certaine manière, avec une problématique liée à la viande. Nous remarquions qu’il existait plusieurs possibilités de filmer la cadence des cocktails et plats passant entre les serveurs-euses, les invité-e-s et les marié-e-s. Là encore, nous voulions la montrer et la filmer, mais à notre manière. C’est-à-dire suivre en grande partie Max (Jean-Pierre Bacri) dans ses tâches et sa soutenance envers son personnel. Les caméras virevoltent majoritairement autour de Jean-Pierre Bacri, mais sans jamais oublier les autres personnages.

Mais du coup avec toutes les possibilités de mettre en évidence l’alimentaire, étiez-vous tout de même conseillés par un-e chef-fe cuisine ? Ou au contraire, toutes les décisions vous sont aussi revenues ?
Une fois notre scénario écrit, nous l’avons fait évaluer auprès d’un grand traiteur organisant des évènements tels que les mariages. Il nous a donc ainsi transmis ses expériences. Par exemple, la préparation des assiettes souvent filmées par nos caméras était faite par un chef. À savoir aussi que certains figurants placés dans la cuisine du château, ont une formation de chefs. Une partie des comédiens, comme Roshan (Manmathan Basky), ont pris des cours pour tenir convenablement les assiettes ou pour découper professionnellement la nourriture. Ceci afin de rendre encore plus réaliste « Le Sens de la fête ».

À présent, une question plus générale. Avec tous vos tournages effectués, quels sont vos meilleurs souvenirs ?
J’en ai effectivement un qui est très vivace. Il se rapporte à « Intouchable » et au fait que Daniel Auteuil (« Au nom de ma fille ») devait reprendre le rôle principal inspiré par le véritable Philippe Pozzo Di Borgo. Le comédien avait en effet remarqué qu’il n’arriverait pas à s’investir autant qu’espérer pour son personnage, à cause de tournages parallèles notamment. Il a donc dû annuler sa participation peu de temps avant le début de notre tournage. Avec Eric, nous étions alors plongés dans plusieurs interrogations pour savoir qui pourrait reprendre le flambeau. Durant ce laps de temps, nous devions aussi aller voir une nouvelle fois Philippe Di Borgo. Car en plus de nos interpellations, nous craignions fortement de devoir lui annoncer qu’au final, Daniel Auteuil ne se joindra pas à la réalisation.

« avec « Intouchables » soit nous marquerions fortement les esprits, soit nous serions en perdition. » François Cluzet

Fort heureusement, et nous allégeant de nos inquiétudes, Philippe nous a rétorqué que ce n’était pas si grave et qu’il fallait aller de l’avant en s’adaptant. Une phrase simple et positive que nous avions eu envie de filmer et d’expliquer. Elle se retrouve en fait au travers du personnage de Max dans « Le Sens de la fête » justement. Pour en revenir à mon souvenir d’« Intouchables », le lendemain de notre rendez-vous avec Philippe Di Borgo, nous devions rencontrer François Cluzet qui avait aussi lu notre scénario. Appréhendant son refus, nous étions prêts à lui donner nos contre-arguments pour qu’il participe à notre film. Mais il a pris des devants et a validé sa présence très vite face à nous. De là, le comédien a exprimé un pressentiment qui nous a marqués, Eric et moi. Il nous a dit qu’avec « Intouchables » soit nous marquerions fortement les esprits, soit nous serions en perdition. Je me rappelle également très bien de son esprit vif d’analyse quant à notre projet. Et finalement, le succès fut au rendez-vous, fort heureusement.

J’ai également envie de partager une souvenance plus récente. Avec Eric, nous étions à une des fêtes de mariage en repérage pour le futur « Sens de la fête ». Les nouveaux époux étaient tout excités de leur union. À un moment donné, la fameuse pièce montée est arrivée et c’est le marié qui a commencé à la couper. Seulement sa manière a créé un léger instant de panique, car en entamant le magnifique dessert, il a aussi entaillé le doigt de sa femme qui a saigné abondamment d’emblée. Mais tout s’est bien terminé en définitive par la coupure n’était pas si profonde qu’envisagée.

Est-il possible qu’un jour, vous fassiez route séparée par rapport à votre ami Eric Toledano ?
Vous savez quoi (rires du cinéaste) ? J’ai deviné avec aisance votre question avant même votre formulation. Je vais vous répondre en ajoutant  et en développant encore plus mon raisonnement. Nous sommes tellement proches, depuis 20 ans ou presque, et nous avons encore tant d’envies et d’idées à traiter, que cela risque bien de ne jamais arriver.

Malgré tout, il est possible qu’un jour Eric souhaite parler d’un sujet qui me tienne moins à cœur que lui. Mais même si de mon côté, je le sens moins, je serai toujours à ses côtés pour l’épauler et l’aider. Et je sais que l’inverse se ferait tout autant. Un élément immuable toutefois, c’est que nous sommes formidablement complémentaires dans l’écriture. Nous savons qu’au travers de cette dualité rare, nous avons énormément de chance. Rien que durant notre trajet pour venir en Suisse, nous travaillions unanimement. Il m’a fait lire une scène et j’en ai rigolé. Ravi de ma réaction, il est aussi satisfait que connaître mon avis et que je sois ainsi son premier public. Là aussi, le fonctionnement est vice-versa.

La musique est toujours très importante pour Eric et vous. Cette fois-ci, vous songiez au compositeur qu’est Avishai Cohen. Mais comment a-t-il été convaincu ?
Au travers d’un de nos autres procédés que nous apprécions. Lors de l’écriture d’« Intouchables », nous étions déjà persuadés que Ludovico Einaudi serait parfait comme compositeur. Il en est allé exactement de même pour « Le Sens de la fête ». C’est-à-dire qu’après avoir achevé l’écriture du « Sens de la fête », la production nous a aussi présenté une liste de quelques auteurs-compositeurs. Mais un nom d’une personne précise s’était déjà imprimé dans notre tête, à savoir Avishai Cohen. Comme pour « Intouchables », la direction artistique nous a rétorqué que l’auteur-compositeur enchaîne les concerts et n’apprête aucune bande-originale. Prenant donc les devants, nous sommes allés à la rencontre d’Avishai Cohen persuadés que son travail musical qu’est le jazz irait très bien avec « Le Sens de la fête ». Notre conviction bien établie, elle datait d’environ 2015, il était impensable pour nous qu’il ne veuille pas s’investir. Parce qu’avec notre réalisation, nous voulions aussi avoir un très bon mélange de genres musicaux : funk, classique, et même une petite touche Bollywood.

Donc et malgré les refus déjà essuyés, incluant celui de l’agent du virtuose en jazz, notre rendez-vous se fit à la fin d’un de ses concerts. Naturellement, Avishai Cohen nous répondit la même chose. Qu’il ne pouvait s’impliquer pour notre projet avec son agenda et ses nombreux déplacements. Mais, et comme fréquemment, lorsqu’« Intouchables » est glissé dans la conversation, son avis changea rapidement. C’est ainsi que son superbe talent fit parti de l’aventure du « Sens de la fête ». Car après lui avoir raconté notre scénario en le lui traduisant en anglais, et ses explosions de rire, il décida définitivement de nous faire confiance. Au fur et mesure de son travail, nous appréciions encore plus son métissage et sa dissonance quant à notre accomplissement. Il s’est donc avéré que pendant notre tournage, sa musique déjà achevée se diffusait déjà en partie. Et notamment le morceau avec l’équipe d’instrumentistes indiennes.

À propos de l’univers Bollywood d’ailleurs, nous avions tenté d’enrichir « Le Sens de la fête » avec un chant d’une des comédiennes qui entonne très bien ledit domaine musical. Mais au rendu, cela ne pouvait finalement se faire, car ce final vampirisait trop le titre des musiciens indiens.

Comme toute dernière question, est-il possible qu’un jour le quatuor principal de « Nos jours heureux » se reforme pour un nouveau long-métrage ?
Oui tout à fait. J’ai même presque envie de vous préciser que cela va arriver. Que ce soit avec Omar Sy et Jean-Paul Rouve, nous avons 50 envies et plusieurs possibilités concrètes de nous réunir à nouveau. Et qui sait, peut-être qu’il s’agira de « Nos jours heureux font du ski » (rire d’Olivier Nakache). Bien qu’avec Eric nous ne soyons pas adeptes des suites, car tout a été écrit et filmé dans « Nos jours heureux » pour nous. C’est pour aussi cette raison que nous avions envie de tourner « Le Sens de la fête », pour être avec Gilles Lellouche (« Sous le même toi ») et avoir un casting plus éclectique. Et imaginez que nous parvenions à nous rassembler avec en plus Jean-Pierre Bacri et Gilles Lellouche. Tout est possible et envisageable dans le monde du cinéma…

Le Sens de la fête
FR – 2016 – Comedy
Réalisateur: Erci Toledano, Olivier Nakache
Acteur: Jean-Pierre Bacri, Suzanne Clement, Gilles Lellouche, Benjaming Lavernhe, Judith Cehmla
Ascot Elite
04.10.2017 au cinéma

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