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jeudi, décembre 26, 2024
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Marie-Charlotte Leclaire : « Minnie » est une amoureuse et maîtresse femme intemporelle »

La polyvalence est un bel atout dans la culture.

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Mi-mai dernier, avec notre partenaire « Baka News Network », une partie de notre rédaction a rencontré Marie-Charlotte Leclaire qui pris plaisir à nous expliquer comment elle fit de sa voix une force et devint en français, la fameuse souris « Minnie ».


Vous êtes d’abord devenue chanteuse, puis par la suite, vous vous êtes développée dans d’autres domaines culturels. Pourquoi donc ?
Je chante depuis que je suis toute petite. Donc, je ne m’étais jamais posé la question et c’est un élan spontané. La grande chance, c’est que j’ai réalisé mes rêves de petite fille. Comme je chantais tout le temps, mes parents se sont demandés quelles activités je pourrais faire. Et une annexe du conservatoire s’est créée près de chez nous. Maman m’y avait inscrite et j’ai commencé le solfège. Et contre toute attente, ça m’a amusé (rire). Quand on m’a demandé quel instrument je voulais faire, soit la machine à écrire ou le piano, j’ai choisi le piano qui est beaucoup plus musical. Puis, j’ai fait mon bac musical, technicienne de la musique, et une fois que j’ai eu tous mes prix au conservatoire, j’ai dit à ma famille que je voulais chanter et écrire mes chansons. J’ai donc fait une école de variétés et suis arrivée à Paris. Où j’ai fait le « Studio des Variétés ». C’était genre « Fame », version française. C’est-à-dire qu’on avait des cours de chant, de danse, d’écriture, d’instrument. J’ai plutôt appris le jazz là-bas. Et finalement, petit à petit, j’ai commencé à avoir des expériences professionnelles, scéniques.

En fait, vous êtes arrivée dans le milieu du doublage de quelle manière ?
Je savais que j’avais quelque chose à faire avec ma voix atypique. En parallèle à ma carrière de scène, que j’ai frappé aux portes. C’est aussi grâce à Elisabeth Wiener, qui était une star du doublage, et a commencé un petit peu à me présenter des gens. Et petit à petit, j’ai commencé à enregistrer en studio.

A propos de votre voix atypique, est-ce que parfois dû en affronter des moqueries ?
Ah, mais que ça ! Bien sûr (rire) ! Déjà à la maternelle, alors que les petits ont déjà tous des voix ultras haut perchées, je me souviens parfaitement bien que mes camarades me disaient : « Arrête de faire des manières, parle normalement. » (rire). Et à 15 ans, en pleine adolescence avoir une voix d’enfant, c’était pas très avantageux non plus. Donc, j’ai passé une bonne partie de mon adolescence à regarder mes pieds. Et un jour, je me suis dit que plein de gens ont réussi de ce qui pouvait paraître au départ comme un point faible. Ils ont réussi à transmuter ce côté atypique pour en faire une force. Et c’est aussi ce qu’il va se passer pour moi. Je veux en faire une force, un atout. Et c’est ce qui s’est passé, véritablement.

Par rapport au doublage, vous êtes la voix française presque officielle de « Minnie » la souris. Vous prêtez votre voix au sein de nombreuses animations. Parfois, avez-vous envie de faire quelque chose de plus sanglant, dramatique ou quelque chose qui va à l’inverse de ce que vous doublez ?
Tout ce qui est assez varié m’intéresse bien évidemment, puisqu’on est un peu une boule à facettes (dans le doublage) et qu’on peut montrer plein de choses. Mais très honnêtement, je n’irais jamais vers le sanglant. D’abord parce que je ne pense pas avoir ma place. Secundo, parce que je n’ai pas trop envie d’alimenter ça, le sanglant, le gore, le dark. Ce n’est pas ma crèmerie du tout. Je préfère nourrir la joie, les hautes vibrations, tout ce qui est solaire. Et puis c’est mon tempérament aussi. Il est assez optimiste et solaire d’après ce que me renvoient les gens, et ça me va parfaitement bien.

En plus de 30 ans de carrière sur « Minnie », quelle est l’anecdote dont vous vous souvenez encore ?
Quand on m’a castée à l’époque, c’était Fred Taïeb qui était responsable « Disney » chez « Dubbing Brothers », il m’a dit : « Marie-Charlotte, c’est dingue et incroyable ! Enfin t’es même mieux que la « Minnie » en version originale ». C’était au moment où je faisais les essais parlés. Peut-être que ce compliment-là, m’a vraiment touchée. En tout cas, j’étais très heureuse de lui correspondre.

Est-ce que vous avez déjà eu l’occasion de mélanger vos expériences culturelles entre le piano, le doublage et le théâtre, de les combiner et de les utiliser à votre manière ?
Presque. Parce que j’ai été amenée dans certains spectacles à être comédienne, chanteuse, pianiste et danseuse. C’est déjà bien 4 éléments (rire). Mais je n’ai jamais eu l’occasion de rajouter celui du doublage. Même si j’ai doublé beaucoup de personnages comme des petits garçons, des pinces, des maîtres-rubans. Pour allier ces 5 postes, il faudrait peut-être que ce soit un spectacle signé « Disney ».

Vous avez aussi doublé « Mei » l’héroïne dans un des premiers « Ghibli », « Mon voisin Totoro ». Entre elle et « Minnie », est-ce que vous avez l’impression qu’elles ont des similitudes et est-ce que ces personnages vous correspondent ? Alors, des similitudes, non. Parce que « Mei » a 3-4 ans. Donc, on lui donne un âge. « Minnie » n’a pas d’âge, elle est intemporelle. « Mei », c’est une petite fille avec ses émotions, a relation avec sa grande sœur, son papa et tout ça. Donc, beaucoup d’émotionnel lié à ces relations. « Minnie » est une amoureuse et maîtresse femme intemporelle. Elle prend des décisions et est très manageuse et en même temps. Elle a toujours à cœur aussi que tout se passe le mieux possible, que personne ne se dispute, que tout le monde soit bien d’accord. Elle rassemble est reste l’éternelle fiancée « Mickey ».

Pour terminer, au niveau des personnages en dehors de « Minnie » et « Mei », qui doublez-vous avec beaucoup de plaisir ?
Oh, à chaque fois c’est un plaisir et ce qui m’amuse beaucoup, c’est quand c’est varié. Quand je fais la voix de « Petit Potam », c’est autre chose. Quand je fais la voix de « Jojo Circus », c’est encore autre chose. Sur « Manny et ses outils », je faisais la voix d’un « Mètre-Ruban ». Donc c’est vraiment… un objet, une pince (rire). C’est la diversité qui m’éclate.

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