Mira est suisse, kurde et vit à Berne. Un jour, elle tombe sur des lettres et des photos dans le grenier de sa mère et se met en quête de son père, parti alors qu’elle était enfant. Un road trip entre mensonges, espoir et chimères va s’en suivre dans un Kurdistan post Saddam.
Dans un climat constant de trahison générationnelles et de culpabilités liées aux traumatismes d’un régime dictatorial, Mira va essayer de comprendre une culture et un pays qu’elle ne fera qu’effleurer. Un amour semble pourtant à portée de main.
Un film poignant sur une réalité dure et embourbée dans des traditions patriarcales qui finissent par pourrir toute une population. On a le sentiment constant que le moindre faux pas coûtera la vie aux protagonistes. Une photographie splendide en décalage avec le malaise inhérent à un pays en recherche d’identité et de reconstruction sociale.
La réalisation est efficace, épurée et reflète une véracité rare. Il est agréable de vivre une histoire vibrante d’actualité. Les films de cet accabit n’ont pas la place qu’ils méritent dans les cinémas. Ce qui a pour conséquence d’avoir une conscience populaire sur le visage du monde largement biaisée. Déjà que le thème principal, abordé dans « L’Hirondelle », à savoir la recherche de ses racines, est ample et fait le quotidien de bien trop d’enfants devenus adultes, en y ajoutant un contexte culturel et politique, l’auteur touche directement la vie dans les tréfonds de ses tripes.
Quelle que soit notre histoire personnelle, nous cherchons tous à nous construire en passant inévitablement par la compréhension de notre héritage famillial. Un long métrage à partager sans modération.
Réalisé par Mano Khalil
Avec : Manon Pfunder, Ismail Zargos
Distribué par Colombus Film