Avec ce deuxième opus, James Gunn prend le pari de poursuivre et de marquer encore davantage la ligne directrice qu’il avait esquissée il y a trois ans déjà : celle de la comédie déjantée, où le seul mot d’ordre est la franche rigolade. Entreprise risquée, certes, mais couronnée de succès !
On y retrouve bien entendu les personnages qui avaient fait la fortune du premier volet, et qui sont maintenant gardiens « officiels » de la galaxie : un Starlord sûr de lui, une Gamora sulfureuse, un Drax toujours autant brute épaisse, un Rocket désinvolte et un Groot diminué.
Le scénario, comme le laissaient aisément supposer les dernières minutes du Vol.1, se penche cette fois-ci sur l’histoire familiale de Peter Quill, alias Starlord, dont les origines extra-terrestres demeurent encore inconnues au début du film. La rencontre de Peter avec son père, un homme à l’ego surdimensionné, sera donc au cœur de l’intrigue. Cette réflexion familiale permettra à James Gunn de s’intéresser aux liens, presque familiaux eux aussi, qui unissent les Gardiens entre eux, offrant à chaque personnage une psychologie plus profonde que par le passé. Ce sera également l’occasion de développer davantage certains personnages secondaires du premier opus. Les deux heures que dure le film se déroulent ainsi, de planète en planète, d’aventure en aventure, et surtout de blague en blague.
Car oui, l’humour est la clé de voûte de Guardians of Galaxy, Vol.2. Plus que de simples plaisanteries anecdotiques qui ponctuent la narration, les blagues en constituent le principal moteur et se déploient de multiples manières : du comique de situation aux jeux de mots, en passant par de nombreux clins d’œil à la culture pop et un humour « pipi-caca » qui ne parvient à faire rire que parce qu’il est poussé à l’extrême. Et tout cela gravite autour de Groot, aussi mignon que nécessaire malgré lui à la survie du groupe, à l’image d’un R2D2 dans l’univers de George Lucas.
Cependant, l’humour régressif de James Gunn, tout assumé qu’il soit, déplaira à plus d’uns, tant il nuit à l’héroïsme potentiel du film. Concluant chaque scène, de la plus épique à la plus émotionnellement chargée, par une réplique cinglante, il ne manque pas de faire retomber toute la tension emmagasinée. Et pourtant, un film de cette trempe était nécessaire au MCU qui, année après année, n’était jamais vraiment parvenu à produire une œuvre totalement assumée et oscillait constamment entre film d’action, drame et comédie. Certes, cette recette semble globalement fonctionner ; toujours est-il que Guardians of Galaxy apporte un renouveau bienvenu à l’Univers Cinématographique Marvel.
Impossible, pour terminer, d’omettre la BO du film. À l’instar de l’Awesome Mix, Vol.1, elle fait la part belle au rock des 60’s, 70’s et 80’s et donne tour à tour la parole à ELO, Fleetwood Mac ou encore George Harrison. Additionnée à l’humour corrosif du film, cette bande originale décalée contribue encore davantage à faire de Guardians of Galaxy, Vol.2 une pièce maîtresse, originale et réussie, de la saga cinématographique Marvel.
- Réalisé par James Gunn
- Avec Chris Pratt, Zoe Saldana, David Bautista, Vin Diesel et Bradley Cooper
- Marvel Studios / Moving Picture Company