Avec Good Time, le rose agresse, le rose saigne. Le film réussit le pari de donner une nouvelle teinte à cette couleur. Et surtout, le film réussit le pari de nous embarquer dans la nuit interminable de Connie et Nick poursuivit par leur délit.
Connie et Nick sont deux frères, l’un n’est pas très futé, l’autre se croit futé. Connie et Nick décident de braquer une banque. Enfin, disons que Connie décide, et que Nick le suit. Nick a un retard mental, il aime beaucoup son frère. Connie est un peu narcissique, il aime beaucoup son frère.
Connie et Nick ont braqué une banque, ils sont maintenant assis à l’arrière d’une voiture, un sac de dollars entre les bras, et filent dans la ville en écoutant les sirènes de police hurler leur victoire. Un braquage standard, un film de braquage lambda. Mais le colis était piégé, un gaz rose éclate à la gueule des deux truands amateurs. S’en suit une nuit rose fluo, affreusement rose, comme si leur délit les avait marqués à jamais de son baiser empoisonné.
Bien sûr, le rose, c’est la couleur de l’amour, bien sûr, Louis Armstrong et Edith Piaf voyait « la vie en rose », et c’étaient des chansons heureuses. Mais avec Good Time, le rose agresse, le rose saigne. Le film réussit le pari de donner une nouvelle teinte à cette couleur. Good Time choisit le rose pour peindre la complexité des sentiments humains. Et cette couleur tache les habits jusqu’à la moelle, et ne part pas à la machine à laver (même à 90° n’insistez pas).
- De Joshua et Ben Safdie
- Avec Robert Pattinson, Ben Safdie
- Elara Pictures, Rhea Films