Si les dernières réalisations de Quentin Dupieux avaient tendance à conserver une certaine linéarité scénaristique, « Fumer fait tousser » se démarque davantage grâce à notamment, ses nombreux hommages. Drôle et surprenante, cette fiction plaira sans nul doute à un large public.
Les Tabac Force mènent un combat acharné contre un ennemi redoutable et rusé, la Tortue Démoniaque. Au moment de s’en débarrasser, leur responsable nommé Chef Didier, leur ordonne de prendre une retraite afin d’harmoniser leur cohésion. En effet et à ses yeux, cet élément important se détériore. Bon gré, mal gré, les 5 Justiciers acceptent leur nouvelle étrange mission plus… relaxante qu’habituellement. Pour ce faire, ils se rendent à un lieu de villégiature où tout se passe dans le calme et la sérénité. Néanmoins, leur zénitude va brutalement s’arrêter car un nouveau péril arrive : Lézardin a décidé d’éradiquer la planète bleue…
Présenté au « Festival de Cannes », le nouveau long-métrage du cinéaste mentionné dans le chapeau se démarque des récentes comédies françaises dès les premières minutes. Ceci, surtout grâce à ses dialogues croustillants, à son côté nostalgique et aux différents hommages rendus à plusieurs films cultes.
En tête d’affiche de « Fumer fait tousser », les excellents Anaïs Demoustier (Novembre), Gilles Lellouche (Kompromat), Oulaya Amamra (Divertimento), Jean-Pascal Zadi (Nicky Larson et le parfum de Cupidon) et Vincent Lacoste (Première année) formant un groupe de super-héros inhabituel et réussi.
A savoir, les « Tabac Force » qui au fur et à mesure de leurs combats et moments de repos, feront des rencontres à la fois improbables, mais également originales. A commencer par leur Chef, « Didier », à la fois répugnant et drôle.
Son aspect invraisemblable fera sans doute nul penser aux aficionados du genre horrifique, à une sorte de rat qu’un certain Néo-Zélandais avait mis en avant dans l’une de ses fictions en 1992. Son apparence de marionnette ajoute une belle touche d’authenticité et de folie à « Fumer fait tousser ».
Doublé par Alain Chabat (Incroyable mais vrai), ce personnage démontre rapidement le décalage et le côté loufoque de « Fumer fait tousser ». Mais il n’est pas le seul et cela fait plaisir.
Entre l’étrange robot, les protagonistes aux rôles parfois secondaires, néanmoins nécessaires et souvent très amusants, cette réalisation demeure l’une des meilleures comédies françaises en cette année 2022.
Ceci, grâce également au côté fois futuriste, rétro et nostalgique qui ravira certainement les spectateurs-trices. Des costumes des justiciers aux décors créés pour le tournage du film, tout a été minutieusement préparé afin de donner l’impression au public, de s’immerger dans un univers parallèle. Différent certes, mais toujours insensé et drôle.
Et comme le montre l’une des scènes au début du long-métrage, l’hémoglobine n’est pas non plus oubliée. Ainsi que leur mission de base… S’ils ne profiteront pas forcément du repos envisagé par les justiciers, leur priorité serait-elle vraiment de protéger la cohésion du groupe au lieu du monde ? Tout est possible…
Si cet élément fait effectivement officiellement partie du synopsis, de nombreuses autres surprises agrémentent la trame de « Fumer fait tousser ». A l’exemple du mystérieux et sombre personnage incarné par Benoît Poelvoorde (Raoul Taburin).
Également annoncé au niveau de la distribution, son interaction au sein de cette fiction s’avère autant efficace que ses collègues. Il porte son rôle comme un chef et ses intentions vont donner certaines sueurs froides aux « Tabac Force ». Ou pas, car dans « Fumer fait tousser », tout est à envisager.
En définitive, « Fumer fait tousser » reste très divertissant, fait beaucoup rire et rafraîchit grâce à son histoire authentique. S’il ne s’adresse pas forcément aux enfants à cause de certaines séquences au contenu sanglant, une grande majorité du public saura apprécier l’absurde et le ridicule à sa juste valeur.
Fumer fait tousser
FR – 2022
Durée: 1h20 min
Comédie
Réalisateur: Quentin Dupieux
Avec: Gilles Lellouche, Anaïs Demoustier, Jean-Pascal Zadi, Alain Chabat, Blanche Jardin, Adèle Exarchopoulos
JMH Distributions SA
30.11.2022 au cinéma