Le hardeur HPG réalise, sous forme de documentaire, son 4ème film hors de l’industrie pornographique, avec les relations familiales comme thème annoncé.
Dans « Fils de », HPG (Hervé-Pierre Gustave) se met en scène dans sa vie quotidienne, dans une sorte de journal intime filmé qui lâche assez rapidement le thème de la famille pour construire un autoportrait torturé et ouvertement narcissique. Le long-métrage se compose d’une suite de scènes, de toute évidence assez inégales, qui expose les diverses facettes de l’acteur. Loin de se cantonner à décrypter les différents rôles de sa vie (acteur, réalisateur, père, mari,…), HPG parvient même plutôt à insuffler une certaine homogénéité à son portrait tout en conservant une impulsivité latente qui rend chaque instant imprévisible.
La limite du film se trouve dans son incapacité à développer réellement l’un ou l’autre des sujets abordés, de la paternité dans son métier à la vie de couple en passant par la perte du désir. Au détour de chaque scène, de chaque thématique, HPG en revient toujours à lui-même. Toutefois, cette faiblesse fait également la force du film, qui vaut surtout pour ses fulgurances et les confessions impudiques de l’étrange personnage qu’est Hervé, entre ado naïf et père de famille. Tiraillé entre ses doutes et ses envies, le hardeur se met à nu (au propre comme au figuré) mais essaie également d’extraire l’essence de son personnage, à tel point que sa femme lui fait remarquer qu’il joue mal son propre rôle.
« Fils de » est un film à part, imparfait, qui se balade de séquences en séquences en étant tour à tour cocasse, drôle, dramatique, et même parfois touchant. Ce qui est certain, c’est que HPG, du moins durant ces 70 minutes de film, a un véritable pouvoir de fascination.
Fils de
De HPG
Avec HPG, Gwenaëlle Baïd, Enora
Capricci