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dimanche, novembre 24, 2024
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« La Fille de Brest », en guerre contre le Mediator

Lauren von Beust
Lauren von Beust
Amoureux du film «American Gigolo», ses parents la prénomme en hommage à l'actrice américaine Lauren Hutton. Ainsi marquée dans le berceau, comment aurait-elle pu, en grandissant, rester indifférente au 7ème art ? S'enivrant des classiques comme des films d'auteur, cette inconditionnelle de Meryl Streep a prolongé sa culture en menant des études universitaires en théories et histoire du cinéma. Omniprésent dans sa vie, c'est encore et toujours le cinéma qui l'a guidée vers le journalisme, dont elle a fait son métier. Celle qui se rend dans les salles pour s'évader et prolonger ses rêves, ne passe pas un jour sans glisser une réplique de film dans les conversations. Une preuve indélébile de sa passion. Et à tous ceux qui n'épellent pas son prénom correctement ou qui le prononcent au masculin, la Vaudoise leur répond fièrement, non sans une pointe de revanche : «L-A-U-R-E-N, comme Lauren Bacall !». Ça fait classe !

La réalisatrice Emmanuel Bercot met en lumière le combat de la pneumologue française Irène Frachon contre un médicament des laboratoires Sevier. Celui-ci est responsable de la mort de milliers de personnes.

Pneumologue au CHU de Brest, Irène Frachon rencontre plusieurs cas de valvulopathies qui s’avèrent mortelles lorsque les patients sont traités au Mediator, un médicament prescrit à la base comme coupe-faim. Cette doctoresse, interprétée par la pétillante danoise Sidse Babett Knudsen, va tout mettre en œuvre pour tenter de retirer cette bombe à retardement du marché afin de réduire le nombre de victimes, déjà nombreuses. Au risque de mettre sa carrière en péril, la petite Brestoise dénonce le puissant laboratoire pharmaceutique Servier pour les dangers mortels que leur Mediator fait encourir. Un combat mené de front depuis 2007, impliquant un sacrifice de sa vie familiale au profit de la cause des malades. Son amour inconditionnel du métier lui permet encore aujourd’hui de tenir face à l’ampleur de la pression médiatique. Si son immense détermination ne peut être qu’admirée, pour elle, le combat continue.

Malgré une ressemblance pas vraiment frappante avec l’authentique héroïne, la réalisatrice Emmanuelle Bercot a bien fait de choisir Sidse Babett Knudsen pour rendre hommage au courage de cette femme. En militante qui ne mâche pas ses mots, l’actrice tient bien ce personnage au langage souvent familier, qui par conséquent a le pouvoir d’offrir à la médecine un visage naturel et plus humain. Il faut dire que le rôle de femme forte, Knudsen le connaît bien depuis la série danoise « Borgen, une femme au pouvoir » (2010-2013), qui lui aura ouvert la voie du cinéma international. A ses côtés dans « La Fille de Brest », Benoît Magimel apporte sa contribution dans cette course contre le Mediator, mais n’a cependant pas voix au chapitre face à cette superwoman au tempérament de feu qui ne lâche rien. Lauréate d’un César en février 2016 pour son rôle dans « L’hermine » (2015), Sidse Babett Knudsen confirme ici qu’elle mérite définitivement sa place au sein du cinéma français, et qu’elle n’a pas fini de surprendre.

La Fille de Brest

La Fille de Brest
D’Emmanuelle Bercot
Avec Sidse Babett Knudsen, Benoît Magimel
Frenetic Films
Sortie le 30/11

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