Durant la 19ème édition du « Festival du Film Français d’Helvétie », la seule journée où je pus découvrir 2 des nombreux films de la manifestation, la comédie et le drame s’avèrent très différents. Néanmoins, formidablement interprétés et efficaces jusqu’à la dernière scène.
Nouveau départ : Le fils de Diane et d’Alain vient à peine de quitter le nid familial pour un séjour à l’étranger, que sa maman dépérit. D’une part, elle a peur de mourir d’angoisse de se retrouver sans aucun enfant à la maison et d’autre part, Diane ne se sent plus épanouie dans son travail. Alors qu’elle se piège au travers de ses remises en question, son mari toujours fou amoureux d’elle, va d’abord tenter de la faire revivre. Mais… Il va découvrir une supercherie et à partir de ce moment-là, les interrogations sentimentales fourmillerons entre eux. Serait-ce leur point de non-retour 30 ans après leur mariage ? Peut-être, probablement ou juste une phrase afin de (re) commencer une vie.
C’est en découvrant le film argentin « El amor menos pensado » qu’une majeure partie de l’équipe à la réalisation et production, décidèrent d’en faire leur adaptation. Une très bonne idée, car « Nouveau départ » demeure une comédie réussie, actuelle avec une pointe de drame et de délicieux dialogues crus.
Au niveau de la distribution, Karin Viard (« Une nuit ») et Franck Dubosc (« Plancha ») interprètent le couple façon « je-t’aime-moi-non-plus » à la perfection et de manière assez surprenante. Leur alchimie fait plaisir à voir et se perçoit magnifiquement bien dès leur 1ère scène commune. A tel point qu’il faut impérativement une nouvelle réalisation avec eux uniquement en tête d’affiche.
Drôle, osé et divertissant, ce long-métrage s’adresse à un large public. Des spectateurs-trices ayant vécu cette situation, ou en train de la faire, en passant par les nouvelles générations qui pourraient découvrir un mode de vie différents des espoirs et envies envisagés à la vingtaine. « Nouveau départ » demeure donc aussi, synonyme de changements sous plusieurs angles…
Finalement et par rapport à l’ambiance du festival après avoir vu cette fiction, de nombreux-euses spectateurs-trices applaudirent « Nouveau départ ». D’autant plus après l’élocution filmée par Franck Dubosc en s’excusant pour son absence et en nous souhaitant un bon divertissement. Et le tout en… allemand. Il s’était d’ailleurs, assez bien débrouillé et en fut davantage remercié.
Rosalie : A la fin des années 1800, la jeune Rosalie Leduc cache un terrible et lourd secret : presque l’entier de son corps est recouvert de poils. Considérée comme une femme à barbe, elle craignait à la base, de ne pas se sentir acceptée par son futur mari, de devenir malgré elle une bête de scène éternellement malheureuse et inactive. Afin de masquer sa triste réalité, elle ne cessera de se raser, même après son mariage avec Abel, un tenancier de café très endetté. Pourtant, elle va sentir et saisir sa chance de se libérer de ses poids, mieux soutenir son époux et prendre un bel envol. Peut-être un peu trop ? En tout cas, sa délivrance lui laissera également un sentiment amer…
Si cette réalisation s’avère un peu longue car davantage portée sur le romantisme au lieu du vécu des protagonistes, avant même sa diffusion au sein des salles obscures, « Rosalie » remporta plusieurs prix. Dont, 2 au « Festival d’Angoulême » et le « Prix Célestine » à Bienne en septembre dernier.
Outre cet aspect qui m’a quelque peu dérangé, « Rosalie » est un incroyable film démontrant les maux et problématiques d’un passé oublié, où de nombreux monstres femmes et hommes, côtoyaient une société davantage axée sur l’étrangeté physique que les soins médicaux et naturels à prodiguer.
Basée assez librement (un peu trop d’ailleurs) sur la vie de Clémentine Delait, cette adaptation ne s’adresse pas à un large public de par son sujet sérieux, même s’il est teinté d’un petit humour piquant. En outre, une partie des scènes tournées et leurs dialogues, pourraient ne pas être compris par les plus jeunes.
En tête d’affiche de cette intense production, la comédienne Nadia Tereszkiewicz (« La Dernière reine ») qui démontre une fois de plus, son savoir-faire et être en incarnant une femme d’époque complexe et n’assumant pas de suite ses défauts. A ses côtés, Benoît Magimel (« La Syndicaliste ») jouant son mari bourrin à merveille.