Voilà, la 14ème année à débuté pour le festival du Film Français d’Helvétie (FFFH). Du 12 au 16 septembre 2018, la manifestation proposera une belle programmation, des premières et beaucoup de personnalités seront à Bienne. Incluant Thomas Lilti durant ce préambule.
C’est au sein du fameux cinéma Rex 1 à Bienne, une des salles au cœur de l’évènement, que je pénétrai pour la cérémonie d’ouverture. Cette soirée incluait de nombreux remerciements, une composition musicale hypnotique, la présentation du long-métrage précité, sa diffusion et le débat avec le metteur en scène qu’est Thomas Lilti (« Médecin de campagne ») par la suite.
L’introduction démarrait en compagnie de la charismatique Jade qui expliquait le glamour de cette nouvelle édition, ses nombreux-euses convives (à l’exemple d’Agniès Jaoui présente au FFFH pour sa réalisation « Place publique »), le très bon développement culturel et linguistique entre les régions Bienne-Berne pour la 2ème année consécutive, quelques moments importants de la programmation à l’exemple du film suisse « Fortuna », du documentaire suisse « A l’école des philosophes », ainsi que les premières comme « Nos batailles » ou « Ceux qui travaillent ».
Puis, une jeune artiste douée est introduite et invitée à monter sur scène. Musicienne chevronnée avec sa guitare sèche et son chant, ayant déjà effectué de nombreux concerts au Japon, « Color of Rice » poursuivit la soirée en maîtrisant ses mélodies pop-country. Sa voix hypnotique accompagna à merveille les différents extraits du FFFH diffusés en parallèle. Après maints applaudissements du public, dont le mien, un des 2 co-fondateurs de la manifestation rejoignit les planches. Christian Kellenberger formula également plusieurs éléments à l’exemple de remerciements chaleureux et sincères pour le staff féminin du festival, les partenaires, le public et la co-fondatrice du FFFH, Mme Charlotte Masini.
S’ensuivit l’inoubliable animateur du FFFH qui présenta brièvement « Première année » et son cinéaste Thomas Lilti. Avec un parcours quelque peu atypique (d’abord médecin, puis sa carrière si fit au cinéma), il s’intéresse depuis très longtemps à son métier de base au travers du 7ème Art. Après 3 court-métrages, il se fit remarquer et tourna son 1er long-métrage « Hippocrate ». D’autres fictions et séries se succédèrent jusqu’à cette année 2018 où sa réalisation se distingue particulièrement, car il dénonce un système scolaire inadmissible et sans pitié au travers de « Première année » :
Malgré ses échecs, Antoine persévère encore et toujours… En fac de médecine, c’est la 3ème fois consécutive qu’il se retrouve en 1ère année. Mais lors de la rentrée scolaire, un nouveau venu nommé Benjamin arrive et bouleverse beaucoup de choses. Tout d’abord, ce dernier décide de ne pas trop s’investir dans sa nouvelle formation… Pour réaliser qu’elle ne sera pas de tout repos. Se liant naturellement et assez aisément, les 2 jeunes hommes décident d’être très structurés afin d’apprendre un maximum en peu de temps. Dans un environnement compétitif violent, avec des journées et nuits intenses servants à réviser, rien n’est simple et il devient vite important de trouver un juste équilibre entre les épreuves et la vie quotidienne.
Ce qui devint « Première année » demeure un projet de longue date pour Thomas Lilti. Bien que l’idée se développait dans sa tête, soit ancien, le concept perçut réellement sa forme lors de la promotion de « Médecin de campagne ». Au fur et à mesure de son écriture, il réalisa qu’il était très important de montrer la dure réalité des étudiant-e-s en médecine.
Se basant sur la visite fréquente d’une fac et le vécu de celles et ceux passant réellement les concours, il décida qu’il était impératif de tourner à « Villepinte ». Il s’agit d’une école spécialisée et réputée dans la médecine en France. Ses préparatifs le menèrent une fois de plus à un mélange entre la réalité et la fiction. Dans le sens où les caméras s’oublient très rapidement et que les gigantesques rassemblements d’étudiant-e-s sont si bien filmés, qu’ils semblent passer de réels examens.
Bien que « Première année » soit déjà sorti dans les salles obscures, il s’adresse surtout à un public curieux d’en savoir plus par rapport à ces formations, leurs avantages et problématiques. Les spectateurs-trices connaissant et appréciant les termes médicaux apprécieront davantage la fiction.
Après la diffusion du film, Thomas Tilti et l’animateur de la soirée, remontèrent sur scène dans l’intention d’interagir avec le public. Ainsi, le cinéaste s’est prêté au jeu des questions en mélangeant le sérieux et l’humour. Il avoua ainsi volontiers qu’il lui était nécessaire de rendre plus romantique son personnage principal en lui insufflant une part d’héroïsme. Mais également qu’il se sentait plus proche de celui-ci, car une partie du vécu du réalisateur s’est imbriqué dans celle du personnage.
Finalement, la soirée pris fin dans une ambiance sympathique et laissant au public, la possibilité de mieux débattre sur les sujets graves de « Première année ».