Le mois de février débutera à la Cinémathèque suisse avec la projection de la version superbement restaurée du Mépris de Jean-Luc Godard le 2 février au Capitole en collaboration avec le Théâtre de Vidy-Lausanne.
Puis, Le meraviglie d’Alice Rohrwacher, coproduction suisse qui reçut le Grand prix au dernier Festival de Cannes, sera présentée le lundi 16 février en avant-première au Capitole.
Par ailleurs, le focus sur le jeune cinéma français se prolongera jusqu’au 21 février à la Cinémathèque suisse avec de nombreux invités: Antonin Peretjatko viendra présenter La Fille du 14 juillet le 10 février et, le 18 février, Guillaume Brac accompagnera la projection de Tonnerre à 21h. Une table ronde autour de cette nouvelle génération de cinéastes se tiendra le même jour à 18h.
La rétrospective dédiée à Hal Ashby, figure du Nouvel Hollywood injustement tombée dans l’oubli se poursuivra durant tout le mois. Réalisateur anticonformiste, il signe avec Harold et Maud un film un brin scandaleux et réjouissant, tandis que Jack Nicholson obtint le Prix d’interprétation à Cannes pour la comédie antimilitariste The Last Detail, et que Being There offrit à Peter Sellers une de ses plus belles performances.
Richard Attenborough dont l’hommage a débuté en janvier sera toujours sur les écrans.
Le 12 février, la Cinémathèque suisse ouvrira ses portes aux étudiants monteurs de l’ECAL/HEAD et musiciens de l’HEMU pour un ciné-concert ImaginaSon à partir de films de sa collection.
Le vernissage de l’ouvrage collectif Dubbing se tiendra le 25 février et sera accompagné de la projection de Mujeres al borde de un ataque de nervios d’Almodovar.
Enfin, tandis que le rendez-vous régulier des Trésors des Archives donnera à voir le film Les Mystères de la steppe kalmuk tourné en 1922-23 dans le bassin inférieur de la Volga par l’opérateur August Kern, Pour une histoire permanente du cinéma poursuivra son exploration de l’année 1966.
Jusqu’au 21 février – Un autre cinéma français
La Cinémathèque suisse invite durant plus d’un mois une nouvelle génération de réalisateurs et d’acteurs français qui provoque des remous dans le paysage cinématographique. Au programme, plusieurs premiers longs métrages, des films en majorité inédits en Suisse parfois présentés par leurs auteurs, une table ronde à l’ECAL et une première collaboration avec la Brasserie de Montbenon.
[box] Soirées spéciales en présence des cinéastes
Le mardi 10 février, Antonin Peretjatko présentera La Fille du 14 juillet à 21h au Cinématographe. Une semaine après, le mercredi 18 février, Guillaume Brac présentera Tonnerre, toujours à 21h au Cinématographe.
A l’occasion de la venue des deux cinéastes, la Brasserie de Montbenon propose l’assiette du cinéphile (20.-) dès 18h30, sur réservation.
Et encore: table ronde sur le jeune cinéma français
Mercredi 18 février à 18h à l’ECAL, en présence notamment de Guillaume Brac (cinéaste), Emmanuel Chaumet (producteur), Eric Loret (critique, Libération) et Lionel Baier (ECAL).
- www.ecal.ch [/box]
Jusqu’au 28 février – Rétrospective Hal Ashby
La première grande rétrospective de l’année avec Hal Ashby se poursuit durant tout le mois de février. Cinéaste atypique, à la fois drôle et émouvant, mais aussi acide et engagé, qui a traversé le cinéma américain des années 1970 et du Nouvel Hollywood a signé une œuvre anticonformiste, contestataire et intimement liée aux sujets de son époque à découvrir.
2 Février 20h30 au CAP – Le Mépris de Jean-Luc Godard au Capitole
La Cinémathèque suisse se réjouit de présenter sur l’écran géant du Capitole Le Mépris, chef-d’œuvre impérissable de Jean-Luc Godard, dans une version entièrement restaurée qui redonne tout son éclat à la photographie de Raoul Coutard et à la partition sublime de Georges Delerue. Cette projection est organisée en collaboration avec le Théâtre Vidy-Lausanne qui programme du 17 janvier au 7 février un spectacle mis en scène par Matthias Langhoff, Cinema Apollo, autour du roman d’Alberto Moravia qui avait lui-même inspiré Godard pour écrire le scénario du Mépris.
[box] Copie numérique restaurée
Le scénariste Paul Javal accepte de remanier l’adaptation de L’Odyssée que lui commande un producteur américain et que doit diriger Fritz Lang en personne. Accaparé par son travail, Javal ferme les yeux sur la cour pressante que le producteur fait à sa femme…
Réflexion sur le cinéma, le couple et l’amour, œuvre tragique et désespérée, ce «film simple sur des choses compliquées» reste l’un des plus beaux du cinéaste. «Godard a filmé les lieux, les gens, Brigitte, les sentiments amoureux avec autant de sens de la progression dramatique que de références à sa culture personnelle. On n’est plus cinéphile de la même manière après avoir vu Le Mépris, car on en retire la perception que le cinéma est autant affaire de style que de scénario» (Frédéric Mitterand, Télé Poche, 1996).
[/box]
16 février à 20h30 au CAP – Avant-première Le meraviglie d’Alice Rohrwacher
Fable intime et poétique qui a remporté le Grand Prix au dernier Festival de Cannes, la coproduction suisse Le meraviglie, de la jeune réalisatrice italienne Alice Rohrwacher, sera présentée en avant-première au Capitole le lundi 16 février.
[box] Dans une ferme isolée, la famille de Gelsomina vit de l’apiculture et du produit de leur potager. Cette existence en marge de la société n’est pas simple. Aussi, la fille de 14 ans rêve-t-elle de plus en plus souvent d’une autre vie. Viennent s’ajouter de nouvelles directives européennes qui menacent l’élevage d’abeilles de la famille. La rencontre avec la fascinante animatrice TV Milly Catena (Monica Bellucci), de l’émission «Le pays des merveilles», donne à Gelsomina des espoirs, pour la ferme et pour elle-même… Des images fortes, simples et directes, qui ouvrent la porte sur un monde poétique et sensible, peuplé de personnages au profil subtil et tout droit sortis d’une fable.
«Ce genre de film qui, par sa délicatesse et son intelligence, purifie et dessille le regard du spectateur. Tout ici paraît à la fois très simple sur le plan de l’intrigue et profondément original, car lacunaire et suggestif, dans la manière de le raconter. Son geste de mise en scène évoque une sorte de ‘home movie’ (plans-séquences, proximité des personnages, sujet familial, couleurs et granulés dignes du super-8) qui restituerait de l’intérieur la vie de cette petite communauté tendre, solidaire et farfelue. Avec, en fond de paysage, le grand désastre d’un monde uniformisé, atomisé.» (Jacques Mandelbaum, Le Monde, 2014). [/box]
Jusqu’au 28 février – Hommage à Richard Attenborough
En janvier et février, la Cinémathèque suisse rend hommage à Lord Richard Attenborough, acteur, producteur et réalisateur anglais multi-oscarisé. L’occasion de mieux faire connaissance avec cette figure importante du cinéma, peut-être trop méconnue de ce côté-ci de la Manche.
12 février à 20h30 au PAD – Ciné-concert ImaginaSon 2015
Sous la forme d’un ciné-concert, le spectacle ImaginaSon est le fruit d’une collaboration entre la Cinémathèque suisse et les filières Composition de l’HEMU, de Montage du Master cinéma de l’ECAL et de la HEAD.
Pour cette 4ème édition, la Cinémathèque suisse a proposé en septembre dernier une collection de films, courts ou longs, anonymes ou signés, publicitaires, scientifiques ou artistiques, trésors issus de ses archives. Des films ensuite remontés par les étudiants en cinéma de l’ECAL et de la HEAD et mis en musique par les étudiants de la HEMU qui nous proposent une relecture libre sous la forme de sept courts métrages originaux.
25 février à 21h au CIN – Vernissage de l’ouvrage collectif Dubbing
A l’occasion du vernissage de l’ouvrage collectif Dubbing, la Cinémathèque suisse accueille le mercredi 25 février dès 20h les deux directeurs de cette publication, Alain Boillat et Irene Weber Henking. Deuxième volume de la collection « Réseau/Netzwerk Cinema CH », Dubbing propose diverses études situées à la croisée des disciplines qui abordent la pratique du doublage, du «voice-over» et du sous-titrage dans une perspective historique et théorique, invitant à une réflexion sur le statut de la voix et de l’écrit au cinéma. Le vernissage sera suivi de la projection de Mujeres al borde de un ataque de nervios de Pedro Almodóvar.
[box] Projection précédée du court métrage Cotonov Vanished d’Andreas Fontana (Suisse, 2009, 13′) Collaborateurs de l’ombre, les comédiens de doublage sont rarement représentés au cinéma. Or Almodóvar ouvre son film sur l’envoûtement d’une voix de séducteur, puis met en scène la relation entre Pepa et son ex-amant Ivan sur le mode de l’absence: alors qu’à l’écran les personnages du couple de Johnny Guitar (re)jouent fictivement leur amour à l’intérieur de la fiction, Pepa double Joan Crawford dans un studio d’enregistrement vide, son compagnon ayant préalablement enregistré les répliques en espagnol qu’elle entend au casque. Cette séquence matricielle d’une expérience déstabilisante prélude à toutes sortes de «désynchronisations» affectives qui résultent de la découverte par Pepa de la «double vie» d’Ivan, et qui sont orchestrées à la manière d’un vaudeville bigarré. [/box]
Les rendez-vous réguliers du mois de février | |
Les rendez-vous réguliers de la Cinémathèque suisse se poursuivent au mois de février avec les cycles: |
- Pour une histoire permanente du cinéma: 1965 et 1966
- Travelling: de la 1ère à la Cinémathèque en passant par RTS Deux
- L’architecture à l’écran
- Trésors des archives
- Portraits Plans-Fixes
- Carte blanche à Rui Nogueira
• Programme complet de la Cinémathèque suisse sur live.cinematheque.ch