Dimanche, 14 films. Parce que la météo n’en finissait pas de nous déprimer, nous avons voulu ressentir la chaleur moite du Brésil.
[dropcap size=small]C[/dropcap]e fut chose faîte avec « Madame Satã » de Karim Aïnouz, projection rétroqueer 18+. Portrait d’une Reine du Carnaval, roi de la rue, au respect indiscuté. Troublant mélange des genres, il fera l’objet, avec d’autres films, d’une table ronde ce lundi à Fonction : Cinéma, sur le thème : Y a-t-il une esthétique queer ?
Puis nous nous sommes plongés dans l’Algérie des « Bienheureux » de Sofia Djama, section Les résistantes, où deux générations de la petite bourgeoisie algéroise se déchirent entre bigoterie et idées libertaires. Sans transition nous fûmes happés dans le très beau « O Que Arde Cura » de João Rui Guerra da Mata, huis-clos brûlant dans un scintillement de lumière où un homme se met à nu. Un film merveilleux dont la solitude, les écrans de fumée et de télévision nous ont rappelés notre propre condition. C’est pourquoi il nous fallait fuir. En Asie, terre d’accueil cinématographique, nous avons débarqué à Taïwan, dans le joli noir et blanc de « The Great Buddha+ ». Là, les losers pornographes de Huang Hsin-Yao, espions nocturnes vivant par procuration, nous ont reçus avec force humour.
Après ce doux réconfort, nous avons jugé sage d’éviter le cool Xanadu sur la barque qui nous ramenait à bon port.