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dimanche, décembre 22, 2024
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Fantoche 2022 : Des films réconfortants, politiques, délirants…

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Du 6 au 11 septembre 2022, le festival international du film d’animation Fantoche présente une vingtaine de nouveaux longs métrages d’animation aux récompenses multiples, pour tous les âges et tous les goûts. Au choix : un road movie autour d’un personnage culte brésilien ; un film de licornes aux accents gore ; un collage grec en noir et blanc ; cinq aventures animées hautes en couleurs en provenance du Japon ; quatre récits hautement politiques ; deux longs métrages dont la Suisse est coproductrice – et finalement, l’annonce d’une surprise : Le 19e long métrage d’animation de la 20e édition de Fantoche est dévoilé ! Il s’agit du mockumentary « Marcel The Shell with Shoes on » de Jenny Slate et de Dean Fleischer.


C’est un coquillage au grand œil et vêtu de chaussures qui s’annonce à Baden : Le mockumentaire américain « Marcel The Shell with Shoes on » est la version longue d’un clip YouTube de trois minutes, apparu il y a bientôt 12 ans et ayant généré 33 millions de clics, alors qu’il n’avait en fait jamais été destiné au public.

Au terme d’un long processus, voici un long métrage qui atteint un taux de satisfaction de 98% selon Rotten Tomatoes. L’animation de cette histoire émouvante fut supervisée par Kirsten Lepore (en tant qu’animation director) qui est depuis de nombreuses années l’invitée de Fantoche avec ses courts et longs métrages (Story from North America (2007), Bottle (2010) ou Hi, Stranger (2016 ; reprise en 2022 dans le cadre du programme « Ivana’s Choice »)).

L’édition de cette année s’ouvrira avec « Interdit aux Chiens et aux Italiens » du réalisateur et documentariste français Alain Ughetto. Ce film en stop motion – il s’agit d’une coproduction suisse – est un hommage à des centaines de milliers de personnes qui ont quitté l’Italie – l’un des protagonistes est Luigi Ughetto, le grand-père du réalisateur. Le film a remporté le prix du jury ainsi que le Gan Foundation Award au Festival d’Annecy de cette année.

Histoires (de familles) hautement politiques
Le réalisateur chinois Lei Lei part lui aussi de sa propre histoire familiale lorsqu’il entame un dialogue avec son père et son grand-père sur la révolution culturelle chinoise dans « Silver Bird and Rainbow Fish ». Les interviews sont montées de telle manière qu’on a l’impression que les trois générations se retrouvent assises à la même table. Dans « Auroras Sunrise » également, le montage permet de raconter une partie de l’histoire contemporaine : La réalisatrice arménienne Inna Sahakyan évoque, à l’aide d’images d’archives et d’animations, l’histoire dramatique de la vie d’Aurora Mardiganian et, en même temps, le génocide des Arméniens chrétiens par les forces armées turques dans les années 1910. Cette biographie a déjà fait l’objet d’un film dans les années 1920 – Mardiganian y jouait son propre rôle – mais « Auction of Souls » avait longtemps été considéré comme perdu. Dans « Nayola » José Miguel Ribeiro traque les profondes déchirures que la guerre civile angolaise a laissées au sein de la population. L’objectif du film n’est pas de chercher des coupables, mais plutôt de se demander comment surmonter le traumatisme national. Il s’est notamment inspiré des légendes angolaises.

Quelques propositions déjantées
Pour les cinéphiles et les fans de l’étrange, citons « Unicorn Wars » d’Alberto Vázquez, qui décrit lui- même son film comme une « allégorie psychédélique anti-guerre » ou un mélange de la Bible, de « Bambi » et d’ « Apocalypse Now ». Ou encore à l’adaptation en collage de Stephen King « The Timekeeper of Eternity » (Aristotelis Maragkos) qui par sa mise en scène hypnotique et inquiétante ressemble de plus en plus à un cauchemar dérangeant qui nous place directement dans la perspective subjective et déformée des personnages. Et mentionnons « Bob Spit – We do not like People » (Cesar Cabral). Bob Spit est le personnage le plus populaire du caricaturiste brésilien Arnaldo « Angeli » Filho, dont les bandes dessinées, imprégnées de punk et de contre-culture, ont suscité une grande attention dans le Brésil dictatorial et sont devenues une partie de la culture pop des années 1970. Au Festival d’Annecy, Cabral avait remporté le Contrechamp Award 2021. Vendredi, à Fantoche, lui et son producteur Ivan Mielo offriront un aperçu de cette production en stop motion lors d’une rencontre « making-of ».

Pour le jeune public
Quatre nouveaux longs métrages s’adressent spécifiquement aux enfants : « Yuku et la fleur d’Himalaya » d’Arnaud Demuynck et Rémi Durin – le deuxième long-métrage du programme qui est coproduit par la Suisse – et un tendre récit en stop-motion de Mascha Halberstad « Oink », ainsi que « Princesse Dragon » (d’Anthony Roux, Jean-Jacques Denis) et « I am what I am », une animation CG d’une beauté à couper le souffle sur la danse traditionnelle du lion, réalisé par le chinois Sun Haipeng. Six longs métrages additionnels visent (entre autres) un public adolescent, dont l’adaptation musicale de Robinson Crusoé « The Island » (Anca Damian), qui aborde la vision colonialiste du roman, la pollution de l’environnement et le traitement européen des réfugiés. Mais aussi l’adaptation cinématographique du journal d’Anne Frank « Where is Anne Frank » (Ari Folman, « Valse avec Bashir »). La première de « Where Is Anne Frank » avait eu lieu à Cannes en 2021. Fantoche présente le film en collaboration avec les Yesh! Filmtage, qui proposent un programme de médiation compréhensif autour du film.

L’anime à l’honneur avec cinq grandes productions
Cette année encore, cinq grandes productions japonaises seront projetées au festival :
« The House of the Lost on the Cape » (Shinya Kawatsura), « The Girl from the Other Side » (Yutaro Kubo, Satomi Maiya) ainsi que « Summer Ghost », un drame poignant sur l’adolescence et le premier film d’un célèbre illustrateur, loundraw, ainsi que « Dozens of North », le premier long métrage d’un grand spécialiste de l’animation, Koji Yamamura (entre autres « Mt. Head »), récompensé à Annecy et à l’Animafest Zagreb. « The Deer King » est un film épique basé sur une série de romans, réunissant une intrigue politique et une mythologie sombre par le biais d’un univers visuellement spectaculaire.

Masashi Ando, qui réalise ici son premier film, est l’un des grands vétérans de l’animation japonaise. En tant que character designer et animation director, il a participé à quelques-unes des plus importantes productions du pays, dont « Paprika », « Your Name » ou « Princess Mononoke ». Ce dernier film date de 1997 mais, en tant que chef-d’œuvre intemporel (et pour son 20e anniversaire), l’équipe de Fantoche le présente cette année sous le label de « Team Favourite ». Des images enivrantes de la lutte acharnée entre l’humanité et la nature, qui semblent plus actuelles que jamais.

www.fantoche.ch

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