Très connu par ses nombreuses imitations d’accent et le buzz de son sketch le « houloucoptère », D’Jal passe à la vitesse supérieure avec son premier long-métrage en tant qu’acteur principal, réalisé par Frank Cimière (Ni à vendre ni à louer, Waly Dia, Garde la Pêche). « Opération Portugal » est loin du film moqueur mais les rires et quelques larmes sont toute même présents. Rencontre avec l’homme à la casquette à l’envers.
Comment allez-vous après ces mois de confinement ?
Je vais bien. Ça fait 8 mois que je n’ai pas quitté la France (Rires). On essaie de toujours garder le sourire malgré les conditions que la pandémie nous fait vivre. Donc, vivant et en bonne santé.
Et comment avez-vous vécu cette période ?
Plutôt bien et mal. Bien, car ça ne m’a pas perturbé, même si, bien sûr, je suis en manque de sociabilisation, en manque de voir les autres. Faut savoir également que j’ai perdu mon père il y a un an donc, je me raccroche à l’essentiel qui est ma famille, mes proches et la santé. On revient à l’essentiel. C’est ce que nous a appris cette pandémie, bien sûr, elle a mis au carreau beaucoup de gens malheureusement et au point de vue de la santé et socialement parlant mais ce qu’on doit tirer comme conclusion c’est qu’on a pris le parti-pris de la vie et c’est ce qui est le plus important.
Pour revenir à votre film. Comment est né le projet « Opération Portugal » ?
L’idée est venue juste après le phénomène de mon sketch le « houloucoptère » qui a été pour moi le Big Bang. Et tout de suite m’est venu cette idée-là d’un flic qui intègre un chantier pour les besoins d’une enquête. Et voilà que j’avais le point de départ de l’histoire. Par la suite, je l’ai proposé à Frank Cimière, qui est le réalisateur de ce film. Et on a écrit les scènes qui m’amusaient et ce qu’on aimerait voir dans le film. Et après, on a commencé à mettre du lien et c’est pour ça qu’on s’est attelé à ce que tous les personnages autour aient quelque chose à défendre, soient aussi partie prenante de ce film-là. Et c’était important que ça ne soit pas uniquement un sketch et pas uniquement sur la communauté portugaise, même si, bien sûr, c’est le sujet.
On peut penser que c’est un film juste pour se manquer de la communauté portugaise et de ses clichés, mais en fin de compte, c’est un film touchant, qui les met en avant très positivement.
C’est ça ! On fait un film. On ne fait pas une blague sur les Portugais. On ne fait pas un film sur un accent… Comme je disais, on fait un film et donc on raconte une histoire. On veut que le film touche les gens, que le film soit sincère et par moments qu’ils soient ancrés avec ce que je véhicule moi aussi dans mon spectacle. C’est pour ça que le maître-mot d’abord, c’est de faire rire les gens. Qui passent un bon moment et qu’on véhicule aussi des messages. Et puis faut dire aussi que la communauté portugaise, on la valorise dans ce film parce que c’est eux, les Avengers à la fin, je ne peux pas spoiler le film, mais c’est vraiment eux, les Avengers. Et c’est ça qui est formidable. On se joue de certains clichés, mais celui qui a des clichés, c’est Hakim en fait, ce ne sont pas les Portugais.
Avez-vous été inspiré par d’autres films pour votre premier long-métrage ?
J’adore la nouvelle génération, « Very Bad Trip » qui m’a fait mourir de rire. Mais ça ne répondait pas à ce que je recherchais. J’ai plutôt cherché dans les films des années 70/80. Les films De Funès, « Rabbi Jacob », par exemple… Comment il fait pour s’infiltrer ? Comment il fait pour que ce soit crédible ?… J’ai vu aussi « Big Mamma », Madame Doubtfire pour savoir comment faut se grimer. Comment on arrive à rendre le personnage crédible… Et c’était ça, le véritable enjeu, que les gens ne décrochent pas. Et comme par hasard, c’est dans ces films un peu datés où on osait un peu plus que j’ai trouvé mon inspiration pour faire ce film.
« Opération Portugal » était censé sortir sur la plateforme Amazone Prime à cause du Covid-19. Êtes-vous nerveux du retour du public dans les salles pour découvrir votre premier film ?
Je vais te raconter un truc, je vais le dire honnêtement, je remercie le public parce que ce qui sauve un peu notre film, entre guillemets, c’est qu’on a eu la chance et le bonheur juste avant le confinement, de faire des Avant-premières. J’étais en tournée et on en a profité pour amener le film, pour pouvoir le montrer au public. Et quand on a vu les rires dans la salle, ça a été extraordinaire, ça a été magique. Les enfants qui rient en même temps que les parents et des grands fous rires. Les gens qui applaudissent à la fin, ça donnait encore plus de confiance et plus de certitudes aux décideurs qui est Sony et Frank Cimière de garder le film pour les salles de cinéma. Je suis tellement content et tellement heureux qu’il ait pris cette décision-là, de se battre pour que le film sorte au cinéma. Et je suis impatient que les gens le découvrent.
Un dernier mot pour inciter les Suisses à voir votre film ?
Je vais vous dire : vous y allez en famille, vous y allez avec vos amis, vos ennemis, vos voisins, vos maris, vos ex… Vous allez vous marrer, j’en suis sûr. Vous allez passer un bon moment, on a besoin en ce moment de se réunir, communier, rire ensemble, partager, s’émouvoir et être surpris aussi par le film. Et je suis sûr que vous aurez tous ces ingrédients-là.
Opération Portugal
FR – 2021 – Comédie
De Frank Cimière
Avec Sarah Perles, Pierre Azéma, Farida Ouchani, Leticia Belliccini, Carmen Santos, Carl Ernouf, Eric da Costa, D’Jal, Dorian Kane, William Louis
SonyPictures
23.06.2021 au cinéma