Basé sur la vie des jumelles Ziouani, « Divertimento » explique avec intelligence leurs débuts dans le milieu musical. Réalisée par Marie-Castille Mention-Schaar, cette comédie sur fond de biopic, s’avère intéressante et démontre que la musique traverse bien les frontières.
Depuis sa fameuse soirée musicale avec sa famille, Zahia Ziouani n’a qu’un seul rêve : devenir une cheffe d’orchestre. Quant à sa sœur Fettouma, elle souhaite jouer du violoncelle de manière professionnelle. Si leurs envies détonnent dans la cité, c’est grâce à leur parent affectionnant beaucoup les symphonies classiques. Mais en 1995, quand on est d’origine Algérienne, vivant à la Seine-Saint-Denis et femmes, comment concrétiser de tels aspirations ? Par le biais de Divertimento en fait. Un incroyable projet né des 2 frangines et qui mêle leurs sentiments à leurs envies. La persévérance, le courage et la motivation sont des émotions déterminantes pour l’être humain. La preuve au travers de Fettouma et Zahia.
C’est en lisant la 1ère version du projet de Clara Bourreau (« Les Bracelets rouges »), que la polyvalente cinéaste Marie-Castille Mention-Schaar fut convaincue de participer à ce qui deviendra « Divertimento », soit « Divertissement » en français.
Mais plus qu’un moment de plaisir, ce long-métrage biographique témoigne de l’acharnement et de la détermination de 2 jeunes filles passionnées par la musique, symphonique en outre. Un destin hors du commun retracé d’une manière humaine, sensible et teinté de notes mélodieuses.
Si l’aspect fictionnel s’avère peu représenté, un choix intelligent, 2 défis importants furent à régler par rapport à la distribution des rôles. Car entre les comédiens-iennes qui jouent véritablement d’un instrument et les décisions quant aux 2 actrices principales peu expérimentées en la matière, rien ne fut simple.
En effet, il était nécessaire pour Marie-Castille Mention-Schaar, que l’aspect instrumental reste le plus réaliste possible. Tant au niveau de la pratique, que des concerts. Car il lui était fondamental, d’enregistrer le maximum de séquences mélodieuses directement pendant le tournage afin d’en garder son authenticité.
Outre ce défi tenu, car les différentes tonalités se perçoivent tout au long de « Divertimento », la réalisatrice eut également envie d’engager plutôt des instrumentistes, que des comédiens-iennes devant davantage se familiariser avec l’univers musical. Les expériences de ces derniers-ières se constatent d’ailleurs nettement, pendant le récit.
Néanmoins, là où « la simplicité » instrumentale se situe, la complication principale fut de mettre tous-tes les musiciens-iennes suffisamment à l’aise face aux caméras. Pour se faire, la cinéaste Marie-Castille Mention-Schaar employa une technique intelligente et sociale : l’imagination.
Soit, qu’auraient-ils-elles aimé-e-s voir en 1995, l’année de l’intrigue, culturellement, politiquement et socialement en France à ce moment-là ? Quels souvenirs, même vagues, gardent-ils-elles ? Ceci au final, pour s’en nourrir et s’en inspirer afin de mieux pouvoir participer à « à l’improvisation dirigée » de ladite metteuse en scène.
Si ces raisons font de « Divertimento », une œuvre cinématographique judicieuse, très riche et vibrante, c’est principalement l’aspect biographique qui s’avère être la plus intéressante. Car les sœurs Ziouani, fictives et réelles, démontrèrent et le font encore, toutes leurs capacités et leur acharnement grâce et au-delà de la musique.
Ainsi, leur force de caractère leur a véritablement permis de créer le fameux orchestre « Divertimento », comme le comprendront mieux les spectateurs-trices curieux-euses de découvrir ce long-métrage.
En définitive, cette réalisation s’adresse à un large public, permet aux enfants de découvrir ce qu’est un orchestre symphonique et laisse aux gens, la possibilité d’apprécier des intonations différentes des fictions actuelles.
Divertimento
FR – 2022
Durée: 1h50 min
Biopic
Réalisatrice: Marie-Castille Mention-Schaar
Avec: Oulaya Amamra, Lina Ela Arabi, Niels Arestrup, Nadia Kaci, Zinedine Soualem
Agora Films
25.01.2023 au cinéma