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mardi, novembre 19, 2024
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Désobéissance : un épilogue qui se force à éviter à tout prix le happy-end

Etienne Rey
Etienne Rey
Travailler pour une salle de cinéma, comme journaliste pour des médias ou organiser des événements pour le 7e art, ma vie a toujours été organisée autour de ma passion: le cinéma.

Après le percutant Una Mujer Fantastica, qui racontait les affres d’une transsexuelle violemment rejetée par la famille de son amant décédé, le chilien Sebastián Lelio quitte son pays natal et relate l’extrême rigueur morale d’une communauté juive orthodoxe londonienne.


Averti subitement du décès de son père rabbin qu’elle n’a depuis longtemps pas revu, Ronit (Rachel Weisz), installée à New-York, revient dans la communauté où elle a grandi pour honorer sa mort. A son arrivée, tout le monde semblent surpris, comme si sa présence n’était pas souhaitée. Petit à petit, les langues se délient et de lourds secrets sont révélés. Idéalement, pour apprécier pleinement le film et ses révélations dispensées au compte-gouttes, il serait préférable de ne pas en savoir davantage. Malheureusement, affiches et bande-annonce en disent déjà trop. Malgré tout, le réalisateur fait une juste peinture d’un microcosme pétri de principes moraux rigides et de dogmes dont il est difficile de se libérer. Et en confiant à Sebastián Lelio ce projet d’adaptation de « La Désobéissance » de la romancière et conceptrice de jeux vidéo britannique Naomi Alderman, Rachel Weisz, également productrice, a vu juste.

Le réalisateur et co-scénariste avec Rebecca Lenkiewicz (Ida) dévoilent sans vraiment juger. Et alors qu’ils auraient pu charger certains personnages pour en faire des êtres détestables, ils ne les montrent que comme des fidèles à la religion selon laquelle ils vivent et comme des adeptes des préceptes qu’ils préconisent. L’important, pour les auteurs, est surtout de réfléchir à la nécessité, pour certains individus qui évoluent dans un système ultraconservateur, de s’émanciper et de vivre selon leurs propres valeurs. En cela, le message est universel. Sur la forme aussi, le metteur en scène se montre très pertinent. Lui et son directeur de la photographie Danny Cohen (Les Misérables, Room) ont choisi une image très peu contrastée, qui évite les couleurs chaudes. Un choix qui accentue l’austérité qui entoure les personnages et détache la communauté du reste du monde. Pour le reste, la mise en scène est tout entière au service des comédiens, en tête l’excellent trio Rachel Weisz, Rachel McAdams et Alessandro Nivola. A part peut-être un épilogue qui se force à éviter à tout prix le happy-end et qui paraît illogique, le film est en tout point remarquable.

Désobéissance
USA   –   2018   –   Drama
Réalisateur: Sebastiàn Lelio
Acteur: Rachel Weisz, Rachel McAdams, Alessandro Nivola, Lasco Atkins, Cara Horgan
13.06.2018 au cinéma
Pathé Films

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