Si l’année 2020 fut terrible au niveau des décès de comédiens-iennes et plus précisément dans le milieu du doublage français, 2021 commence malheureusement aussi très mal avec la disparition soudaine de Jacques Frantz. Sa physionomie et sa voix rauque manqueront à jamais.
Annoncé par sa fille Marjorie Frantz, le décès de son père si reconnu dans le milieu du doublage s’avéra être un choc. Jacques Frantz n’est plus. Celui qui prêta sa voix chaleureuse au comédien Robert De Niro (« The Irishman ») ou encore Mel Gibson (« Blood Father ») aura marqué par sa présence vocale sous bien des aspects.
Quoiqu’il en soit et comme beaucoup de ses collègues dans le milieu du doublage, son parcours professionnel ne s’arrêta pas à son timbre vocal. Né en 1947 à Dijon, il entame au début des années 70 une carrière théâtrale et sera dirigé notamment par Robert Hossein (« La Disparue de Deauville ») ou encore Jacques Weber (« Les Yeux jaunes des crocodiles »).
Du côté du 7ème Art et notamment grâce à son talent théâtral, Jacques Frantz tourna au sein de plus d’une trentaine de long-métrages. Souvent dans des seconds rôles et en interprétant un gardien de la paix, qu’il s’agisse d’un commissaire ou d’un policier.
Néanmoins, plusieurs de ses interprétations restent également inoubliables dans le cinéma français. A l’exemple de son implication dans l’excellente réalisation dramatique « Contre-enquête » en 2007 avec Jean Dujardin. De Gérard Oury à Claude Zidi en passant par Stephen Sommers, ses apparitions demeurèrent trop rares dans les productions cinématographiques, mais toujours plaisantes à voir.
Toutefois, le comédien polyvalent aura marqué surtout vocalement. S’il débuta par hasard dans le milieu du doublage en prêtant sa voix aux nombreux acteurs dont ceux susmentionnés, il ne faut pas non plus oublier qu’il participa à de nombreuses animations, jeux vidéo, séries, voix off de radios françaises, documentaires et livres audios.
S’il était reconnu que Jacques Frantz préférait les planches et les caméras aux « prêts vocaux », il réalisa combien son travail toucha le cœur de nombreuses générations par le biais de son timbre vocal. Ainsi grâce à lui, « Monstres & Cie », « Rebelle », et plusieurs milliers d’autres réalisations en tout genre, plurent et donnèrent (et donnent certainement encore) envie aux enfants, de devenir comédiens, tant au niveau des planches et du cinéma, que de la voix.
De ce fait et durant une bonne cinquantaine d’années, son travail artistique au sens large demeura efficace, surprenant et parfois même colossal. Car il n’hésitait pas à collaborer au sein de différents projets culturels simultanément.
Si son timbre vocal restera à jamais dans les mémoires du public francophone. Quant à son talent, ses investissements lors de grèves ou crises culturelles et sa loyauté envers ses proches et collègues, auront sans nul doute apporté de la positivité dans les différents milieux artistiques où il participait.
Merci donc à lui pour son énorme travail de qualité et comme il l’avait dit au travers du robot « Optimus Prime » dans « Transformers : The Last Knight » :
« On peut tous être le héros de sa propre vie, tous autant que nous sommes, à condition d’avoir le courage d’essayer ».