« Daddy Cool » a été écrit et réalisé par Maya Forbes ainsi que produit par le mari de Maya Forbes et dont l’une des actrices n’est autre que la fille de ce charmant couple, j’ai nommé Imogene Wolodarsky… Nous voilà donc devant un film autobiographique sur la jeunesse de Maya Forbes au sein de sa famille « atypique ».
Cam Stuart, interprété par l’excellent Mark Ruffalo, est bipolaire depuis de nombreuses années. Suite au départ à New York de sa femme, interprétée par Zoe Saldana, pour parfaire ses études dans l’espoir de trouver un meilleur emploi, Cam va devoir s’occuper seul de ses deux filles tout en essayant de gérer au mieux sa maladie.
Quand on s’attaque à un sujet tout droit inspiré de notre vie, il y a quelques précautions à prendre et visiblement Maya Forbes a préféré laisser ses précautions de côté pour nous servir sa merveilleuse misérable vie dont tout le monde se fiche.
Avec son mari à la production, il est évident que Forbes a eu une totale liberté sur son film et son histoire, ce qui est la première grosse erreur à éviter quand on veut faire un vrai film et pas une psychothérapie sur pellicule. Imaginez le mari de Forbes lui dire qu’une scène est vraiment nulle ou même ridicule… C’est comme dire à sa femme que ce passage de sa vie était inintéressant et que cela ne vaut pas la peine d’en faire tout un plat ! Et ben oui Maya Forbes, plusieurs passages de votre vie sont inintéressants et un psychologue aurait sûrement été plus utile qu’une caméra pour l’accepter.
C’est avec le soutien inconditionnel du producteur le moins utile au monde que Maya Forbes a eu l’autorisation de caster la « formidable » Imogene Wolodarsky pour jouer son propre rôle dans le film. Ceci est donc la deuxième erreur à ne pas commettre quand on veut faire un film pour le public et non une psychothérapie en 24 images par seconde : ne pas engager sa propre fille pour jouer son propre personnage dans le film !
C’est une erreur qui peut être pardonnée si l’actrice en question a une certaine expérience du métier et a déjà fait ses preuves ailleurs. Malheureusement, ce n’est pas le cas et on ne peut s’empêcher de sentir le vieux piston tout moisi et la masturbation psychologique de cette chère Maya Forbes dans ce choix de casting.
Enfin, troisième et dernière erreur à ne pas commettre quand on ne veut pas se montrer aussi complaisant et amateur dans un film : ne pas engager les meilleures personnes aux meilleurs postes. C’est-à-dire engager une vraie réalisatrice qui ne se tournera pas en ridicule dès qu’il faudra monter cette succession de plans qui ne s’accordent pas. Et là, encore une fois, notre chère Maya Forbes se croit au-dessus de tout ça avec comme résultat une réalisation brouillonne, sans réelles intentions et donc sans âme. Chapeau bas.
Comme il n’y a quand même pas tout à jeter et qu’il faut rendre à César ce qui lui appartient, Maya Forbes a eu l’immense talent de proposer un sympathique pitch de film et ça, on ne le lui enlèvera pas ! Quel dommage qu’elle ne l’ait pas proposé à de vrais professionnels qui auraient, certes, dénaturé les souvenirs de sa propre vie, mais qui nous auraient proposé quelque chose de beaucoup plus cinégénique.
On notera tout de même l’excellente interprétation de Mark Ruffalo qui tient le film à lui tout seul. Réussir une telle prestation, quand on sait qu’il a été dirigé par Madame Imbue Forbes, est digne de l’exploit. Pas étonnant qu’il ait reçu une nomination aux Golden Globes pour ce rôle malgré la pauvre qualité du film.
Au final, il y a des psychothérapies dont on se passerait bien de voir sur grand écran. On souhaite malgré tout bon courage à Maya Forbes pour son avenir, car cela nous évitera un nouveau film, dans quelques années, sur sa propre personne.
Daddy Cool
De Maya Forbes
Avec Mark Ruffalo, Zoe Saldana, Imogene Wolodarsky et Ashley Aufderheide
Disque Offices