Après deux long-métrage de cinéma, « Père et Fils » et « 3 Amis », considérés poliment comme des succès d’estime, la vedette des planches Michel Boujenah revient derrière la caméra avec une pure comédie dramatique, adaptation d’un livre pour enfants éponyme de Pascal Ruter, illustré par Anne Montel. L’histoire d’une jeune fille surdouée en phase de perdre la vue, qui va habilement voler la complicité du pire cancre de son collège pour l’aider à dissimuler sa cécité de plus en plus grave et garder ses chances d’intégrer une prestigieuse école de musique. Un projet d’apparence machiavélique qui va pourtant l’amener à développer des sentiments ambigus mais sincères envers le malheureux pigeon. Un dindon de la farce au final pas si éprouvé, qui va tomber dans le piège avec toute la réticence curieuse et le désir nié du jeune adolescent novice en matière d’élans amoureux. Le film fait partie de ces œuvres dont on sort un peu perplexes, pas totalement séduits, étourdis et la larme à l’œil.
Rien n’y est parfait, les défauts débordent mais pourtant le charme opère. Les jeunes acteurs sont maladroitement dirigés mais naturellement touchants, les professionnels plus aguerris en roue-libre mais convaincants et la mise en scène, bien que peu inspirée et transparente, efficace, au moins à la hauteur du projet. Pas de quoi s’extasier mais en tout cas, les personnages décalés et la naïveté du propos l’emportent. Puis, avec le recul, au moment de prendre la plume, on se dit que tout cela est ridicule et bien niais, on oublie les émois de l’enfance et l’on remet sa carapace pour dire que tout cela n’est qu’une bluette. Mais finalement, pourquoi faire comme les autres ?
Le Cœur en Braille
De Michel Boujenah
Avec Jean-Stan Dupac, Florence Guérin, Pascal Elbé, Charles Berling
Ascot Elite Films
Sortie le 28/12