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Cinéma Pionnières 1971–1981

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Les 56es Journées de Soleure rendent hommage au travail de réalisatrices qui ont innové après l’introduction du suffrage féminin en 1971


En 2021, le programme spécial «Histoires du cinéma suisse» sera placé entièrement à l’enseigne de sept réalisatrices de films suisses, Lucienne Lanaz, Gertrud Pinkus, Tula Roy, Marlies Graf-Dätwyler, Isa Hesse-Rabinovitch, June Kovach et Carole Roussopoulos. Dix de leurs films seront proposés; ils ont fait l’histoire du cinéma suisse dans la décennie suivant l’introduction du droit de vote des femmes sur le plan fédéral. Grâce à une collaboration inédite avec le Musée national suisse, une journée «Focus» décentralisée fait aussi partie de ce programme, au sein de l’exposition «Femmes.Droits» qui s’ouvrira à Zurich en mars prochain.

«Avec l’introduction du suffrage féminin il y a un demi-siècle, une nouvelle ère a commencé en Suisse. Les 56es Journées de Soleure profitent de cet anniversaire pour donner accès aux œuvres marquantes de sept réalisatrices de cette époque et les considérer d’un œil nouveau. En effet, trop souvent, les réalisatrices suisses sont encore de nos jours d’‘illustres inconnues’. Chaque jour du festival, une pionnière des années 1970 sera présentée», explique Anita Hugi, directrice des Journées de Soleure. «Quelles forces a libéré leur cinéma et qui étaient ces réalisatrices? Je suis heureuse de pouvoir présenter dans notre programme des œuvres clés, inaccessibles depuis trop longtemps. Dans les archives de notre site internet flambant neuf, révélé le 6 janvier 2021, nous continuerons à faire vivre cette période.» 

Jusqu’en 1971, voter sur le plan fédéral était réservé aux hommes. Il en allait de même pour le cinéma, des exceptions comme Ella Maillart, Reni Mertens, Jacqueline Veuve ou Danielle Jaeggi confirmaient la règle. Et pourtant, en 1970, une douzaine de films seulement ont été tournés par des femmes dans l’ensemble du pays – dix ans plus tard ce nombre avait quadruplé. Le programme historique des 56es Journées de Soleure opère un retour en arrière et demande ce qui s’est passé durant cette décennie. Après le programme «Cinéma copines», dédié l’année passée aux trois réalisatrices de fiction Patricia Moraz, Christine Pascal et Paule Muret en 2020, c’est avant tout les pionnières du documentaire de la période 1971 et 1981 qui vont squatter les écrans.

Carole Roussopoulos

Le programme de films
La jeune cinéaste valaisanne Carole Roussopoulos (1945-2009) interviewe Gabrielle Nanchen, fraîchement élue au Conseil national, dans son canton d’origine («Gabrielle Nanchen», 1971). Avec ses moyens documentaires, Tula Roy tente de comprendre le système de valeurs en vigueur dans la société des années 1970 («Lady Shiva oder Die bezahlten nur meine Zeit», 1974 et «Jugend und Sexualität», 1975) et June Kovach (1932-2010) confirme son savoir-faire dans «Wer einmal lügt oder Viktor und die Erziehung» (1974) sur le thème de l’éducation. Décédée en février de cette année, Marlies Graf-Dätwyler lève un coin du voile sur un village tanzanien dans son premier long métrage «Die Bauern von Mahembe» et y raconte comment la culture de la communauté villageoise est ébranlée par le commerce mondialisé des matières premières. Son film «Behinderte Liebe» (Amour handicapé, 1979), qui donne une voix à quatre personnes en situation de handicap physique, a lui aussi un contexte politique.

Gertrud Pinkus tourne en 1980 son premier long métrage, «Il valore della donna è il suo silenzio», une histoire d’émigration et de désillusion. Le film-opéra «Sirenen-Eiland» (1981) d’Isa Hesse-Rabinovich (1917-2002) conjugue l’innovation sur le plan de la forme, la narration par associations, la hardiesse du montage et «le principe féminin». Le programme historique comprend en plus l’œuvre collective «Cinéjournal au féminin» (1980), signé notamment par Lucienne Lanaz en qualité de coréalisatrice et de productrice, et «Maso et Miso vont en bateau» (1976) du collectif féministe Les Insoumuses autour de Carole Roussopoulos.

Tous les films seront accessibles en ligne. Ils ont été numérisés ces derniers mois en collaboration avec la Cinémathèque suisse et Lichtspiel de Berne d’un côté  et, de l’autre, par l’édition filmo, une initiative des Journées de Soleure.

Les films «Behinderte Liebe» (Amour handicapé») et «Il valore della donna é il suo silenzio» ont été numérisés par filmo. Le catalogue filmo s’est en outre enrichi de la trilogie de Tula Roy «Eine andere Geschichte», datant de 1991, où la réalisatrice expose la lutte des femmes pour obtenir leurs droits en Suisse entre 1910 et 1991 La grande première de ces versions restaurées par filmo aura lieu à l’occasion des 56es Journées de Soleure.

La Cinémathèque Suisse, partenaire du programme, a numérisé les films «Lady Shiva oder Die bezahlten nur meine Zeit» et «Jugend und Sexualität» de Tula Roy ainsi que le film de Marlies Graf «Die Bauern von Mahembe» (Les agriculteurs de Mahembe). Le Lichtspiel a restauré le «Cinéjournal au féminin» et l’oeuvre de Carole Roussopoulos a été numérisé par MEMORIAV.

«Eine andere Geschichte» (1991)

Programme annexe et collaboration avec le Musée national suisse
Les pionnières Tula Roy, Gertrud Pinkus et Lucienne Lanaz participeront à cette 56e édition des Journées de Soleure et accompagneront leurs films lors d’entretiens en ligne.

Par ailleurs, deux débats pour aller plus loin auront lieu en collaboration avec le Musée national suisse: le premier le dimanche 24 janvier 2021, pendant les 56es Journées de Soleure, et le second le dimanche 13 juin 2021, dans le cadre du «Focus» des Journées de Soleure décentralisé au Musée national suisse à Zurich. Les deux discussions mettront aux prises des réalisatrices, expert.es de l’histoire du cinéma et historien.nes. En outre, à Soleure comme à Zurich, la trilogie de Tula Roy «Eine andere Geschichte» (1991) sera présentée et lancé le projet interactif d’histoire orale «Her Story Box».

Le jeudi 4 mars 2021 s’ouvrira à Zurich l’exposition «Femmes.Droits» du Musée national suisse. Dans ce contexte, le musée proposera un cycle de films thématique en écho aux «Histoires du cinéma suisse» des 56es Journées de Soleure. Le coup d’envoi de ce programme de films sera donné par le documentaire «Delphine et Carole, insoumuses», consacré en particulier à la féministe et pionnière valaisanne Carole Roussopoulos et réalisé en 2019 par sa petite-fille Callisto McNulty, film qu’on avait pu voir sur les écrans de la 55e édition des Journées de Soleure.

A propos d’«Histoires du cinéma suisse»
«Histoires du cinéma suisse» est la section parallèle historique des Journées de Soleure. «Cinéma Pionnière 1971–1981» est proposé en partenariat avec la Cinémathèque suisse ainsi qu’en coopération avec le Musée national suisse de Zurich.

Pour approfondir le sujet  
Le nouveau site internet des Journées de Soleure permettra au public d’accéder aux archives du festival du cinéma.

La nouvelle section parallèle «A l’atelier» des Journées de Soleure et en particulier ses ateliers dénommés «Who writes his_story?» et «Meet the Women behind the Camera and the Sound on Set» seront d’autres occasions de faire connaissance avec celles qui font le cinéma suisse.

Dans le cadre du programme «Focus», la série «Women Make Film» (2019) sera présentée en première suisse. Dans ce documentaire de 14 heures, Mark Cousins jette un nouveau regard sur l’histoire du cinéma à travers 183 femmes réalisatrices.

Organisation des 56es Journées
Les 56es Journées de Soleure ont lieu du 20 au 27 janvier 2021 et prendront la forme d’une éclectique édition en ligne. Dans la mesure où l’évolution de la pandémie le permettra, un programme de films adapté à la situation sera proposé dans les salles de cinéma de la ville.

L’ensemble du programme et le nouveau site web sera révélé lors de la conférence de presse le 6 janvier 2021.

www.solothurnerfilmtage.ch

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