3 ans après la toute 1ère réalisation de la comédienne française Michèle Laroque, celle-ci revient avec un nouveau long-métrage paraissant fort sympathique et amusant. Mais malheureusement au final, « Chacun chez soi » s’avère trop confus et fait à peine juste sourire.
Si Yann était très pris par son travail, néanmoins sans jamais oublier sa famille, depuis sa retraite, il demeure insupportable par rapport à sa nouvelle passion pour… les bonsaïs. Pour Catherine, le mode de vie de son mari est insupportable car ce dernier respire « bonsaï », vit « bonsaï » et même, leur parle trop souvent. Selon sa femme, il pourrait dormir avec eux D’ailleurs, cette dernière se sent délaissée et ne sait plus quoi faire afin qu’il décroche de son obsession. Néanmoins, elle essaie de faire bonne figure. Pour couronner et malgré l’amour que le couple porte à leurs enfants, le retour chez eux de leur fille Anna avec son copain Thomas, ne va absolument pas leur plaire. Une cohabitation à 4 et des bonsaïs ? Cela ne pourrait durer que très peu de temps. Aussi, doucement mais sûrement, certains coups bas vont prendre forme jusqu’à l’excès…
Si la mise en scène et réalisation de « Brillantissime » amena une comédie fort sympathique et légère comme mentionné dans le chapeau, il est fort probable que les spectateurs-trices ne perçoivent pas les mêmes émotions au travers de « Chacun chez soi ».
Avant tout, parce que le scénario survole de nombreux sujets sociaux. Il aurait été certainement plus intéressant et pertinent d’en aborder seulement quelques-uns, au lieu d’en choisir trop et de les filmer avec des dialogues et scènes parfois en excès.
Malheureusement, l’entier de ce problème se remarque jusqu’à la fin du long-métrage. La plupart des dialogues manquent de mordant et ne sont pas assez poussés par rapport à la relation « parents-enfants ». Pire, le rajout de la passion de « Yann », qui est joué par l’acteur Stéphane de Groodt (« L’un dans ‘autre »), emmêle encore plus le fil rouge de l’histoire.
En effet, si son hobby dévorant se filme bel et bien durant un certain temps, cela en deviendra presque agaçant que ce personnage se consacre autant à ses plantes. En outre, ce sujet n’amène guère de dimension à ce père de famille semblant trop se perdre dans la contemplation de ses végétaux.
L’autre principal problème de « Chacun chez soi », réside quant aux changements de sujets. Dans le sens où plusieurs d’entre eux se mélangent et s’imbriquent au point de désarçonner le public au fur et à mesure de la trame.
Car entre le beau-fils, incarné par Olivier Rosembert (« Un homme pressé »), totalement perdu au sein de cette famille de dingues et les fourberies respectives n’étant pas suffisamment nombreuses et audacieuses, la réalisation de Michèle Laroque manque également de dynamisme et d’humour un peu plus décalé. Par exemple, une plaisanterie osée sur les bonsaïs aurait probablement davantage plu aux spectateurs-trices.
En fait et à regret, l’ensemble du casting n’arrive pas à relever l’histoire de « Chacun chez soi » et ce probablement, pour les raisons déjà évoquées. D’autant plus que les noms des actrices et acteurs en tête d’affiche du long-métrage, donnent envie d’aller le voir.
Quant aux lieux de tournage, qu’ils soient naturels ou recréés, s’ils restent sympathiques et donnent même de temps à autres envie de les découvrir. Cependant, ils n’amènent pas l’originalité parfois décelables au sein d’autres réalisations françaises et/ou étrangères.
En fin de compte, « Chacun chez soi » aurait peut-être été davantage intéressante si Michèle Laroque (« Joyeuse retraite ! ») l’avait totalement scénarisée. Quoiqu’il en soit, son investissement fut intense car en plus d’avoir jouté l’un des rôle principaux, elle co-scénarisa et mit en scène sa propre œuvre cinématographique.
Néanmoins, cette comédie familiale reste sympathique, divertit, permet d’en apprendre un peu plus quant aux bonsaïs et qu’il ne faut jamais renoncer à ses motivations et à l’amour de sa vie.
Chacun chez soi
FR – 2019
Durée: 1h24 min
Comédie
Réalisatrice: Michèle Laroque
Avec: Michèle Laroque, Stéphane De Groodt, Alice de Lencquesain, Laurence Bibot, Lionel Abelanski, Olga Mouak
Frenetic Films
02.06.2021 au cinéma