Ce « NIFFF 2024 » fut l’occasion d’interviewer une partie de la distribution de l’excellent film taïwanais, « Breaking and Re-Entering ». Dont la seule actrice en tête d’affiche, Cecilia Choi. Elle nous expliqua son investissement dans son rôle et sa venue en Suisse…
Qui est votre personnage dans ce film fou et original ? Je joue « Shen Shu Wen » et travaille dans une banque. Elle est l’ex-petite amie du personnage principal incarné par Chen Bo-lin. Mais ils ne se sont pas revus depuis longtemps. Un jour, la banque où je suis employée est cambriolée par un groupe de braqueurs. Sans le vouloir, ils m’impliquent comme bouc émissaire. La tournure des événements amènera le protagoniste principal à décider, de reprendre contact avec moi, de me protéger et je finirai par les rejoindre. Afin de faire amende honorable et parce que nous en sommes forcés, nous déciderons de rendre l’argent. D’où le titre, « Breaking and Re-Entering ». Mon personnage est assez direct dans ses propos et exprime facilement ses émotions. C’est la 1re fois que j’incarne un tel rôle. Cette comédie fut donc une expérience amusante, nouvelle et intéressante.
Quel est votre meilleur souvenir pendant le tournage le 1er jour ? On le consacra aux flashbacks, soit la rencontre initiale entre mon personnage et celui de Chen Bo-Lin. Le plus mémorable est le moment où je porte une perruque aux cheveux longs pour correspondre à cette version. Ce 1er jour contribua à créer un sentiment de familiarité et d’alchimie entre nous. Car la scène tournait autour de la 1re rencontre amoureuse. Au travers de mon personnage, j’ai senti que je faisais vraiment une nouvelle rencontre et relation, sans pour autant en être proche. Surtout, j’ai senti que tout ceci reflétait mon état d’esprit en tant qu’actrice car je m’alignais sur la situation décrite dans la scène.
Au cours d’une scène, vous dénoncez un système honteux de harcèlement. Dans quelle mesure est-ce le cas à Taïwan et comment vous sentiez-vous à ce moment-là ? En ce qui concerne l’incident du harcèlement sexuel qui a été exposé dans le film, si cela m’arrivait réellement ou si mes ami-e-s le subissait, je pense que je passerais aussi par la justice. Car j’ai déjà entendu parler de nombreux cas similaires. Ainsi et malheureusement, certaines de mes amies ont été harcelées dans le métro quand elles portaient des jupes courtes. Chaque fois que j’entendais le vécu de tels incidents, j’ai senti ma colère et la leur. Ce genre de comportement est méprisable et j’utilise tout mon pouvoir et mes forces pour m’y opposer
Je vous ai vu dans 2 films que j’ai beaucoup aimés au « NIFFF 2024 ». L’autre est « Twilight of the Warriors : Walled In » qui est très différent et plus dramatique. Où vous êtes-vous sentie la plus à l’aise et pourquoi ? Dans « Twilight of The Warriors-Walled In », j’étais une invitée et avais quelques scènes avec M. Louis Koo, que j’ai giflé violemment durant la séquence. Honnêtement, je me suis sentie assez nerveuse et mal à l’aise parce que c’est un acteur avec beaucoup d’expérience et très respecté. Ce fut aussi une expérience formidable et j’ai également senti, tout l’honneur de pouvoir y participer. Quant à « Breaking and Re-Entering », où j’avais un rôle principal, j’eu plus de possibilités et de flexibilités. C’est une comédie et un genre que je n’avais jamais essayé, mais je suis très heureuse de l’avoir fait. J’ai aussi senti que ces 2 expériences étaient positives et m’ont été très bénéfiques.
Dans « Breaking and Re-Entering », vous faites de rares scènes d’action. Pour quelles raisons et aviez-vous envie d’en faire plus ? Ce furent les décisions du scénariste et du réalisateur. Mais j’espère vraiment participer à plus de scènes d’action à l’avenir, car j’ai senti que c’était insuffisant cette fois-ci. Suite au tournage, j’ai aussi eu l’impression de pouvoir en faire d’avantage, qu’elles soient plus physiques et complexes. En fait, les scènes d’action sont celles avec lesquelles j’ai le moins d’expérience. Je veux essayer différentes possibilités avec mon corps. Je pense qu’au travers des mouvements, les actions peuvent également évoquer des émotions. Et que certaines scènes d’action font parfois mieux ressurgir les émotions à l’intérieur de soi. C’est aussi pour cela que j’ai plus envie d’en faire.
Selon vous, comment pourrait-on faire un braquage en Suisse ? En fait, je suis déjà venue en vacances chez vous, en hiver, à la Jungfrau et à Zermatt. J’ai beaucoup aimé ce village car il me semblait tellement confortable et la nourriture était excellente. Les montagnes étaient toutes enneigées et magnifiques. Si j’avais la chance de réaliser un braquage en Suisse, il se terminerait au sommet d’une montagne enneigée. Il y aurait une scène de fin où je descendrai en parapente pour m’échapper. Et je célébrais le braquage réussi avec un délicieux repas quelque part.
