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jeudi, novembre 28, 2024
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Deuxième chance pour « Captives » de Atom Egoyan

Etienne Rey
Etienne Rey
Travailler pour une salle de cinéma, comme journaliste pour des médias ou organiser des événements pour le 7e art, ma vie a toujours été organisée autour de ma passion: le cinéma.

The CaptiveAtom Egoyan a connu dans les années nonante les honneurs de la critique des grands festivals et même certains succès populaires. Après quelques films discrets, « Exotica » l’a fait connaître du grand public, « De Beaux Lendemains » l’a consacré et « Ararat » a fait de lui une figure essentielle de la cause arménienne au cinéma. Puis, étonnamment, les critiques l’ont laissé tomber, se sont presque acharnés à le discréditer et, ses œuvres ayant été de moins en moins distribuées chez nous, le public l’a fatalement oublié. Revenu sur le tapis rouge l’année dernière à Cannes avec « The Captive », présenté en sélection officielle, le cinéaste et son ouvrage se sont fait démonter en bonne et due forme. Comme le précédent film de son auteur (« The Devil’s Knot »), il n’est donc tout bonnement pas sorti en Suisse. La sortie DVD et Blu-ray de ce très bon thriller est l’occasion parfaite de remettre les choses en place.

The Captive
The Captive

A la vue du résultat aujourd’hui, il est difficile de comprendre ce qui a pu motiver l’acharnement négatif de la presse cannoise. Atom Egoyan ne fait rien d’autre que mettre en scène, à sa manière, à son rythme et avec ses outils, une sombre histoire d’enlèvement, de séquestration et d’exploitation d’enfants. Il relate les faits, dissèque les conséquences, brouille les pistes, déconstruit la chronologie pour mieux captiver et émouvoir. Surtout il évite l’aspect sordide qu’aurait pu inspirer le sujet. Tout est feutré et cotonneux, à l’image de ces vastes paysages enneigés où le drame s’est installé. La tragédie désempare les policiers chargés de l’enquête, déchire les familles des victimes et révèle la face caché des nantis responsables du crime. Le cinéaste s’accroche à l’Humain et expose plus qu’il ne juge. Surtout, il a confiance en ses acteurs. Ryan Reynolds, pas non plus en odeur de sainteté à Hollywood après des échecs commerciaux tels que « The Green Lantern », livre une performance remarquable en père torturé par la disparition de sa fille. Excepté Kevin Durand, qui fait ce qu’il peut avec un rôle caricatural, les autres comédiens ne sont pas en reste et prouvent bien que l’acharnement critique vis-à-vis du film lors de sa présentation à Cannes l’année dernière n’avait rien de légitime. « Captives » est une œuvre sombre et dérangeante, certes pas exempte de défauts mais remarquable. Espérons que cette sortie donnera une seconde vie à un film qui la mérite et une légitimité retrouvée à un cinéaste injustement bafoué par la critique.

Captives
De Atom Egoyan
Avec Ryan Reynolds, Scott Speedman, Rosario Dawson
Ascot Elite

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