Créé en 1993 par Marc Demierre et dirigé ensuite par Thierry Besançon depuis 2013, compositeur d’opéras et de musiques de films. C’est l’envie de partager une passion commune pour le cinéma qui conduit Marc Demierre, puis son « héritier » Thierry Besançon, à la place de chef d’orchestre en charge de faire vivre et perdurer physiquement les airs hollywoodiens célèbres et reconnus dans le monde entier.
L’orchestre est composé de 90 musiciens tous férus de cinéma qui se laissent emporter par les partitions de grandes œuvres telles que « Jurassic Park » ou « Indiana Jones ». Pour cette édition, le monde de la science-fiction et du fantastique futuriste est mis à l’honneur. Ainsi, le public, qui suit cette formation avec ferveur, pourra vibrer aux thèmes familiers et appréciés de « Star Wars », « Alien », le « 5ème Élément » ou encore « 2001, Odyssée de l’Espace ». Cela promet des représentations aux antipodes de la quiétude et de la sérénité.
L’excellence de ces films n’est réelle qu’avec les musiques d’exception qui les soutiennent. Qui n’entend pas le thème de Dark Vador ou la performance de la Diva Plavalaguna en repensant à ces aventures sur écran ? Les personnages sont indissociables de leurs airs et inversement. Les éditions précédentes, qui ont accueilli des films comme « James Bond », ont révélé un engouement assidu du public dans l’authenticité de l’interprétation de cet orchestre symphonique. La Science-fiction a pour elle de dépasser les limites de l’imaginaire, comme celles de la science, avec une aisance et une complaisance portée par son public dans les illogismes des scénarii. Mais est-ce là tout ce qu’on lui demande ?
Certainement pas ! Être crédible dans l’impensable, dans l’invraisemblable afin de provoquer un frisson et un tourbillon de sentiments dans le cœur et l’esprit du spectateur, et ce, à chaque projection, est un art maîtrisé par une poignée de cinéastes, il faut bien le reconnaître. C’est dans cette comparaison que se situe la beauté et la magnificence de ce projet de musiques de cinéma. Cette édition nommée « Space Symphony » est d’autant plus particulière que l’orchestre de Bande-Son fêtera son 25ème anniversaire. Encore une fois, nous devons constater le talent et la créativité dont font preuve les petites formations locales, petites par leur notoriété pas le nombre de musiciens. Il est toujours un peu triste de se rendre compte du gâchis, en matière de qualité, de la scène suisse. Nombres de musiciens, puisque c’est de cela dont il s’agit, n’ont pas une reconnaissance à la hauteur de leur investissement et de leur professionnalisme d’un point de vue mondial. Paradoxalement, les romands et les habitants des communes qui entourent Crissier et la belle ville de Bulle, ont l’avantage de profiter presque sur un plan familial de privilèges dont seuls les connaisseurs se délectent habituellement. Car cinq représentations uniquement se tiendront dans ces fiefs.
Crissier étant la commune d’origine de Marc Demierre. Il faut souhaiter que le Victoria Hall ou Broadway se rendent compte du diamant qu’elles écartent par manque de dénicheurs de merveilles, certainement. Les forces de Bande-Son sont surtout son intelligence musicale, son effronterie et son courage. La première, car après 25 années d’existence, le chef d’orchestre sait toujours faire un choix éclairé parmi les œuvres cinématographiques, la deuxième car il faut sans cesse oser pour épater et réveiller des émotions usées comme si le public les ignoraient et enfin la troisième force pour naviguer sur les eaux houleuses de l’art avec la même fougue et la même conviction qui au final émerveille toutes les générations. Il faudra jouer des coudes pour avoir un billet, c’est indéniable !
Le concert aura lieu:
Les 14, 16, 17, 18 mars 2018, salle de Chisaz à Crissier (20h me-ve-sa, 17h di)
Le 25 mars 2018, CO2 à Bulle (17h)