Dimanche 4 mars, au matin, le festival Aventiclap nous proposait de passer quelques heures en compagnie de l’œuvre de l’artiste suisse H.R Giger. C’était un peu comme prendre son petit-déjeuner dans un train fantôme : extraordinaire.
On entre tout d’abord chez M. Giger, avec un documentaire sur l’artiste : Dark Star H.R Giger’s World qui aurait tout aussi bien pu s’appeler : Un Voyage dans l’inquiétante maison d’H.R Giger, puisque c’est avant tout de la demeure de l’homme qu’il est question, qu’elle soit physique ou mental.
Le film en soit n’a rien d’incroyable, mais il permet de se faire une bonne idée de la vie et de l’œuvre de l’artiste. C’est d’ailleurs lui qui nous y accueille, les cheveux blancs, les traits creusés, et le visage figé en une légère grimace. Derrière ce masque, qui pourrait figurer dans un de ses tableaux, on découvre pourtant un homme bienveillant, qui abonde en joie de vivre. Même constat dans ses œuvres, terriblement belles. Si ces êtres filiformes étranges, ces scènes hyper-sexualisés, ces bébés difformes effraient au premier abord, ils prennent tout leur sens lorsqu’on saisit qu’ils sont le reflet des craintes de leur auteur. Giger peint pour maîtriser ses peurs, en les posant sur le papier, il les contrôle.
On ressort de la maison de Giger la tête pleine d’étoiles ─ mais noires ─ et avec le sentiment d’avoir touché à des éléments essentiels à la nature humaine.
Le festival nous proposait ensuite de poursuivre le voyage en discutant d’H.R Giger en compagnie de Marc Atalah, directeur de la maison d’Ailleurs, Grichka Bogdanof ainsi que Marco Witzig et Julien Dumont. La navette était confiée en de bonnes mains, la discussion s’est envolée avec aisance vers d’autres galaxies. Sans oublier d’y emporter les œuvres d’H.R. Giger, ainsi qu’un invité surprise, l’extraterrestre d’Alien, terrifiant. (Et terrifié de se retrouver mis à nu à l’Aventiclap.)