Une couverture fort peu attirante ne devrait pas dissuader ceux qui ont vu la version cinéma de s’intéresser à ce roman. Pour ce qui me concerne, malgré Brigitte Fossey (Jeux Interdits), Zazie (dans le métro), Tigus (Bébert et l’omnibus) et bien d’autres, j’ai beaucoup de mal avec ces histoires de gosses racontées par des adultes en utilisant le ton et les mots (?) des enfants. Sans doute parce que cela donne parfois l’impression de quelque chose d’artificiel, de fabriqué pour faire mots d’enfants. Rappelez-vous Picasso désireux de retrouver « le dessin d’enfant » et qui ne réalise que deux ou trois tentatives dont une seule « semble » juste. Et peut-être aussi parce que l’on peut trouver infantile qu’un adulte singe un enfant.
Quand on parle d’enfance on sous-entend innocence, l’innocence signifiant que l’on ne sait ce que l’on fait, que l’on ne peut mettre de mots sur son action ou ses pensées. En ce cas Icare (drôle de prénom pour un enfant d’aujourd’hui) malgré toutes les émissions de télé qu’il regarde est un innocent. Il a neuf ans, est surnommé « Courgette » et tue sa mère par accident. Il se retrouve donc dans un foyer avec d’autres enfants et des « zéducateurs ». C’est là qu’il va faire l’apprentissage de l’amour… Ah! « le vert paradis des amours enfantines. »
Je vous donne deux des « trouvailles » de l’auteur qui rendent son livre passionnant à lire. La première est cette faculté qu’ont les enfants de se faire comprendre et de comprendre du regard. Un regard brillant d’intelligence qui découvre la même évidence que vous en même temps que vous. La deuxième est le rapport aux mots. Courgette n’aime pas apprendre et les mots n’ont pas trop de prise sur lui alors, comme beaucoup d’enfants, il pose des questions…
Laissez-vous prendre par la main par Icare et reprenez un peu de Jouvence…
Bonne lecture.
Autobiographie d’une courgette
Auteur : Gilles Paris
Editeur : J’ai Lu
[Noé Gaillard de Daily Passions]