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vendredi, décembre 27, 2024
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Annecy 2023 : Saleem, sa quête du trésor et de sa confiance en lui à retrouver

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

Cette année malheureusement, moins de présence pour moi à la nouvelle et 62ème édition de la Petite Venise des Alpes du 11 au 17 juin 2023. Toutefois, j’eus le plaisir de voir en primeur une intelligente et empathique animation jordanienne.


Si la vie du jeune Saleem n’est pas simple au milieu de cette guerre, il se sent aimé et choyé par ses parents, ses frères et sa sœur. Jusqu’au soudain décès de son papa. Contraints de quitter sa ville natale avec le reste de sa famille, il a décidé de se renfermer en lui et de ne plus montrer ses véritables sentiments. Obligé d’aller à l’école, il essaie de se faire discret, même à l’approche d’éventuels camarades ou de la conseillère sociale de l’établissement. Mais tout changera au moment où il découvrira une vieille carte au trésor. D’abord peu motivé à la décrypter, il finira par se prendre au jeu et se décidera à en parler à certains de ses copains de classe. Entre les indices notés sur la carte et ceux trouvés aux différents endroits de la ville, la petite équipe finira par arriver à l’endroit précis où la magie agira et les émerveillera.

En Occident, la Jordanie est plutôt propice à accueillir de nombreux tournages de films, souvent en lien avec de grosses productions américaines, à l’exemple de « Dune ». Néanmoins, cet état a aussi son industrie cinématographique, comme la touchante animation « Saleem ».

Si son intrigue contient une intéressante part de mystères, les périples, recherches et découvertes démontrent principalement les difficultés qu’on les enfants vivants n’importe quelle guerre : trouver un moyen de survivre, même en passant par l’imaginaire.

De nombreuses fois d’ailleurs, l’imagination permet de survivre aux situations délicates, complexes, ou parfois dangereuses. Cependant, le récit de « Saleem » et ses ami-e-s ne s’étendent pas à ce point-là, fort heureusement.

Si le côté tragique de l’animation se remarque assez rapidement, l’aspect positif n’est jamais écarté et cela rend cette réalisation encore plus admirable et intimiste. Personnelle, car les sujets abordés s’avèrent souvent délicats, parfois réellement arrivés, mais toujours racontés avec une certaine légèreté et en s’adressant aux enfants.

Afin de mieux narrer les aventures de « Saleem » « Mlle Amal » ou « Fares », l’équipe de production a décidé d’employer 2 genres graphiques différents et surtout, de collaborer de manière internationale. Ainsi, plus d’une centaine de professionnel-l-e-s collaborèrent à ce projet.

Chacun-e avec son savoir-faire et être, la plupart par rapport aux effets numériques utilisés à bon escient dans la 2 et 3D. Si les nationalités varièrent afin de créer cette touchante histoire, de l’Inde aux États-Unis en passant par la Jordanie naturellement, toutes les personnes participèrent activement, parfois plus personnellement, à l’élaboration de « Saleem ».

Musicalement, le compositeur Kurt Heinecke (connu pour les bandes originales de la franchise « VeggieTales ») apporta également des notes poétiques et bien adaptées au contenu. Par contre, quelques titres plus dynamiques auraient peut-être apporté une synergie davantage entraînante par rapport à « Saleem », notamment dans les scènes mouvementées.

A propos des scènes, s’il s’agit d’un des rares long-métrages animés de la Jordanie à ce jour. Ainsi, la technologie ne se compare pas aux grands studios américains à l’exemple de « Pixar » ou « Illumination ». A raison d’ailleurs, même si certains plans infographiques ont quelques incohérences.

En effet, entre des objets disparaissant mystérieusement, des mouvements plus lents au niveau d’une partie des personnages ou encore, des traces d’activité humaines manquantes, la technologie employée aurait pu être davantage poussée. Surtout sachant les expériences et échanges effectués entre les personnes à l’international.

Néanmoins, « Saleem » aborde les sujets douloureux, délicats, et tabous de la bonne manière et s’adresse avant tout aux enfants. Une animation qui mérite grandement de se faire remarquer pendant le « Festival international du film d’animation d’Annecy », malgré la rude concurrence.

Et pourquoi pas même ailleurs, avec des distributions au sein de plusieurs pays européens afin de sensibiliser les spectateurs-trices quant aux thématiques abordées dans l’animation. « Saleem » s’apprécie pour sa trame, son doublage soigné, sa non-violence et son respect envers son prochain-e.

La question se pose donc ouvertement, en Suisse, un distributeur accepterait-il de diffuser « Saleem » dans nos salles obscures ?

Saleem
Jordanie – 2023
Durée: 1h30 min
Famille, Aventure, Animation
Réalisatrice: Cynthia Madanat Sharaiha
Avec les voix de: Osama Harhashi, Sala Sharaiha, Dawood Afishaat, Laith Naqawah, Dolly Dib
Distribution : Je suis un film, Bahaa Elgamal
Prochainement au cinéma

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