En zoologie et par rapport aux meutes de loups, le terme grec Alpha signifie qu’un individu dirige plutôt fermement un clan. Une explication qui prend tout son sens après avoir vu ce long-métrage. D’autant plus que la survie d’êtres vivants est en jeu…
Quelque part sur une terre différente du siècle actuel, Keda se rend avec la plupart des chasseurs de sa tribu dans la nature sauvage. Afin de mieux la comprendre, mais aussi de la braver. Néanmoins, son but principal est de chasser, de prouver sa bravoure et de rendre fier son père. En chemin, son groupe croise, entre autres, une meute de loups et bien d’autres animaux. Au moment où Keda sent qu’il peut faire ses preuves, la situation lui échappe et il se met gravement en danger. Séparé des siens, il fera tout pour les retrouver. Y compris, s’allier avec un adversaire qui s’avérera extrêmement précieux et surprenant.
Si les frères Hughes, soit Albert et Allen, ne sont pas connus du grand public, leurs œuvres cinématographiques nettement plus, à l’exemple du « Livre d’Eli » et du très sombre « From Hell ». Cette fois-ci, des changements conséquents se remarquent, en tout cas du côté d’Albert. Car non seulement, il tourna une grosse production sans son frère (pour des raisons indéterminées), mais son scénario s’adresse clairement à un public différent et beaucoup plus large.
Le revirement se constate aussi du côté du casting parce qu’aucune personnalité célèbre n’apparaît dans l’histoire. Généralement, les distributions de rôles de la plupart des films américains ont au moins 1 personnalité et surtout, des origines diverses. À ce niveau, « Alpha » a cette double particularité où aucune grande star n’apparaît. Qui plus est, la majeure partie des comédiens-iennes sont né-e-s dans les pays du Nord. L’Australien Kodi Smit-McPhee (« X-Men : Apocalypse »), incarnant le rôle principal, semble être une des exceptions. Les autres têtes d’affiche, comme la Norvégienne Natassia Malthe (« Target »), l’Islandais Jóhannes Haukur Jóhannesson (« Atomic Blond ») ou encore beaucoup de Canadiens-iennes, confirment le souhait du réalisateur désireux d’engager des acteurs-trices septentrionaux-ales. Même la race du magnifique chien-loup reste singulière puisqu’elle est issue de la Tchécoslovaquie.
Pour en revenir au Canada, ce lieu fut également capital quant aux innombrables séquences extérieures. Filmé notamment vers Alberta et le Parc Provencial Dinosaur, la richesse des paysages donne encore davantage l’impression que l’humain demeure inexistant dans ces lointaines contrées. À couper le souffle, rivalisant presque avec ceux du « Seigneur des Anneaux », ils se conserveront en tête bien après la séance.
Mais l’atout de charme d’ « Alpha » demeure sans nul doute « Chuck » (alias « Alpha »). Car si les chien-loups ont la juste réputation d’une intelligence plus accrue par rapport à d’autres races, « Chuck » prouve rapidement ce qu’il en est et présente également une belle palette d’émotions. Ce que l’être humain oublie souvent, volontairement ou pas. Par ailleurs, beaucoup de séquences incluant ledit chien sont bluffantes et très élaborées.
Malheureusement et malgré certains plans numériques travaillés et soignés, la majorité d’entre eux nuisent à l’ambiance du film. Certains manquent trop flous et d’autres auraient mérités un effet visuel plus réalistes, notamment par rapport aux animaux.
Quoiqu’il en soit, « Alpha » divertit, touche et émerveille. Il plaira aux enfants, car l’harmonie et le respect envers la nature sont les thèmes principaux du long-métrage. En sachant que le respect va également envers la chasse, c’est-à-dire, tuer afin de (sur) vivre. Attention toutefois pour certaines âmes sensibles, quelques scènes y relatives peuvent choquer.
Finalement, « Alpha » reste une magnifique aventure exprimée dans une langue différente et souvent chantante, qui fascinera au travers du lien entre le jeune homme et le chien-loup.
Alpha
USA – 2018 – Action
Réalisateur: Albert Hughe
Acteur: Kodi Smit-McPhee, Jens Hulten, Mercedes De La Zerda, Johannes Johannesson, Natasha Wilson, Marcin Ko
SonyPictures
22.08.2018 au cinéma