Neige, trentenaire volontaire, est admirative de la vie de son grand-père Emir qui fait figure de pilier de famille malgré lui. Son décès rassemble naturellement sa famille passionnée, tiraillée par de nombreux conflits internes aussi toxiques les uns que les autres. Neige va alors souffrir d’une violente crise identitaire et chercher à acquérir la nationalité algérienne, celle de son grand-père maternel.
Une quête de personnalité et de racines au cœur même de toutes définitions de l’humanité, voilà ce que nous présente Maïwenn. Un film fort en émotions et en situations traumatisantes plus par la promesse de leurs non résolution que par leur état.
Nous nous promenons dans ce qui est finalement la réalité pour beaucoup de familles actuelles où les générations modernes s’affirment et demandent des comptes à leurs aînés. Une fresque de société intime filmée avec une authenticité rare au point où certaines scènes semblent plus proches du documentaire que de la fiction.
Le fond du problème soulevé ici est plus qu’intéressant, étant donné que chacun et chacune d’entre nous ne peut avancer sans connaître ses racines. Même si l’identité des membres d’une famille peut être fantasmée selon quel œil la regarde, le besoin de l’écho du passé est nécessairement vital à notre construction intime.
Un cri de l’humain au-delà de l’être, est poussé dans ce long métrage. La question de la nationalité est rhétorique, puisque que, nous ne pouvons ignorer un bénéfique brassage des ethnies pour chaque ADN humain présent actuellement sur Terre. Ce qui nous pousse à reconsidérer la viabilité des frontières en miroir à nos propres frontières culturelles. Ce qui peut paraître comme un film simple, émouvant et accessible se révèle comme un hymne à l’existence et à la liberté d’être selon son cœur.
ADN
FR-Algérie-2020 / 1h 30min / Drame
De Maïwenn
Avec Louis Garrel, Fanny Ardant, Marine Vacth
21.04.2021 au cinéma