Si Pixar a su faire rêver plusieurs générations, c’est souvent grâce à sa façon d’allier la douceur enfantine à l’ironie des situations d’adultes, à travers des personnages iconiques. Voici Joie, Tristesse, Peur, Colère et Dégout, cinq émotions personnifiées et imaginées par Pete Docter.
Le réalisateur américain, à qui l’on doit les excellents Monstres & Cie et Là Haut, revient réveiller les souvenirs d’enfants qui sommeillent dans nos âmes bien trop adultes. Avec humour et inventivité, Vice Versa distille un parfum de nostalgie dans un univers rêveur. Dans le cerveau de Riley, 11 ans, jeune hockeyeuse vivant dans une maison remplie par l’amour de ses parents et ses amis, les petits personnages émotifs sont sous le commandement de Joie. Tout se passe pour le mieux jusqu’au jour où la famille est contrainte à déménager dans un appartement en ville. Au centre de direction, c’est la panique. Les émotions s’affolent et dictent une à une les actes de la jeune fille, pendant que Tristesse est occupée à transformer les souvenirs joyeux en nostalgie. Joie a du pain sur la planche si elle veut que Riley reste heureuse.
Le voyage à travers la mémoire de l’enfance passionne. Dans une course contre la montre, l’univers imaginé par Pete Docter fait renaitre de leurs cendres les souvenirs familiaux, la hantise des brocolis, la peur des clowns ou encore la tendresse du meilleur ami imaginaire. Avec un humour pour adulte toujours efficace, une animation splendide, et un art de jouer avec les émotions – cette fois-ci celles du spectateur – le réalisateur confirme la qualité de son ton déjà présent dans Là haut. Véritable ascenseur émotionnel, la nouvelle production Pixar a déjà su s’attirer l’éloge du festival de Cannes après sa première projection hors compétition en mai dernier. Il n’est de nul doute que le succès saura réjouir petits et grands enfants et que ses personnages deviendront cultes. Pendant que Tristesse se laisser aller à la flemmardise, Peur saute dans tous les sens et Colère règle tous les conflits.
La meilleure scène est incontestablement celle du dîner où l’on découvre que les parents de Riley sont eux aussi dirigés par les cinq même personnages, adaptés, bien entendu, au statut et stéréotype du père et de la mère. On regretterait presque que l’idée n’ait pas pris plus de place que cette scène et celle du générique, pourtant hilarant. Après cette ode à l’enfance, Pixar laisse clairement entrevoir de multiples possibilités de suite pouvant traiter des réactions émotives liées au passage à l’adolescence. On se réjouit déjà.
Vice-Versa
USA – 2015
Durée: 1h35 min
Réalisateur-trice: Pete Doctor, Ronnie Del Carmen
Avec les voix de: Amy Poehler (vo), Bill Hader (vo), Diane Lane (vo) Gilles Lellouche (vf), Mélanie Laurent (vf), Alexis Victor (vf), Françoise Cadol (vf), Emmanuel Jacomy (vf)
Walt Disney Switzerland
17.06.2015 au cinéma