C’est dans la sueur, les larmes et le sang que nous achevons cette édition du NIFFF 2015. Avec une gueule de bois monumentale, nous avons arpenté Neuchâtel pour voir cinq derniers films dans la chaleur caniculaire.
On commence ce dernier baroud d’honneur avec « Robot Overlords » de Joe Wright. Déjà présent en 2012 avec le rigolo mais anecdotique « Grabbers », Wright s’essaie ici au film d’invasion extraterrestre avec peu de succès. Pour tous les connaisseurs de « Doctor Who » ce film fera office d’épisode au rabais, tant l’intrigue inutilement étirée et les personnages caricaturaux à l’extrême desservent le propos. On retiendra malgré tout une très belle musique de Christian Henson, une Gillian Anderson toujours au top et des effets spéciaux impeccables.
Le deuxième film de la journée était assurément la claque de la sélection internationale. « The Invitation » de Karyn Kusama prouve que la réalisatrice a fait du chemin depuis les médiocres « Aeon Flux » et « Jennifer’s Body » et pond là un film d’une maturité à toute épreuve. La montée en tension est absolument impeccable et le basculement dans l’horreur survient de manière presque inattendue, tant la réalisatrice réussit à brouiller les pistes et désamorcer les attentes au fur et à mesure que le récit avance. La mise en scène est impeccable, la musique de Theodore Shapiro également et les acteurs crèvent l’écran. Voilà un excellent film que nous aurons plaisir à redécouvrir prochainement.
Le quelconque « Emelie », premier long de Michael Thelin, nous a laissé une amère impression. Après une excellente mise en place, ce film de baby-sitting se perd dans un dernier tiers complètement ridicule. Dommage, car il y avait un sacré potentiel.
Notre quatrième film était l’OFNI « Week-End » de Jean-Luc Godard. Grosse folie pelliculée anarchiste et gauchiste à outrance, ce film engagé et fou ne laisse assurément pas indifférent, bien qu’il soit difficile d’émettre un jugement à son égard, tant Godard déconstruit toute forme de narration. Le film est là pour choquer, perturber, troubler et il y parvient parfaitement. On retiendra un hallucinant plan-séquence dans un embouteillage qui donne simplement envie de se lever et de hurler contre les différents chauffards.
Nikias Chryssos réussit avec « Der Bunker » tout ce que « Men & Chicken » n’est pas. À savoir un film non-sensique à l’absurdité totale qui construit malgré tout une tension dramatique prégnante. Cette famille de freaks vivant dans un bunker restera assurément dans les annales, particulièrement Klaus et son visage poupin. L’humour absurde fait mouche, les acteurs sont impeccables, le film tourne un peu en rond dans son dernier tiers, mais peu importe, la réussite est presque totale.
Belle manière de conclure cette édition qui nous aura légèrement déçues dans sa compétition internationale, mais qui se rattrape largement avec des invités de marque mémorables (Sono Sion et Chris Carter quand même) et des rétrospectives géniales nous ayant permis de découvrir d’anciennes perles sur grand écran. Rendez-vous est pris en 2016 pour une nouvelle édition et de nouvelles découvertes !
Nous vous avons concocté quelques vidéos qui reviennent également sur cette édition, à consommer sans modération sur notre site internet www.daily-movies.ch !
Top 3 :
1. Tokyo Tribe de Sono Sion
2. The Invitation de Karyn Kusama
3. Der Bunker de Nikias Chryssos
Coup de gueule :
L’infâme « I Am Here » d’Anders Morgenthaler
Retrouvez-ici la team Daily Movies en direct du NIFFF 2015 pour vous faire vivre le festival en images!