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dimanche, décembre 22, 2024
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Isabelle Gattiker en interview pour la 13ème édition du FIFDH 2015

Yamine Guettari
Yamine Guettari
se promène souvent dans les bois avec un tronc d'arbre sur l'épaule. Aime respirer l'odeur du napalm au petit matin. Et quand il tire, il raconte pas sa vie !
Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains 2015
Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains 2015

Suite de notre article sur le Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains, voici quelques mots de la nouvelle directrice Isabelle Gattiker, qui succède au fondateur Léo Kaneman, qui reste président d’honneur et conseiller aux thématiques.


Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains 2015 - Isabelle Gattiker
Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains 2015 – Isabelle Gattiker

– La première question que l’on a évidemment envie de vous poser, c’est avez-vous bouleversé votre programmation suite aux attentats terroristes de Paris ?
– C’est surtout nous qui avons été avant tout bouleversés. Retournés. Révoltés. D’autant plus que Charlie Hebdo a été partenaire du Festival pendant trois éditions. En 2008, Wolinski était d’ailleurs venu au festival « croquer » en direct un débat sur le thème de la montée des populismes en Europe… Nous avons donc bien sûr tenu à rendre hommage un fort hommage aux caricaturistes assassinés. Nous présenterons cette année avec la Fondation Cartooning for peace une exposition qui regroupera de magnifiques dessins de caricaturistes du monde entier en hommage à leurs collègues de Charlie Hebdo. Nous allons également dédier notre soirée d’ouverture au travail des caricaturistes engagés, avec la projection du film « Caricaturistes, fantassins de la démocratie », en présence de la réalisatrice Stéphanie Valloato, le vendredi 27 février. Enfin, nous consacrerons une soirée aux méthodes de communication des groupes djihadistes, avec un film extraordinaire, « Warriors From The North » de Soren Steen Jespersen, suivi d’un débat, le mercredi 4 mars.

– En tant que nouvelle directrice, quelles pistes allez-vous développer pour le FIFDH ?
– Cette année, nous aurons pour la première fois un magnifique lieu central, idéal pour notre Festival : Pitoëff, et toute la salle communale de Plainpalais, où nous proposerons un café/restaurant, une librairie, et nous montrerons des expositions d’artistes et vidéastes – notamment deux vases originaux du célèbre artiste chinois Ai Weiwei. Nous offrirons ainsi à notre public un vrai lieu d’échanges – nous attendons cette année 160 invité(e)s du monde entier, qui sont toujours heureux de rencontrer le public genevois après les débats.

Pour la première fois, le Festival investit aussi cette année les quartiers de Genève avec des projections et débats dans des lieux inhabituels : dans des cafés, des musées, des maisons de quartier, aux Pâquis, à Carouge, Meyrin, Versoix et même à Gaillard, en France voisine. Nous présenterons un film au Temple de Saint Gervais, en collaboration avec le Flux Laboratory. Des séances seront aussi organisées dans le centre de détention de la Clairière, ainsi qu’à l’hôpital de jour, et à la clinique psychiatrique de Belle-Idée, en collaboration avec les HUG.

Nous développerons également la formation professionnelle, avec l’organisation de deux Masterclass, l’une du comédien franco-algérien Reda Kateb (« Un prophète », « Zero Dark Thirty », « Guillaume et les garçons à table »), et l’autre autour de l’utilisation de l’animation dans le cinéma documentaire.

Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains 2015 - Reda Kateb
Festival du Film et Forum International sur les Droits Humains 2015 – Reda Kateb

– Tracez nous un peu le parcours qui vous a menée à ce poste…
– J’ai fondé le Festival aux côtés de Léo Kaneman, en 2003, à la fin de mes études, et j’ai été la coordinatrice générale des trois premières éditions du Festival. J’ai ensuite eu envie de développer mes propres projets de films. J’ai eu la chance de me former à la production pendant deux ans, comme assistante du cinéaste Amos Gitaï, dont une rétrospective complète vient d’être présentée à la Cinémathèque suisse. J’ai ensuite été pendant plusieurs années productrice de films, un métier que j’ai exercé avec bonheur. J’ai aussi enseigné à l’ECAL et à la HEAD. Je suis revenue au FIFDH l’année dernière en tant que directrice adjointe, avant d’être nommée directrice générale le mois dernier. A 36 ans, je suis donc revenue à mes premières amours ! C’est un honneur et un magnifique défi.

– Quelles seront les grandes thématiques de cette édition 2015 ?
– Cette année, nous présenterons plusieurs films de cinéastes reconnus en première mondiale, internationale ou européenne. C’est une belle reconnaissance de la part du monde du cinéma. Nous présenterons aussi plusieurs films réalisés par de talentueux cinéastes suisses, ce qui me tient très à cœur.

Lors des débats, nous mettons cette année à l’honneur les donneurs d’alertes, avec trois soirées qui seront consacrées directement ou indirectement à la question. Nous commémorerons également le centenaire du génocide arménien, nous reviendrons sur la terrible épidémie d’Ebola, nous parlerons des migrations, du travail des enfants, de l’environnement, des menaces contre les personnes LGBT en Russie, ou encore de la responsabilité des banques dans le respect des droits humains. Nous présenterons en première mondiale une extraordinaire série d’animation sur l’histoire récente de la Colombie. Enfin, nous parlerons sport et droits humains, avec des films autour du football et de la boxe !

Festival FIFDH - The yes men are revolting
Festival FIFDH – The yes men are revolting

– La traditionnelle question à laquelle il n’y a pas de réponse facile : quel film vous a le plus touchée dans la sélection de cette année ?
– Ils m’ont tous touchée, sinon je ne les aurais pas programmés ! Mais ce qui m’a fait le plus plaisir, c’est de mettre à l’affiche de vraies pépites de cinéastes (encore) peu connus du grand public : par exemple « Sunrise » de l’Indien Partho Sen-Gupta, « The Storm Makers » du Cambodgien Guillaume Suon, « Something Better To Come » de la Polonaise Hanna Polak, ou encore « Censored Voices », de l’Israélienne Mor Louschy. Entre autres…

– Que peut-on vous souhaiter pour cette première sous votre houlette ?
– De continuer à croire que tout est possible. De rester curieuse et enthousiaste. Et de garder, tout en étant face à tant de tragédies, mon sens de l’humour intact.

 


Festival du Film et Forum International sur les… par TheDailyMovies

13ème FIFDH – Genève
Du 27/02 au 08/03

www.fifdh.ch

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