Une comédie poussive qui nous présente une Bridget Jones fatiguée, bien loin de la pétulance de ses débuts. Pour fans seulement.
Egérie de la gente féminine, Bridget Jones nous revient cette année dans un troisième épisode, après une absence de plus de 12 ans. Cette jeune anglaise aussi blonde que maladroite a fait rire toute une génération par ses gaffes, ses relations sexuelles tumultueuses et ses commentaires placés au mauvais moment.
Dans le premier épisode, en 2001, la jeune trentenaire britannique était une célibataire maladroite, enveloppée et ayant une vie peu enviable. Elle était amoureuse de Daniel Cleaver (Hugh Grant) pour qui elle travaillait dans une maison d’édition. Nous l’avons retrouvée une seconde fois en 2004 dans « L’âge de la raison », où elle avait enfin trouvé l’amour dans les bras du gentleman Mark Darcy. Mais celui-ci a une vie guindée qui ne convient pas à notre héroïne gaffeuse. Elle décide de partir en Thaïlande où elle finit emprisonnée, puis finalement libérée par son amoureux.
A présent Bridget a 43 ans et elle ne vit toujours pas en couple. Tout son entourage s’est casé et a pour la plupart des enfants. Ne désespérant pas, elle remet l’ouvrage sur le métier et part à la recherche de son prince charmant. C’est dans un festival Open Air qu’elle va rencontrer Jack avec qui elle passera la nuit. Mark, son ancien amour, refait lui-aussi surface quelques jours plus tard et finira aussi dans son lit. Lorsque Bridget découvre qu’elle est enceinte c’est la panique : lequel des deux est le père ?
Attendu par des millions de fans, ce troisième volet déçoit plus qu’il n’amuse. L’effet de surprise a disparu, notre jeune anglaise a vieilli et perdu du poids ce qui ne fait plus d’elle une référence pour des post-ados mal dans leur peau (la chirurgie esthétique a fait des ravages sur cette pauvre Renée Zellweger). Elle est beaucoup moins drôle qu’autrefois et ses grimaces sentent le réchauffé. Le scénario, lui aussi est décevant. A partir d’une idée de départ vue et revue, le film tire vite en longueur et rares sont les moments de franche rigolade. L’erreur est peut-être de ne pas avoir voulu adapter le dernier roman de Helen Fielding « Bridget Jones: Mad About the Boy », qui était sorti en 2013 et dans lequel l’héroïne a 53 ans, deux enfants et se comporte comme une cougar adepte des réseaux sociaux. Le potentiel était autrement prometteur !
Sharon Maguire a logiquement réalisé ce troisième opus après avoir été à l’œuvre au premier, et sa technique reste la même : insipide (mais cela convient bien à une comédie romantique). L’acteur américain Patrick Dempsey, mondialement connu pour son rôle dans la série « Grey’s Anatomy », a rejoint le casting en tant que rival de Mark Darcy. Aussi charmeur que l’était Hugh Grant dans les premiers épisodes, le nouveau venu est beaucoup plus menaçant que les personnages masculins précédents, et rajoute un peu de suspense à l’histoire. Quant à Colin Firth il reste fidèle à lui-même et nous offre sa prestation habituelle de flegmatique britannique un peu coincé. La bonne surprise vient de la bande-son emballante : des tubes de musique pop anglaise accompagnent l’histoire et rajoutent du dynamisme lors des périodes creuses. Dans l’ensemble, une comédie plutôt sympa à regarder, mais absolument pas révolutionnaire.
Bridget Jones Baby
De Sharon Maguire
Avec Renée Zellweger, Patrick Dempsey, Colin Firth, Emma Thompson, Shirley Henderson, Jim Broadbent
Universal Pictures
Sortie le 05/10