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jeudi, novembre 28, 2024
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Apprenti Gigolo

Etienne Rey
Etienne Rey
Travailler pour une salle de cinéma, comme journaliste pour des médias ou organiser des événements pour le 7e art, ma vie a toujours été organisée autour de ma passion: le cinéma.

La rumeur raconte que John Turturro et Woody Allen fréquentent le même coiffeur et que celui-ci les aurait encouragés à monter un projet ensemble. L’anecdote est amusante et plausible, vu que sort justement sur nos écrans le résultat de cette sympathique initiative lancée par un anonyme barbier new-yorkais. Celui-ci était certainement séduit à l’idée d’associer le talent d’un des cinéastes qui a le mieux disséqué la vie new-yorkaise, à celui d’un comédien brillant et éclectique qui réussit même à être classieux dans les productions de son pote Adam Sandler. Le majordome sournois de « Mr. Deeds », le « Barton Fink » et le « Jesus » des Frères Coen s’associe donc à une légende de la Grande Pomme pour raconter l’histoire banale d’un coureur, infidèle professionnel, s’éprenant d’une femme qu’il ne mérite pas. Ou plus précisément celle d’un apprenti gigolo qui, entre quelques frasques dûment monnayées, s’éprend d’une veuve juive très pratiquante interprétée par la délicieuse Vanessa Paradis. Le scénario donnait donc l’excellent prétexte de réaliser une efficace comédie communautaire.

Bien qu’il caresse l’aura érotique de Sharon Stone dans le sens du poil et souligne les capacités essentiellement physiques que Sofía Vergara avait déjà dévoilées dans « Machete Kills », John Turturro peine à trouver la juste note qui donnerait le ton attendu d’une bonne comédie. Le sujet exigeait peut-être l’audace d’oser se vautrer dans le scabreux ou une certaine finesse que le réalisateur ne trouve pas. A trop vouloir naviguer entre satire des pratiques juives et tableau romantique d’une idylle amoureuse naissante, le cinéaste s’éparpille sans vraiment trouver un véritable sujet à traiter. Il vise plutôt juste quand il épingle certains clichés de la communauté juive, comme dans une scène où de vieux rabbins à moitié séniles font un procès de moralité au gigolo et son maquereau, ou les autres séquences autour de la police de quartier qui remet ses fidèles sur le droit chemin. Tout ça est un peu faible quand même et ne fait pas un bon film. Il est surtout difficile de ne pas songer à ce qu’aurait pu donner le même sujet dans les mains de Woody Allen qui, même s’il se plante parfois, réussit par la qualité de ses dialogues à presque toujours élever ses œuvres à un niveau un peu au-dessus du panier. Ce film y échoue.

Pays (Année) : USA (2013)
Genre: Comédie
Distributeur: Praesens Film
Durée: 98min
Réalisation: John Turturro
Avec: Woody Allen, John Turturro, Sharon Stone…

Sortie: 30.04.2014 (Romandie) – 07.08.2014 (Suisse All.) – 30.04.2014 (Tessin)

www.fadinggigolo-movie.com

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