Fin du monde ou fin d’un monde ? Le FIFDH présente l’affiche de son édition 2020 en écho à une époque de révoltes et marquée par l’urgence climatique. Lieu de débats comme de création artistique, il mettra à l’honneur le grand plasticien et dessinateur Ernest Pignon-Ernest, pionnier du street art. La 18e édition du Festival se déroulera à Genève du 6 au 15 mars prochain.
« Aujourd’hui, partout à travers la planète, des feux s’allument, souligne Isabelle Gattiker, directrice du FIFDH. Incendies ravageurs et mobilisations pour le climat, manifestations massives et révoltes sociales : des vents se lèvent. Le FIFDH 2020 réunira celles et ceux qui, dans ce monde entré en ébullition, repensent nos certitudes, imaginent un monde plus juste et construisent notre avenir. »
Charlie Hamilton James, auteur de cette image, est un photographe de renommée internationale, collaborateur régulier de National Geographic et passionné par l’environnement. Sa passion pour les loutres l’a amené jusque sur les îles Shetland, en Ecosse, où il a pris cette photo saisissante de l’agriculteur Ian Walterson allumant des feux de bruyère, nécessaires pour préserver l’habitat si particulier de la région.
« Je n’ai fait que ça pendant 50 ans : interpeller l’Homme. »
Ernest Pignon-Ernest, Artiste à l’honneur du FIFDH 2020
Peut-on encore présenter Ernest Pignon-Ernest, pionnier du street art, précurseur de Banksy et de JR ? Avec un mélange unique de révolte et de poésie, il couvre depuis 1966 les murs des grandes villes de ses images éphémères, avec une prédilection pour les poètes (Pier Paolo Pasolini, Rimbaud, Mahmoud Darwich, Jean Genet), les martyrs (la Commune de Paris, les manifestant·es contre la Guerre d’Algérie, les détenu·es), ou encore les oublié·es (personnes migrantes et précaires). De Soweto à Paris, de Naples à Ramallah, de Nice à Rome, les murs se souviennent de ses dessins.
Investissant les lieux, captant l’atmosphère, il saisit « à la fois tout ce qui s’y voit : l’espace, la lumière, les couleurs et, simultanément, tout ce qui ne se voit pas ou ne se voit plus : l’histoire, les souvenirs enfouis ». Depuis 50 ans, son travail est présenté par les plus grands musées internationaux.
En partenariat avec la Commune de Meyrin, Ernest Pignon-Ernest réalisera une résidence artistique de janvier à mars au FIFDH, en collaboration avec l’écrivain haïtien Lyonel Trouillot.