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jeudi, novembre 28, 2024
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« Marie Stuart reine d’Écosse » : Femmes au pouvoir !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Tirée de l’œuvre de John Guy, le premier long-métrage de Josie Rourke surprend par sa modernité. La réalisatrice fait une entrée remarquée dans le monde du cinéma britannique avec le remake de « Mary Stuart ».


L’épouse du roi de France, Marie Stuart n’est pas une reine comme les autres. De retour en Écosse en 1560, à la mort prématurée de François II. La souveraine catholique âgée de seulement 18 ans, découvre un pays dominé par les protestants.

Sa cousine, Élisabeth I dirige l’Angleterre et ses régions affiliées. Celle-ci voit l’arrivée de Marie Stuart, comme un risque potentiel pour les protestants de l’île. Les deux reines ne tardent pas à devenir de véritables ennemies et usent de leur pouvoir pour conspirer l’une contre l’autre.

Très différentes par leur caractère et leur apparence, les deux souveraines se battent sur plusieurs fronts. Il ne s’agit pas de champs de bataille, mais de politique. Présentées comme assez « féministes » à une époque où les principaux dirigeants étaient des hommes, ces deux têtes couronnées doivent aussi se protéger de leur entourage.

Outre les traditionnelles trahisons, conspirations et révoltes, le film compte aussi des thèmes beaucoup plus originaux. On nous parle dans cette création de mariage forcé, de viol, d’homosexualité et d’esthétique. Une idée surprenante mais intéressante qui différencie tout de suite cette création des autres films du genre.

À la veille des guerres de religion au Royaume-Uni (1639-1651) et de la terrible Saint-Barthélemy en France (1572), cette période de transition a peut-être involontairement changé le cours de l’Histoire !

Ce sont ces années troubles qui nous sont relatées dans le premier film de Josie Rourke, une réalisatrice britannique inconnue du milieu du cinéma, mais ayant fait largement ses preuves au théâtre.

Née en 1976 à Salford dans la région de Manchester, la jeune femme à étudié à Cambridge où elle a commencé à s’intéresser au théâtre. Employée de banque à Londres, elle décide de quitter son emploi quelques années plus tard pour vivre sa passion et se fait engager comme directrice assistante de la « Donmar Warehouse », un lieu artistique spécialisé dans la reprise de drames classiques.

Après douze mois de travail, elle se voit proposer par Sam Mendes de diriger la pièce «Frame 312». Invitée par Michael Grandage à Sheffield pour diriger « Kick for Touch », elle se fait un nom dans le milieu artistique local.

Les années suivantes, Josie Rourke s’est illustrée comme indépendante dans de nombreux théâtres Outre-Manche, tout en gardant ses postes à la « Royal Court of London » et aux théâtres de Sheffield.

En 2008, elle devient directrice artistique du « Bush Theatre » une salle de spectacles connue pour ses nouveautés. Déplacé dans les locaux d’une ancienne bibliothèque ce lieu emblématique a été nommé sous sa gestion « Théâtre de l’année » au Royaume Uni.

Trois ans plus tard, la créatrice s’est vue attribuer le poste de directrice artistique au « Donmar Warehouse ». Cette promotion lui a permis de devenir la première femme à occuper un poste aussi élevé dans un des Grands Théâtres Londoniens.

Au casting de « Marie Stuart » nous trouvons les actrices Saoirse Ronan et Margot Robbie dans le rôle des reines concurrentes (Marie et Elizabeth). L’irlandaise est connue pour sa prestation dans les films « Lady Bird », « Sur la plage de Chesil » et « Brooklyn ». L’australienne a de son côté joué dans « Le loup de Wall Street », « Il était temps » et « Goodbye Christopher Robin ». Toutes deux sont admirables dans cette nouvelle production.

À leurs côtés nous avons quelques stars masculines. David Tennant tient le rôle du véhément réformateur de l’église écossaise John Knox. Affublé d‘une longue barbe qui le ridiculise, l’acteur britannique tient pourtant parfaitement son rôle. Guy Pearce (William Cecil) et Brendan Coyle (Lennox) amènent leur expérience quant à Jack Lowden (Lord Darnley) il incarne idéalement le second époux de Marie Stuart. Sachant être à la fois un brillant séducteur puis un mari violent.

Le scénario est intéressant mais complexe. Si l’histoire se focalise sur la rivalité des deux souveraines durant leur règne, on aurait apprécié en savoir un peu plus sur les dernières années de vie de Marie Stuart, une fois la reine destituée.

« Marie Stuart, Reine d’Écosse » croise les destins de figures historiques qui ont façonné le Royaume-Uni d’aujourd’hui. Si on apprécie la recherche historique, on peut regretter que le film ne mette pas assez en valeur les paysages et les lieux qui ont servi de décor au tournage.

« Marie Stuart » a déjà fait l’objet de plusieurs films peu concluants par le passé. Le biopic de John Ford sorti en 1936 avec Katharine Hepburn, Florence Eldridge et John Carradine. Une autre version de Charles Jarott sorti en 1971 avec Vanessa Redgrave, Glenda Jackson et Timothy Dalton ainsi qu’un essai du Suisse Thomas Imbach datée de 2014.

Marie Stuart reine d’Écosse (Mary, Queen of Scots)
USA   –   2018   –   Drama
Réalisateur: Josie Rourke
Acteur: Saoirse Ronan, Margot Robbie, David Tennant, Guy Pearce
Universal Pictures
27.02.2019 au cinéma

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