Bien que la 17ème édition ait commencé le 18 octobre dernier avec un programme toujours autant « souterrain » et propre à cette ambiance, ma première journée et soirée furent mitigées entre une découverte nordique, trop floue et le plaisir de redécouvrir un classique américain jamais égalé (jusqu’à présent en tout cas…) et inoubliable.
Kyrsyä
Réalisateur : Roope Olenius
Mon premier long-métrage au Lausanne Underground Film & Music Festival, débuta au cinéma Bellevaux avec « Kyrsyä« , ou approximativement « Touffe de terre » en français.
Irina traverse une très mauvaise phase… Son engagement dans une entreprise se résilie et sa relation avec son petit ami est si tendue, qu’elle le vire de leur appartement. Elle éprouve donc le besoin de s’éloigner afin de faire le point au calme. S’isolant dans une taïga a priori paisible au sein d’une communauté très éloignée de la civilisation, elle va vite réaliser que d’étranges habitudes font partie de cette grande famille. Le temps passe et la jeune femme découvre des secrets toujours plus étranges et dangereux…
Loin des polars réussis et habituels des pays du nord, comme « Millénium », « Kyrsyät » emmène les spectateurs-trices d’emblée dans de magnifiques paysages et avec une musique très surprenante en ces lieux. Mais cet étrange tandem fonctionne tout au long de l’histoire grâce à la composition de Jussi Huhtala qui apporte une ambiance décalée et parfaitement appropriée.
Malheureusement, « Kyrsyät » devient un peu trop confus au fur et à mesure de l’histoire et il demeure probable que les spectateurs-trices ne saisissent pas l’entier de l’œuvre cinématographique, comme cela m’est arrivé. Notamment à cause du nombre de personnages et du nom de lieux difficiles à retenir. Toutefois, la fiction reste sympathique à découvrir, notamment grâce à son côté intimiste et percutant.
Pour une raison qui leur échappe, la famille Preston est persécutée par de sombres personnages désirant ardemment récupérer un livre nébuleux que ladite famille protège depuis plusieurs générations. Sans comprendre réellement les raisons, les Preston vont devoir combattre une force maléfique… Dans un univers très far west, alors que le reste du monde vit dans les années 70, une bataille entre le bien et le mal aura lieu et elle ne sera pas sans de dramatiques conséquences.
Une quarantaine d’années après la sortie du marquant et bluffant long-métrage de Robert Fuest (« Chapeau melon et bottes de cuir »), « La Pluie du diable » demeure toujours autant magistral et soigné. Les effets spéciaux, sauf erreur de ma part sans aucun effet numérique, sont efficaces, effrayants et à chaque fois très impressionnant. Si l’histoire est dingue et malsaine, l’ambiance et les décors le sont tout autant. La reconstitution des lieux, les costumes et le fil rouge scénaristique démontrent une mise en scène exceptionnelle.
Mais tout ceci n’aurait pu se faire sans une fabuleuse distribution face aux caméras. A commencer par le regretté Ernest Borgnine qui eut une très riche carrière cinématographique (« Small Soldiers« , « Supercopter« , etc.) et interpréta fréquemment des rôles de sadiques. Bien que son physique ne dégageât rien de particulier à ce niveau, son faciès prouvait tout l’inverse et il pouvait incarner à merveille des personnages sympathiques, comme machiavéliques. Le reste du casting, à l’exemple du très jeune John Travolta (« In A Valley Of Violence »), s’était également surpassé et a été formidablement dirigé par l’équipe technique. Cette dernière a d’ailleurs également grandement assuré au niveau des plans filmés, des zooms effectués sur les comédiens-iennes et sur les morts.
« La Pluie du diable » s’adresse à public cible, car un peu plus de 40 ans après, il demeure violant, sanglant et inapproprié pour les enfants. Audacieux et original, le film restera mémorable longtemps encore et plaira certainement à de nombreuses nouvelles générations.