Pour ma part, seconde et dernière fois durant cette 17ème édition au Lausanne Underground Film & Music Festival (LUFF), j’ai découvert un joli petit film s’adressant aux plus jeunes et concernant celui diffusé pendant la clôture, j’ai remarqué qu’il est capital de bien choisir ses vêtements.
Magic Temple
Réalisateurs : Peque Gallaga et Lore Reyes
Même si la réalisation de « Magic Temple » date de 1996 et a été tournée entièrement dans son pays d’origine que sont les Philippines, le rendu est toujours très sympathique malgré les effets spéciaux dépassés.
Bien loin de nos contrées, dans un univers où la magie côtoie la vie quotidienne des êtres humains, la ville de Samadhi est subitement menacée par une force diabolique. En pleine formation et apprenant ce qu’il se trame, 3 jeunes garçons aux pouvoirs surnaturels décident d’intervenir grâce à leur courage et leur témérité. Ainsi, Jubal, Sambag et Omar vivront des aventures extraordinaires durant leur quête. Ils rencontreront aussi des personnages étranges et inattendus, combattront plusieurs ennemis et s’uniront bien plus qu’ils ne le pressentent.
Aussi surprenant que cela puisse paraître, « Magic Temple » remporta un franc succès dans son pays d’origine. À tel point qu’il remporta plus d’une dizaine de prix au Metro Manila Festival, soit leur version des « Oscar » et un an après, une suite se tourna. Il demeure impossible de déterminer clairement si celui-ci enthousiasma autant le public. Mais il est à espérer que ce fut le cas, car la production s’était vraiment investie par rapport à « Magic Temple ».
Si l’histoire sent le déjà-vu et que la plupart des effets spéciaux ont mal vieilli, mes impressions sur cette réalisation sont positives en songeant en premier lieu au casting. Car les enfants étaient tous jeunes à l’époque et leur implication se perçoit tout au long de l’histoire. Certains d’entre eux travaillent d’ailleurs toujours dans le milieu du cinéma aux Philippines.
Une partie de leurs cascades, les interactions avec les monstres et certains animaux restent, en tant qu’Européens-ennes, une belle prouesse humaine et technique. J’ai aussi apprécié « Magic Temple », car il s’adresse avant tout aux enfants et aborde des thèmes importants comme le développement de soi et le respect de son prochain. Même s’il est impossible de le trouver en DVD-BR en Europe à ma connaissance, il se laisse pourtant regarder très aisément en famille, et ce, malgré la barrière de la langue. « Magic Temple » permet également de passer un très bon moment pour les petits et les grands enfants.
In Fabric
Réalisateur : Peter Strickland
Ma 2ème découverte durant le festival, est celui diffusé durant la cérémonie de clôture. Après les remerciements des sponsors de la manifestation, des bénévoles, du public et de la présence des invité-e-s, les jurés (f-h) sont conviés à rejoindre la scène afin de dévoiler les gagnant-e-s pour cette 17ème édition. Puis, fut diffusé un nébuleux court-métrage du multitâche Khavn. L’homme aborde le thème de la survie entre un homme d’affaires et un enfant marchant péniblement dans une forêt. Réalisé via un workshop, l’histoire est intrigante, mais reste trop assourdissante. S’ensuivit la venue du réalisateur et du producteur d’ « In Fabric« , soit celui présenté pour ladite cérémonie. Ils présentèrent ainsi leur film et remercièrent les spectateurs-trices pour la salle presque comble.
« In Fabric » relate l’histoire d’une partie de la clientèle d’un grand magasin chic. Se déroulant durant la période des soldes, plusieurs personnages tournoient autour de vêtements somptueux, riches et très doux au toucher. Particulièrement pour une magnifique et subjuguante robe rouge modifiant à jamais l’existence des gens qui l’achète. Élégant, déroutant et hypnotique, cet habit a beaucoup de particularités cachées et marquera pour toujours la collection de l’hiver 2018.
Si le scénariste et metteur en scène Peter Strickland a déjà tourné plusieurs fois des court et long-métrages, il s’entoure pour la 1ère fois, d’une excellente distribution avec « In Fabric« . Féminine avant tout, à l’exemple de Gwendoline Christie (« Star Wars – Les Derniers Jedi« ) et Marianne Jean-Baptiste (« Pierre Lapin »). Le vécu de cette dernière pour son personnage n’est pas des plus captivant, mais innove assez bien grâce à ce morceau de tissu très particulier et têtu.
Les créations vestimentaires, les décors et différents protagonistes ont tous des spécificités intéressantes et étonnantes. Parmi cet univers, un réparateur de lave-linges capable de faire ressentir une transe hypnotique à toute personne l’écoutant parler de son travail. Nous suivons également une banquière, capitale et presque l’héroïne dans l’histoire, qui ressent la solitude comme un poids et peine à se remettre de son divorce. Qu’il s’agisse des rôles principaux et secondaires, et même si à priori ils n’ont rien en commun, l’inverse sera prouvé au fur et à mesure du scénario.
Malheureusement, la plupart des séquences de la seconde partie sont inutiles et donnent juste l’impression de la prolonger. Il aurait été éventuellement plus simple et efficace de filmer directement à quel point la robe et la fabrique peuvent être néfastes vis-à-vis des acheteurs-euses, au lieu de poursuivre avec une sorte de répétition scénaristique.
Présenté en première au Toronto International Film Festival (TIFF) en 2018, j’ai eu le sentiment que la mise en scène de Peter Strickland a parfaitement sa place au sein de la 17ème édition du LUFF. Même s’il peut ne pas plaire à un large public malgré son casting, « In Fabric » se découvre avec curiosité et arrive à faire rire grâce à l’atmosphère spécifique créée dans la boutique. Une forme d’anticipation démontrant l’engouement de la surconsommation et ce qu’il pourrait en découler si les vêtements devenaient vivants. Même s’il ne captive pas une large majorité de personnes, « In Fabric » changera la perception des habits à jamais.