Contrairement aux apparences, le dernier long-métrage de Ladislas Chollat ne reprend pas un scénario classique. Plutôt que de s’attarder sur le profil des personnages, le cinéaste privilégie la danse.
Venus à Paris pour participer à un concours de danse Hip-Hop, Joseph et ses amis sont obligés de s’inscrire comme professeurs dans une école de danse classique. Ce nouveau challenge leur permet de s’entraîner dans de bonnes conditions et par la même occasion d’améliorer leur image et leur technique.
L’intérêt du film de Ladislas Chollat réside dans le fait que le réalisateur français a évité les pièges des films du genre. En mêlant intelligemment le ballet aux danses de rue, le cinéaste permet de se rendre compte que la barrière musicale et sociale n’est pas aussi grande qu’on l’imagine.
S’identifiant au héros, le metteur en scène souhaite montrer comment avec un peu de chance, un certain culot et beaucoup de travail, une personne manquant d’assurance peut trouver sa place dans un monde inaccessible.
C’est au théâtre que Ladislas Chollat fait ses armes. Comédien et réalisateur, il s’est intéressé à un registre classique et à des auteurs contemporains.
Pour mettre en scène le scénario de « Let’s Dance » qui était déjà à un stade avancé, les coproducteurs, Lionel Uzan et Raphaël Rocher ont approché Ladislas Chollat qui s’est lancé dans ce projet avec enthousiasme. Il a reçu carte blanche pour réécrire le scénario à la seule condition de mettre en scène de jeunes danseurs. Un univers que le cinéaste connaît bien.
Les films « Sexy Dance », « Dirty Dancing », « Shall we Dance » et « Grease » ont inspiré le réalisateur. Pour la technique le cinéaste a repris les figures de « Billy Elliot », « Black Swan » et du documentaire « Rize« .
Let’s dance marque le retour de Line Renaud. Ladislas Chollat avait déjà dirigé la célèbre actrice au théâtre dans « Très Chère Mathilde » et « Harold et Maude ».
Les musiques qui accompagnent le film ont été difficiles à trouver. Il fallait qu’ils conviennent à la fois au réalisateur et à la chorégraphe. Ladislas Chollat et Marion Motin se sont entendus sur l’utilisation de Vivaldi et de Max Richter pour la séquence finale. Quant à la musique originale, elle a été composée par Romain Trouillet, qui a notamment travaillé sur « Edmond« . Les Tubes de David Guetta complètent parfaitement l’histoire.
Il était impensable pour le metteur en scène de doubler les comédiens lors des scènes de danse. Il a fallu trouver des danseurs chevronnés capables de jouer aussi la comédie. Rayane Bensetti (Joseph) a été choisi pour ces deux qualités. Sa partenaire Alexia Giordano (Chloé) a été sélectionnée par casting. Elle combine grâce et technique.
Les séquences de danse ont été chorégraphiés par Marion Motin, qui avait déjà collaboré avec Ladislas dans sa comédie musicale « Résiste« . Vice-championne de France du concours de danse Hip Hop International avec son groupe « Les Swaggers », elle a aussi travaillé avec des artistes comme Stromae, Madonna, Christine and the Queen ainsi que Robbie Williams.
Enthousiasmant par son originalité et la qualité de sa bande son, ce film ne passera pas inaperçu.
Let’s Dance
FR – 2018
Durée: 1h49 min
Comédie, Drame
Réalisateur: Ladislas Chollat
Avec: Guillaume de Tonquédec, Alexia Giordano, Rayane Bensetti, Fiorella Campanella, Kalvin Winson, Magdalena Malfray, Mehdi Kerkouche, Brahim Zaibat, Nicolas Huchard
Pathé Films
27.03.2019 au cinéma