Après « Le Livre de la Jungle » (2016), le réalisateur Jon Favreau met en scène sa seconde adaptation d’un classique animé de Disney, à savoir, « Le Roi Lion » (1994). Ce long-métrage est incontestablement l’un des meilleurs films du studio de Mickey. Considéré comme un chef-d’œuvre à part entière, il a enchanté petits et grands depuis sa sortie en 1994 et va continuer son envoûtement sur les générations futures avec cette nouvelle version en chair et en poils. Le cycle de la vie est loin de s’achever avec ce remake.
Qui ne connaît pas l’histoire de ce jeune lionceau qui fui les siens après la mort tragique de son père et qui va apprendre à devenir adulte ? Cette histoire a été écrite en 1950 par Osamu Tezuka, elle s’appelait « Le Roi Léo ». Plus de quarante ans plus tard, Disney sortait sur les écrans « Le Roi Lion », officieusement inspiré de l’oeuvre du mangaka japonais. Plagiat ou hommage ? Le réalisateur Roger Allers avait le mérite de s’être approprié le sujet pour le faire sien.
Nous sommes désormais en 2019 et une nouvelle version du Roi Lion arrive sur les écrans. Contrairement au Livre de la Jungle ou au récent Aladdin, ce nouveau film n’est pas une “adaptation live” mais bel et bien un film d’animation au rendu photoréaliste. Pour le monter, Jon Favreau a bénéficié de technologies de pointe, créant un studio virtuel où les cadreurs pouvaient se déplacer dans le décor numérique à l’aide de casques VR. On est dans un univers proche des tournages en performance capture à la Tintin où le réalisateur peut voir en direct le rendu de sa prise et adapter ses cadres à loisir. Ce remake a été filmé presque plan par plan.
On retrouve le compositeur de la bande-originale du film de 1994, Hans Zimmer, et le chanteur Elton John (qui signe ici une nouvelle chanson pour le générique de fin, exit Circle of Life). Lebo M est également à nouveau de la partie et nous fait redécouvrir ses belles chansons.
Le Roi Lion version 2019 est un copié-collé à l’identique de la version de 1994, avec les mêmes cadres, le même ordre des séquences et les mêmes dialogues. Un ajout (inutile) total de 20 minutes par rapport à son homologue animé prolonge le métrage à une durée de presque 2h. Dans cet ajout, on y retrouve quelques courtes séquences autour de Nala qui part chercher de l’aide et finit par trouver Simba, et une chanson en voix off (chantée par Beyoncé qui double Nala en VO). Quelques idées supplémentaires viennent surexpliquer l’ histoire inutilement. Le reste est à l’identique et jamais le réalisateur ne cherche à se démarquer de la mise en scène originale, et c’est bien dommage.
En choisissant de ne pas utiliser la performance capture, mais uniquement le travail des animateurs et des doubleurs, Jon Favreau a cherché le réalisme. Et on ne va pas se mentir : le rendu est sublime. Les décors sont criants de vérité et les animaux plus vivants les uns que les autres. Chaque poil flotte dans le vent de la savane et durant tout le film, on a l’impression d’assister à un documentaire animalier. C’est aussi le problème majeur, car en cherchant ce réalisme, Jon Favreau a déshumanisé ses personnages en ôtant les expressions faciales des protagonistes animés du film de 1994. Cette nouvelle version a perdue en intensité émotionnelle et on ne peut s’empêcher de repenser au film de 1994 devant chaque scène qui défile sous nos yeux.
On peut retenir le gros point positif (en plus de la qualité technique des effets visuels) le doublage de Mufasa par les excellents acteurs (de la version de 1994) que sont James Earl Jones (pour le doublage anglais) et Jean Reno (pour le doublage français).
Le film est loin d’être mauvais, bien au contraire, Simba lionceau est à croquer (tellement il est chou), mais pour les spectateurs qui connaissent toutes les séquences (du film de 1994) par cœur, ils se demanderont sans doute quel est l’intérêt de faire ce remake alors que l’original est un chef-d’œuvre qui n’a pas pris une ride en ses 25 années d’existence.
Le Roi Lion (The Lion King)
USA – 2017 – Adventure
Réalisateur: Jon Favreau
Avec Donald Glover, James Earl Jones, Seth Rogen
Walt Disney
17.07.2019 au cinéma