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mardi, novembre 19, 2024
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« Curry Western » prouve que le cinéma suisse a encore de la ressource.

Laurent Billeter
Laurent Billeter
Le 7ème Art, pour moi c'est tout une histoire, Plus qu'une passion, qu'une grande occupation, D'Hollywood à Bollywood, De Michael Bay à Jean Marais, Je me complais dans ce milieu fabuleux.

« Curry Western » prouve que le cinéma suisse a encore de la ressource. Entre autres, grâce aux nouvelles générations se diversifiant davantage au niveau des genres cinématographiques et n’hésitant pas à tourner loin des monts aux vaux suisses. Rencontre avec le réalisateur Kamal Musale qui nous parle de son dernier projet pour le cinéma suisse.


Comment vous est venue l’idée de « Curry Western » ?
C’était l’idée de faire un film sur les droits de propriété, ou plutôt les conflits de propriété. C’était l’idée de faire une comédie avec les choses les plus fondamentales que je trouve dans les conflits car très souvent quand il y a un conflit politique ou religieux, c’est toujours attaché à un conflit de propriété. Et on remarque que la propriété c’est toujours lié à l’identité, parce que le lieux d’où l’on vient résume qui on est, donc, on se bat aussi pour notre identité quand on se bat pour notre propriété. Et puis, c’est un peu les univers que j’avais envie d’explorer, des univers de comédies mais des comédies plutôt sympathiques où on est pas cynique, où il y a peut-être un humour « Black humor », un humour un peu noir mais c’est toujours avec une forme de sympathie pour les personnages.

Comment s’est déroulé le repérage à l’étranger et le choix pour les scènes du film ?
Le casting était un peu difficile, je devais chercher un rôle principal qui est une indienne, qui est anglophone et qui a la capacité de tenir sur ses épaules ce long métrage. Ça m’a pris quand même pas mal de temps dans plusieurs pays anglophones pour trouver  l’actrice principale. Simon est canadien, je l’ai rencontré pendant un casting à Toronto et j’ai tout de suite trouvé qu’il était parfait pour le rôle. Pour trouver le caractère de Bindu, parce que c’était aussi une coproduction, il fallait un acteur suisse donc j’ai d’abord trouvé des personnages qui me plaisaient beaucoup mais ensuite j’ai remarqué que ce n’était pas tout à fait ce qu’il fallait et finalement c’est un acteur, comédien, que je connais très bien puisqu’il a aussi participé à l’écriture du script.

Pourquoi ne pas avoir tourné en Romandie ou dans l’Oberland Bernois où de nombreux films Bollywoodiens sont tournés ?
Je connaissais un peu Hampi. J’y suis allé comme touriste il y a presque vingt ans, j’ai trouvé cet endroit absolument incroyable et après tous les films que j’ai tournés en Inde je n’ai pas vraiment retrouvé de décors aussi spectaculaires en suisse. La première version devait se faire en Suisse, dans les Alpes mais par la suite en travaillant sur l’identité, j’ai proposé de déplacer l’histoire en Inde et puis le film devenait de plus en plus Western, enfin c’est un peu un mélange de raisons si vous voulez. En connaissant le lieu de Hampi, on ayant aussi la forme du film qui se dessinait plus vers un Western classique, Hampi, avec ses grosses montagnes jaunes, rappelle un peu le « Monument Valley » des films de John Ford… donc, je trouvais que ça collait très bien avec ce huit clos Western.

Quel est votre meilleur souvenir de tournage?
Je pense au développement de l’histoire. Parce que justement en comprenant que l’histoire était vraiment liée avec l’identité et que moi, je suis moitié indien, moitié suisse, ça m’a semblé une manière beaucoup plus accentuée de montrer cette liaison entre l’identité et la propriété d’avoir un Suisse qui se prend pour un indien et une indienne qui se prend pour une anglaise et qui ne veut pas être prise pour une indienne et qui finalement change d’avis. Je trouvais que ça donnait une couleur beaucoup plus dramatique et puis aussi, tourner en Inde ça permet d’aller dans un imaginaire, dans des situations folles et cocasses  qui sont moins plausibles en Suisse car, quand on fait des films en Suisse, pour moi, en tout cas, on est toujours rattrapé par la réalité ou le réalisme, tandis que je trouve que l’Inde permet de dégager un imaginaire beaucoup plus fou.

Curry Western
CH, UK, IND   –   2018   –   106 Min.   –   Comedy
Réalisateur: Kamal Musale
Acteur: Sylvain Reymond, Rekha Musale, Gia Sandhu, Christopher Shyer
Louise Production
08.05.2019 au cinéma

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