Porté par 3 charmants bambins, tout du moins au départ, la nouvelle comédie des cinéastes de « Bad Teacher » paraissait alléchante, drôle et audacieuse. Malheureusement, il n’en n’est rien. Car l’humour manque de piquant et l’histoire trop américanisée.
Max, Lucas et Thor ont 12 ans et sont les meilleurs amis du monde. Toujours prêts à faire les 400 coups, ils vivent leur vie de préados à fond. Mais c’est la panique lorsqu’ils sont invités à une « Kissing Party » car ils ne savent pas du tout comment faire. Ils espèrent trouver une solution via un tuto sur internet. Puis, ils songent à utiliser le drone du père de Max afin d’espionner une voisine et enfin tenter de comprendre de quelle manière on embrasse une fille. De fil en aiguille, leurs tentatives pour piger le truc ne les aident pas et ils font des choix toujours plus catastrophiques. Comme par exemple saccagé une fratrie universitaire…
Lee Einsenberg et son ami et collègue Gene Stupnitsky rempilent avec une nouvelle réalisation dans la comédie. S’ils rencontrèrent un certain succès auparavant au travers de « Bad Teacher » ou encore de la série « The Office », leur nouveau long-métrage n’est pas autant osé et efficace. En fait, seules les premières quinzaines de minutes restent drôles. Il faut également savoir que leur genre d’humour ne plaît pas forcément à tout le monde.
Car si les cinéastes évitent le pire avec des plaisanteries inutiles, la plupart des gags font à peine sourire. D’une part, parce que certaines références sont typiques des Etats-Unis. Mais également parce que selon l’adage, les plaisanteries les plus courtes sont les meilleures. Or, au sein de « Good Boys », elles se cumulent et durent parfois trop longtemps. Alors à force, un sentiment de lassitude peut se ressentir.
Qui plus est, si l’histoire de base et le trio de jeunes acteurs restent plutôt sympathiques, l’originalité de la trame ne fait pas partie des qualités du film. En fait, les bêtises cumulées par les 3 gamins semblent parfois même trop irréelles pour être véritablement commises. Car si « Good Boys » est une comédie et donc une fiction, leurs mésaventures tentent d’être réalistes. Au niveau de l’écriture du scénario, cela fonctionnait probablement mieux. Mais transposé sur grand écran, la majorité des scènes et idées perdent leur sens.
Toutefois, « Good Boys » divertit grâce aux 3 acteurs. A commencer par Jacob Tremblay qui change radicalement de rôle. Même s’il porte tout autant la réalisation que ses camarades, sa renommée déjà internationale à son âge, lui permet d’en avoir davantage auprès du public. Mais surtout, il prouve une fois encore qu’il peut passer d’œuvres cinématographiques dramatiques tel que « Room », à un projet beaucoup plus loufoque comme « Good Boys » ou « Les Schtroumpfs 2 ». Quant à ses collègues, à l’exemple de Keith L. Williams (« Les Goldberg ») et de Brady Noon (« Boardwalk Empire »), leurs carrières ne demeurent certes pas autant impressionnantes, néanmoins ils pourraient surprendre par la suite avec leurs futurs choix professionnels.
Quoiqu’il en soit, l’interprétation la plus intéressante demeure celle jouée par Keith L. Williams. Car il n’incarne pas le jeune noir cliché des quartiers défavorisés. Son rôle est celui d’un geek plutôt empathique, parfois même touchant, n’hésitant pas à calmer ses 2 autres amis si nécessaire.
En fait, « Good Boys » aurait pu être plus drôle encore avec un humour moins américanisé. Car si certaines scènes sont cocasses et originales, elles perdent de leurs valeurs rapidement à cause de dialogues échangés pas toujours compréhensibles pour les spectateurs-trices en dehors des Etats-Unis.
Par contre, « Good Boys » ne s’adresse pas du tout aux enfants parce que leurs méfaits commis peuvent réellement donner de mauvaises idées aux gamins prêts à faire le plus de gaffes possibles. Le reste du public trouvera certainement son compte en passant un bon moment et en profitant de se détendre avec cette comédie sympathique.
Good Boys
USA – 2019 – Comedy
Réalisateur: Lee Eisenberg, Gene Stupnitsky
Acteur: Jacob Tremblay, Keith L. Williams, Josh Caras…
Universal Pictures
21.08.2019 au cinéma