Voilà, c’est terminé pour les 15 ans du « Festival du Film Français d’Helvétie ». De mon côté, ce dernier jour fut le plus riche grâce à mon coup de cœur cinématographique ressenti avec « Grâce à Dieu ». Les 2 autres fictions ont été sympathiques et divertissantes.
J’ai donc eu l’occasion de commencer par une animation, « La Fameuse invasion des ours en Sicile » :
Léonce et Tonio sont 2 ours sauvages extrêmement proches. Le premier a beau être le roi des plantigrades, il s’occupe et aime très fort son fils, Tonio. Heureux de passer un bon moment ensemble au bord de la rivière, l’ourson se fait malgré lui kidnapper par des hommes. Désemparé, Léonce décide toutefois de partir avec son armée et un magicien rencontré « par hasard » pour retrouver son fils. Alors qu’il pensait sauver les humains et les ours, Léonce comprendra cependant qu’une seule espèce peut survivre selon ses désirs…
Dirigé par Lorenzo Mattotti et adapté d’une des nouvelles homonymes de l’écrivain italien Dino Buzzati, « La Fameuse invasion des ours en Sicile » demeure une des animations à petit budget les plus appréciées au sein des festivals comme celui de d’Angoulême et d’Annecy en ce moment.
Malheureusement, le long-métrage animé contient beaucoup de défauts et risque de ne pas faire l’unanimité au niveau du public. Les problèmes sont souvent liés aux graphismes renfermant plusieurs faux-raccords, tels que ceux des ombres. Fort heureusement, l’originalité de l’histoire rend l’œuvre cinématographique plus intéressante et intrigante.
S’adressant à un large public, je le déconseille toutefois pour les tout-petits car il demeure assez complexe à comprendre et pourrait un peu plus choquer qu’il ne paraît.
Je poursuivis mes découvertes avec une réalisation française que je n’avais pas pu voir auparavant, « Grâce à Dieu » :
Alexandre est né, a grandi, a fondé une famille à Lyon et semble être heureux. Pourtant, une blessure du passé resurgit assez violemment lorsqu’il découvrit que le prête ayant abusé de lui durant son enfance, est non seulement de retour à Lyon mais en plus, il enseigne toujours. Totalement soutenu par sa famille, Alexandre décide quand même d’exprimer et de dénoncer les attouchements qu’il a subi. D’abord seul, d’autres victimes se joindront à lui. Au final, l’affaire prendra une telle ampleur que personne n’en ressortira indemne…
Si « Grâce à Dieu » a été tourné dans le plus grand secret afin d’éviter toutes potentielles plaintes du clergé de Lyon, la dernière réalisation de François Ozon (« Frantz ») reste surtout un film choquant et horrible. Car il dénonce un problème grave, le fait qu’un prêtre ait abusé sexuellement d’enfants.
« Grâce à Dieu » demeure certes dramatique, mais il prouve aussi que la gente masculine peut également être violentée, victime d’attouchements et pire, violée. Basé sur un fait réel datant de 2014, et malheureusement toujours d’actualité, la fiction crée rapidement un sentiment d’horreur auprès des spectateurs-trices. Notamment car les atrocités commises semblent ne pas être sévèrement sanctionnées par la justice lyonnaise à ce jour.
J’ai terminé cette 15ème édition avec « La Vie scolaire » de Grand Corps Malade et Mehdi Idir :
Samia a beau avoir quelques années d’expérience en qualité de CPE, entre sa nouvelle école qu’est Saint-Denis et l’ancienne en Ardèche, elle ressent d’énormes différences. A commencer par les élèves du collègue créant souvent de plus graves problèmes. C’est ainsi que Samia rencontre Yanis. Un ado vif et intelligent, néanmoins très perturbé. Instinctivement, ils vont se rapprocher parce qu’ils ont un point commun : ils connaissent un proche incarcéré…
Tourné à Saint-Denis, « La Vie scolaire » n’a malheureusement pas la même efficacité et dynamique que l’excellent « Patients » des réalisateurs précités. En effet, l’incursion effectuée dans le milieu scolaire sent le déjà-vu. Tant au niveau d’émissions télévisées, que de long-métrages comme « Ecrire pour exister ». En fait, « La Vie scolaire » divertit, mais son intrigue ne demeure pas vraiment captivante. Car la majeure partie des spectateurs-trices ont déjà connaissance des problématiques expliquées et filmées. Du coup, elles en deviennent un peu répétitives.
Néanmoins, les dialogues et le casting rendent l’histoire plus intéressante et drôle. Les références et allusions aux années 90 amusent quelque peu. En définitive, cette comédie dramatique est sympathique et démontre que chacun-e peut trouver sa voie même en provenant de quartiers défavorisés.