Entre le formidable et stupéfiant « La Belle époque » et le discours du Municipal de Prilly, la soirée d’ouverture de ladite manifestation fut quelque peu tourmentée par rapport à des décisions du Canton de Vaud. Mais elle fut surtout, authentique et géniale grâce au film.
La soirée débuta donc avec un discours rapide et efficace du Municipal de Prilly, Monsieur Alain Gillèron. En sus des remerciements des organisateurs pour la 22ème édition du « Ciné-Festival », il précisa surtout que pour une raison illogique et injustifiée, le canton de Vaud a décidé dès 2019, de ne plus accorder leur somme de subvention pour l’évènement à Malley-Lumières. Une grosse somme de perdue au niveau des organisateurs et ce, parce qu’ils ne diffusent aucun long-métrage tourné en terre vaudoise pendant le « Ciné-Festival » …
Après donc cette nouvelle inadmissible par rapport à la culture, « La Belle époque » commença et ce fut un véritable plaisir de le découvrir :
Victor se le cache, mais il ressent un grand mal-être depuis longtemps déjà. A tel point qu’il délaisse sa femme, ne se remet pas en question et a cessé de prendre soin de lui. La situation dégénère et il se retrouve à la rue sans le sou et au bord du divorce. Aussi, il acceptera avec très peu d’hésitation la proposition d’une de ses connaissances. Soit participer à une attraction d’un tout nouveau genre. Le principe est que l’entreprise propose à ses clients de se replonger dans une période historique de leur choix. La reconstitution s’avère être minutieusement choisie, allant jusqu’à une fausse pluie. Un principe inédit, impressionnant et où il reste facile de se sentir happé par cette magie. D’autant plus lorsque Victor s’immerge dans les années 70, durant la période où il rencontra son grand amour…
En cette fin d’année et en concurrence directe des grosses productions américaines, plusieurs petites pépites françaises sortent dans les cinémas. « La Belle époque » en fait clairement partie. Scénarisé et tourné par Nicolas Bedos (« Monsieur & Madame Aldeman »), sa toute dernière réalisation demeure un excellent chef-d’œuvre.
Pour son originalité bien sûr, mais également par rapport au casting, à la reconstitution des décors, aux univers s’imbriquant les uns aux autres si facilement, qu’il reste aisé d’avoir l’impression d’être dans une autre époque. Alors que le 21ème siècle est juste à côté.
Les comédiens-iennes sont aussi formidables. De Daniel Auteuil (« Rémi sans famille ») à Guillaume Canet (« Le Grand bain »), le duo de choc fonctionne à merveille. Cependant, la gente féminine est largement à leurs niveaux, tant Fanny Ardant (« Perdrix ») que Dora Tillier (« Yves »). Cette dernière reste d’ailleurs époustouflante jusqu’à la fin de la fiction.
Une œuvre cinématographique où la romance côtoie toujours le drame, où la comédie frôle la catastrophe et où les bons sentiments peuvent faire place à ceux un peu plus colériques. « La Belle époque » plaira sans nul doute à un large public, appréciant des histoires ingénieuses, authentiques et poétiques du genre.