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mercredi, novembre 20, 2024
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« Amin » : Dévouement !

Alain Baruh
Alain Baruh
Le cinéma est un lieu merveilleux, on y trouve de tout: des comédies (mon genre préféré), des films d'auteurs (que j'apprécie pour leur diversité), des documentaires plus ou moins passionnants, des blockbusters et d'autres types de films. Fan du cinéma français et des pays latins, j'en ai fait ma spécialité. Rédacteur depuis de nombreuses années, j'aime partager mes connaissances et découvertes. «Le cinéma est fait pour tous ceux dont la curiosité est le plus grand défaut» Claude Lelouch

Le dernier long-métrage du réalisateur Philippe Faucon soulève des thèmes actuels tels que l’intégration des immigrés, les relations humaines et le pouvoir de l’argent.


Amin Saw n’est pas un immigré comme les autres. Ce jeune Sénégalais, peu loquace, impressionne par sa forte carrure. Il a laissé sa femme et ses quatre enfants au pays pour venir s’installer en France. Employé «illégalement» sur des chantiers, il côtoie quotidiennement des travailleurs provenant de différents pays africains (Maroc, Algérie, Mali). Le soir venu, il retrouve la cité-dortoir de Saint-Denis, où il a un petit studio.

Malgré son modeste salaire, Amin réalise ses objectifs. Il se construit une maison près de Dakar, scolarise ses enfants et envoie à sa femme de jolis présents. Alors que l’on pensait sa situation stable, le héros de l’histoire se lance dans une relation sentimentale avec Gabrielle, une femme qui l’emploie…

Après «Fatima» sorti en 2015 (qui avait obtenu plusieurs récompenses dont le César du Meilleur film), le réalisateur Philippe Faucon, nous revient avec un long-métrage qui évoque le déracinement d’un étranger en articulant son récit sur son pays d’origine, mais aussi sur le pays d’accueil. Le metteur en scène aborde le sujet de l’immigration d’une manière nouvelle.

Le cinéma donne ici, la possibilité au réalisateur franco-marocain de mettre en parallèle deux mondes bien distincts tout en présentant un parcours d’exil et de migration. Les images véhiculent des conditions de vie, les préoccupations des personnages et des enjeux sociaux et familiaux.

Le rôle principal du film est tenu par le comédien et musicien, Moustapha Mbengue, qui fait ses premiers pas au cinéma. Déjà présent dans des séries télévisées et à l’opéra comme figurant, le chanteur, percussionniste est aussi le porte-parole de la communauté sénégalaise en Italie. Même si on pourrait lui reprocher un certain manque de dynamisme et une maîtrise partielle du français, l’acteur a du potentiel.

Interprétée avec brio par Emmanuelle Devos, Gabrielle n’apparaît qu’en seconde partie de projection. Le film se focalise plutôt sur la vie d’Amin, ses amis et sa famille.

Tournée au Sénégal et dans la banlieue parisienne, la première partie du film est très intéressante. Amin et ses collègues de travail, incarnent la solitude. Le scénario repose sur des choses très factuelles. Les personnages s’écrivent au travers de gestes quotidiens, des regards plutôt que par des paroles.

Amin retourne parfois au pays. Les villageois l’accueillent en héros, car la collectivité profite de ses dons. Il incarne la réussite et sert de modèle aux jeunes. Parfois replié et insondable, l’homme se révèle aussi rayonnant quand il est bien entouré.

Ce drame social, présenté à la «Quinzaine des réalisateurs» du Festival de Cannes, nous fait découvrir la vie et les coutumes (y compris religieuses) du Sénégal. Très bien mise en scène et originale, cette création soulève un autre aspect de l’immigration, tout en combattant les préjugés.

Amin
FR   –   2018   –   91 Min.   –   Drama
Réalisateur: Philippe Faucon
Acteur: Loubna Abidar, Emmanuelle Devos, Ouidad Elma, Fantine Harduin, Moustapha Mbengue
Xenix Film
03.10.2018 au cinéma

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