Si le « Neuchâtel International Fantastic Film Festival » prit fin le 8 juillet dernier, parmi les nombreux longs-métrages vus durant ces 8 jours (et nuits), 3 d’entre eux me marquèrent davantage. 2 nouvelles pépites et un film mythique sur grand écran en plein air.
« Le Silence des Agneaux » : Au moment où le nouveau tueur en série terrorise les États-Unis, la jeune agente du FBI a une mission totalement différente choisie par son supérieur, interroger l’ex-psychiatre et psychopathe interné depuis longtemps, Hannibal Lecter. De base, aucun lien entre les 2. Pourtant et parce qu’elle écouta ses instincts et intuitions, Clarisse perçut une corrélation étrange entre les 2 hommes. Pour en savoir plus, elle devra aider l’ancien Docteur à obtenir une meilleure détention, en échanges d’informations très personnelles. Mais tout ceci a un prix…
Basée sur le roman au titre homonyme de Thomas Harris sorti en 1988, cette fiction marqua et marque encore. Notamment au niveau de l’angoisse, omniprésente. Mais aussi de la place des femmes au sein d’organismes fédéraux. Ou, le fait que la richesse peu s’allier avec la foi.
Plus de 30 ans après sa sortie dans les salles obscures, le tandem « Starling-Lecter » et « Foster-Hopkins » fonctionne toujours autant à merveille. Réalisée par Jonathan Demme (« Ricki and the Flash »), cette transposition abordait à l’époque, d’une manière assez inédite et impressionnante, les relations entre les autorités policières et les incarcérés.
Terrifiant en son temps selon certains dialogues et scènes, le découvrir une nouvelle fois sur grand écran, amena mes sensations sonores et visuelles, de manière plus intense et captivante. Un chef d’œuvre cinématographique qui vieillit très bien et surprendra encore de nombreuses générations motivées à découvrir une telle pièce maîtresse.
« Piggy » : La plupart des jeunes profitent des vacances estivales sous le soleil, au bord de l’eau ou ailleurs, souvent avec de l’alcool et plus. Mais pour Sara, cette période signifie surtout davantage d’harcèlement et de brutalisation par le groupe de filles qui la déteste par rapport à sa grosseur et laideur. Pourtant, tout va changer lorsque le trio se fait enlever presque face à leur victime. En elle, un dilemme se pose : Sara doit-elle aider ses ennemis qu’elle haït tant ? Ou les laisser à leur ravisseur ? Et si elle faisait un peu des 2…
Basé sur le court-métrage « Cerdida » de la cinéaste Carlota Pereda, « Piggy » relate de manière plus intense et violente, les conflits dans le village de « Sara ». En sus des recommandations de ses proches pour une version allongée, il s’avéra finalement nécessaire pour la metteuse en scène polyvalente, de relater de tels sujets au moyen du long-métrage.
Après 2 ans d’écriture du court-métrage susmentionné, la scénariste et réalisatrice trouva en fin de compte, son actrice principale qui participera en définitive, aux 2 versions cinématographiques. Avec brio d’ailleurs, car la jeune comédienne Laura Galán (« L’Homme qui tua Don Quichotte ») démontre son savoir-faire face aux caméras de façon très efficace et intense.
Tourné dans une bourgade espagnole pendant la Covid, « Piggy » eut rapidement un fort impact auprès des spectateurs-trices l’ayant vu. Car s’il se base en partie sur le vécu de Carlota Pereda, les différents sujets abordés s’avèrent encore très tabous et pas suffisamment expliqués au quotidien.
[L’interview de la réalisatrice est disponible ici]
« Vincent doit mourir » : Passé d’une vie morne, plutôt vélo-boulot-dodo, à se sentir pourchassé par des inconnu-e-s à chaque coin de sa ville pour une raison indéterminée, Vincent ne l’a pas du tout vu venir… Tout commença à son travail avec sa 1ère et incompréhensible agression. Cela empira rapidement et même dans son village natal. Au point qu’il mettra en danger les 2 êtres chers croisés sur sa route tumultueuse, à savoir Margot et la chienne protectrice, Sultan. Ceci, sans en comprendre les raisons…
Au sein de ce long-métrage totalement fou, original et angoissant, « Vincent » subira d’étranges maux et devra vivre caché, « Margot » croisée en chemin et pouvant plus l’aider que prévu. Et surtout, « Sultan », Suzie en réalité, la mignonne et intelligente chienne staffie parfaite dans son rôle pour le prévenir des attaques imprévues.
A tel point que la canidé vole la vedette aux bipèdes, mais pas au point de les oublier. Car si un film surprit vraiment en bien durant le « NIFFF 2023 », c’est la réalisation énergique et angoissante de Stéfan Castang, « Vincent doit mourir ».
Surprenant, haletant, dramatique et touchant, « Vincent doit mourir » fera certainement parler de lui en septembre prochain au moment de sa sortie dans les salles obscures (Suisse romande comprise), comme ce fut déjà le cas à « Cannes » en séance spéciale. Une reconnaissance qui serait méritée d’ailleurs, car tout est réuni pour passer un moment déroutant, et un peu… horrifique.