Dans un futur relativement proche, la Terre est plongée dans une apocalypse où l’humanité est presque réduite à néant. Partis de justesse sur une autre planète appelée Kepler, des humains privilégiés tentent de revenir sur leur chère Terre avec le projet de fertiliser le sol et de retrouver leurs capacités de reproduction. Une première mission, Ulysses 1, a échoué et une deuxième est envoyée 15 ans après.
Dans un style science-fiction parfait et pratiquement dénué de technologie, ce film suisse et allemand s’inscrit dans une niche cinématographique peu exploitée encore aujourd’hui. La préoccupation de l’écologie et de ses conséquences directes sur le climat font résonner énergiquement le sujet et le porte très à propos. L’ambiance est extrêmement sombre. Tellement que l’on peut se demander parfois si le film est un genre de noir et blanc ou plutôt gris et brun poussière. Les inquiétudes de la perpétuation de la race humaine sans se soucier ou presque des autres espèces est absurde et non durable. Le point qui subsiste le plus est le besoin de la domination de l’humain sur sa propre race, preuve s’il en est, que nous restons indécrottablement des animaux.
Le format du film est standard et ne laisse pas la place au scénario de s’épanouir. Ce qui amène à un sentiment de frustration, comme si la réalisation avait oublié de développer l’intrigue. À peine l’introduction terminée la résolution pointe son nez et ferme la trappe de fin. Il faut cependant reconnaître qu’une suite est largement envisageable. Dans ce cas, il sera nécessaire de prendre en compte nombres de détails importants qui n’ont pas pu être explorés dans ce film.
Les dialogues sont trop courts et ne sont pas à la hauteur de ce que l’on attend dans la science-fiction. Tous les personnages n’ont pas besoin d’être de grands orateurs, mais plus d’explications ça et là dans les dialogues auraient été bienvenus. Le constat du futur de l’humanité penche plus du côté de l’inévitable et mérité auto-anéantissement que de la possibilité de se racheter et de profiter des bienfaits de la Terre. Je ne connais pas l’avis du réalisateur sur cette question socio-éthnologique, mais il semble bien pessimiste… ou serais-je trop optimiste ? En tout cas, ce ne sera pas un grand film du genre pour l’instant.
Du côté des acteurs, le tournage semble avoir été éprouvant, autant pour les conditions que pour les costumes et les prouesses physiques. En y regardant à deux fois, un second opus est nécessaire pour apprécier l’histoire dans son ensemble et percevoir l’essence de ce panier de crabes qui stagne du début à la fin à l’état de graine, au sens propre comme au figuré d’ailleurs. Affaire à suivre..
Tides
DE – CH – 2021
Durée: 1h44 min
Drame, Science Fiction, Action
Réalisateur: Tim Fehlbaum
Casting: Nora Arnezeder, Iain Glen, Sarah-Sofie Boussnina, Sope Dirisu, Joel Basman, Sebastian Roché, Kotti Yun…
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