La trilogie du « Hobbit » tire sa révérence avec un dernier film juste satisfaisant. Est-ce vraiment assez après la perfection de la Trilogie originelle ?
La bataille finale est arrivée. Voilà un an que nous l’attendions, brûlants à l’idée de découvrir le fin mot des aventures de Bilbon Sacquet et de ses treize compagnons Nains. Si le premier opus de la saga avait déçu par son rythme trop lent, le volet suivant, « La désolation de Smaug » avait su remonter le niveau grâce à un cliffhanger renversant qui menait le suspense à son paroxysme. « Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées », l’ultime chapitre de cette trilogie, parviendra-t-il à combler nos attentes? En partie, oui.
Ce troisième volet commence exactement là où le dernier opus nous avait laissés : le Dragon Smaug (Benedict Cumberbatch), plus menaçant que jamais, se dirige vers la cité d’Esgaroth pour y déverser sa colère. Parallèlement, Thorin Écu-de-Chêne (Richard Armitage), désormais roi, succombe comme son père à la cupidité et se prépare à combattre quiconque tente de s’emparer de son trésor à Erebor. En bref, le film tourne principalement autour d’un conflit gigantesque généré par l’avidité et l’aveuglement des Nains, des Hommes et des Elfes. Chaque faction réclame une part des richesses de la Montagne Solitaire et est prête à se battre pour l’obtenir.
Dans « Le Hobbit – La Bataille des Cinq Armées », Peter Jackson s’engage dans une course effrénée au spectaculaire. Il cherche à éblouir le spectateur à chaque seconde, au point de lui en faire décrocher la mâchoire. Il est vrai que l’on ne peut qu’applaudir l’incroyable travail artistique effectué dans le film, dans la droite ligne des Oscars obtenus pour « Le Seigneur des anneaux », ainsi que le souci du détail qu’a Jackson pour chaque décor et personnage. Quant aux scènes de combats, celles-ci sont incontestablement bien orchestrées, visuellement époustouflantes et parviennent à rester innovantes. Cependant, occupé à vouloir trop impressionner, Jackson finit par se reposer uniquement sur l’action, créant ainsi un déséquilibre conséquent entre la narration et le spectacle. En effet, au milieu de tant d’exagération, certains moments clés n’ont pas l’intensité émotionnelle escomptée. En outre, certains éléments, tels que l’Arkenstone (l’énorme diamant qui déchaîne les passions) et le terrible Smaug, qui semblaient si importants dans les autres opus, souffrent d’un dénouement trop rapide ou passent tout simplement à la trappe. Mais ce que l’on critiquera surtout, c’est le focus porté sur certains personnages secondaires, inclus sans nécessité, au détriment d’autres qui auraient pu – auraient dû ! – être mieux explorés.
On conviendra que la saga du « Hobbit » comporte de nombreuses failles, principalement des personnages et intrigues secondaires inutiles prenant du temps aux éléments plus importants et un étirement en trois films dommageables pour le rythme. Néanmoins, elle aura permis à ses fans ardents de découvrir de nouveaux personnages attachants et d’être transportés une nouvelle fois (et peut-être la dernière) dans l’univers magique de la Terre du Milieu. Au final, cette seconde trilogie se situe plusieurs crans en-dessous de sa devancière. Le travail d’adaptation remarquable du « Seigneur des anneaux », qui avait su éliminer l’accessoire pour se concentrer sur l’essentiel, ne trouve pas ici son équivalent. Et pourtant, et pourtant… La Terre du Milieu est si bien restituée, son univers est si dépaysant, qu’on ne se fait pas trop prier pour excuser tous ces défauts, et même espérer une autre adaptation (« Le Silmarillion » pourquoi pas ?).
Le Hobbit : La Bataille des Cinq Armées
Réalisation : Peter Jackson
Avec : Martin Freeman, Richard Armitage, Evangeline Lilly, Orlando Bloom
Distributeur: Warner Bros.
Sortie le: 10/12
Une trilogie basée sur un livre pour enfant de 278 pages, extrapolant des scènes entières sur une seule phrase de ne peut qu’être une arnaque, une escroquerie, du terrorisme culturel. Tolkien doit tellement se retourner dans sa tombe qu’on pourrait installer une dynamo pour éclairer sa pierre tombale.
Que rajouter à ce qui a déjà été dit ? Même en étant bon public, ce dernier volet ressemble à un bon gros ratage. Ok c’est beau, ok ça fait plaisir de retrouver la Terre du Milieu, mais qu’est-ce que c’est mal branlé scénaristiquement. Aucun souffle en général, la mort de Smaug bâché en deux secondes, des batailles pendant lesquelles on s’ennuie poliment, cette insupportable idylle elfe-nain, toute la partie à Dol Guldur qui est intégré comme un cheveu dans la soupe… Gros gâchis !