Confronté à la fermeture des salles de cinéma, le Festival International de Films Indépendants Black Movie se dématérialise intégralement du 22 au 31 janvier 2021.
Une 22ème édition pensée avec soin qui permettra au public de reproduire l’expérience Black Movie à domicile, avec la possibilité de visionner la totalité de la programmation en ligne – et plus si affinités. Une escapade cinématographique virtuelle ouverte à toutes et à tous !
En partenariat avec la plateforme de VOD Shift72, affiliée au site web Festival Scope, le Festival Black Movie propose un riche programme de 84 films, dont 41 longs et 43 courts métrages. Des productions indépendantes qui sont issues de 48 pays, parmi lesquelles on trouvera 1 première européenne et 56 premières suisses, le tout réparti en 7 sections thématiques. La sélection convoque des réalisateurs habitués de la manifestation (Hong Sangsoo, Sion Sono, Rehad Desai, Tsai Ming-Liang, Adilkhan Yerzhanov) et accueille cette année un nombre remarquable de films signés par des réalisatrices (11 longs et 17 courts métrages). Face à l’impossibilité de recevoir des invité·e·s à Genève, Black Movie a offert aux cinéastes la possibilité d’enregistrer en amont des entretiens, qui accompagneront l’offre de films en ligne et seront également disponibles sur le site du festival.
Cinéastes et films
Le public retrouvera des auteurs qui ont marqué l’histoire du festival, à commencer par le Sud-Coréen Hong Sangsoo, lauréat de l’Ours d’argent du meilleur réalisateur début 2020 à Berlin avec La Femme qui s’est enfuie. Le festival se réjouit de pouvoir accueillir la première européenne de Red Post on Escher Street du turbulent Japonais Sion Sono, un cri d’amour aux figurants de cinéma. Il salue également le retour à la fiction du Taïwanais Tsai Ming-Liang, dont on découvrira en première suisse le sensuel Days. L’Ivoirien Joël Akafou suit quant à lui l’itinéraire d’un migrant réfugié en Italie avec Traverser, tandis que le Chilien Rodrigo Sepúlveda signe Tengo miedo torero, l’adaptation haute en couleurs d’un roman du célèbre écrivain queer Pedro Lemebel. Le prolifique Kazakh Adilkhan Yerzhanov revient avec Ulbolsyn, récit électrique d’une jeune femme qui tente d’arracher sa sœur du traquenard d’un mariage arrangé. Le Brésilien Felipe Bragança livre une fable d’aventures colorée avec Um animal amarelo, alors que Days of Cannibalism du Sud-Africain Teboho Edkins s’intéresse aux immigrés chinois du Lesotho et à leur cohabitation parfois houleuse avec les natifs du pays.
Fait réjouissant : ce ne sont pas moins de 28 réalisatrices qui figurent au générique de cette 22ème édition de Black Movie, dont l’Argentine Sol Berruezo Pichon-Rivière (Mamá, mamá, mamá), la Bulgare Svetla Tsotsorkova (Sister), la Sud-Coréenne Kim Mi-jo (Gull) et l’Espagnole Laura Herrero Garvín (La Mami), autant de personnalités singulières derrière la caméra qui s’attachent, entre autres, à capter des portraits de femmes sans concessions. Le festival présentera aussi en partenariat avec la RTS le documentaire The Earth is Blue as an Orange de l’Ukrainienne Irina Tsylik, qui démontre comment le cinéma parvient à soulager le quotidien d’une famille prise en étau dans les zones de combats du Donbass. Dans un esprit similaire, Entre perro y lobo de la Cubaine Irene Gutiérrez filme les sursauts nostalgiques de trois vétérans cubains de la guerre d’Angola, rattrapés par les échecs du communisme.
Comme à son habitude, Black Movie a un faible pour les formats originaux et les esthétiques alternatives. Il proposera un véritable marathon avec DAU. Degeneration des Russes Ilya Khrzhanovskiy et Ilya Permyakov, d’une durée de 6h30, une des nombreuses productions inspirées par l’expérience sociologique immersive et tentaculaire DAU. Dans La Verónica du Chilien Leonardo Medel, drame familial réalisé sur le modèle de vignettes Instagram, le public retrouvera l’actrice Mariana Di Girólamo, remarquée récemment dans Ema de Pablo Larraín. The Death of Cinema and My Father Too de l’Israélien Dani Rosenberg évolue quant à lui sur la ligne floue entre réel et fiction, alors que This Is My Desire des frères Arie et Chuko Esiri, remarqué à Berlin, fait souffler un vent nouveau sur le cinéma nigérien. Le cinéma de genre ne sera pas en reste : Les Voleurs de chevaux de Yerlan Nurmukhambetov et Lisa Takeba transpose le western dans les vastes plaines du Kazakhstan ; Lucky Strike du Sud-Coréen Kim Yong-Hoon se dévoile comme un astucieux polar jonglant avec les temporalités ; Fried Barry du Sud-Africain Ryan Kruger offre un trip halluciné sur les traces d’un toxicomane possédé par une entité extra-terrestre.
Tables rondes & Petit Black Movie
La section du Petit Black Movie, destinée aux plus jeunes cinéphiles, déploiera une belle sélection de 34 films issus de 25 pays, au rang desquels on retrouvera par exemple le Japon, la Tchéquie, le Liban et l’Australie. Il y sera question de la préservation de la nature et des animaux, de transmission et de solidarité, de la puissance salvatrice de l’imaginaire, de réfléchir aux stéréotypes de genre pour mieux les déconstruire. Des sujets essentiels, parfois délicats à aborder, mais souvent traités avec humour et toujours avec une belle inventivité et une passion qui crèvent l’écran. Seront également proposés deux ateliers : une initiation à la pixilation et une initiation à l’animation image par image sur le thème de l’imaginaire.
En parallèle des séances de films en ligne, 3 tables rondes seront proposées sur le site web et les réseaux sociaux du festival. À cette occasion, Black Movie proposera notamment de (re)voir le documentaire Los años de Fierro du Mexicain Santiago Esteinou, son protagoniste César Fierro ayant été libéré (mais pas blanchi) après 40 ans passés à clamer son innocence dans le couloir de la mort d’une prison du Texas. Il participera à une rencontre virtuelle avec le réalisateur : l’occasion de faire entendre son témoignage et de faire appel à la générosité du public pour l’aider dans ses futures démarches.
Prix et soirées en live stream
Le Festival Black Movie remettra au total 5 prix, dont le Prix de la Critique, le Prix Payot Petit Black Movie, le Prix des Jeunes, le Prix des Enfants et le Prix des Bénévoles. Le Prix de la Critique, doté par le Département de la culture et de la transition numérique de la Ville de Genève et attribué à un film inédit remarqué pour sa forme novatrice, sera décerné par un jury non plus international, mais intercantonal, de critiques de cinéma suisses constitué de Clara Kiskanc Fischer (Tessin), Emilien Gür (Genève/Soleure), Michael Kuratli (Zurich), Sabrina Schwob (Vaud) et Katja Zellweger (Berne).
Parce que Black Movie ne serait pas Black Movie sans la fête, tout est mis en place afin de pouvoir importer l’esprit du festival à domicile. Des live streams des lieux de nuit les plus cools de Genève égayeront les soirées, tandis que pour les aficionados et collectionneurs, des « Kits festival » en édition limitée avec surprises liquides, goodies, bandes-sons, Pass festival – et un Ticket d’Or ! – seront en vente jusqu’à épuisement du stock !
Les fauteuils de cinéma sont froids et les salles vides, mais de merveilleux films sont à voir sur notre plateforme, réalisés avec acharnement par des cinéastes passionné·e·s et présent·e·s par leurs témoignages. Savourez depuis chez vous la flamboyante 22ème édition du Festival Black Movie !
Black Movie
Festival Internationnal de Films
Indépendants – Genève
Du 22 au 31 2021
www.blackmovie.ch